Alain Denis Ikoul est journaliste. Il n’en revient pas que la Fécafoot ait choisi de sacrifier une place en Coupe de la CAF pour servir des raisons égoïstes. Toute justification n’est simplement pas acceptable quand on sait que même Coton Sport ne remplit pas toutes les conditions. Des clubs du Soudan du Sud, du Bénin et même de Zanzibar, réussissent à participer aux compétitions. Ce n’est certainement pas parce qu’ils cochent toutes les cases.
« C’est simplement surréaliste, ce qui nous arrive avec l’absence de Bamboutos en coupe de la CAF. Le club camerounais deuxième du dernier championnat ne sera pas en coupe de la CAF. Non pas parce qu’il a été éliminé sur le terrain, mais simplement parce que sa propre fédération a refusé de lui attribuer la Licence permettant d’y participer. Oui Bamboutos a des arriérés de salaires, oui Bamboutos n’a pas d’équipe féminine, mais on pouvait gérer cela autrement en interne, pour préserver l’image du Cameroun.
L’idée ce n’est pas de légitimer l’amateurisme, mais il y a un minimum de tolérance et de bon sens que l’on devrait faire prévaloir, surtout quand on en réclame aussi des autres. Lorsqu’un club camerounais va sur la scène continentale, il représente le drapeau camerounais.
La fédération se devait donc de tout faire pour préserver l’image du pays, en trouvant une formule qui permette à Bamboutos d’avoir la Licence, car à ce moment ce n’est plus Bamboutos de Mbouda, Mais plutôt Bamboutos du Cameroun. Comment les habitants du Soudan du Sud, l’Éthiopie, le Bénin et même Zanzibar vont nous regarder désormais ? Des pays comme ceux-là où on joue encore sur la terre battue, ont réussi à placer leurs clubs en coupe de la CAF, mais le Cameroun, RIEN. Or les championnats de ces pays ne sont pas professionnels pour la plupart (…). N’est-ce pas une mauvaise publicité pour le Cameroun ?
Lorsqu’on dit vouloir servir le football camerounais, c’est aussi en préservant l’image du Cameroun. Sauf que sur ce coup comme sur bien d’autres, j’ai le sentiment que la FECAFOOT a sacrifié l’image du Cameroun sur l’autel des fantasmes personnels. Il fallait montrer au président de Bamboutos, membre de l’ACFPC, qu’on ne boude pas le « Roi » du Football Camerounais, et c’est désormais réussi. Quant à l’image du Cameroun, on s’en tape. Le football camerounais retrouve toute sa petitesse, mais Dieu vous voit. »
Alain Denis Ikoul, CFOOT
Alain Denis Ikoul s’est exprimé au micro de son média sur les réseaux sociaux, CFOOT.