Le président nouvellement élu de la ligue départementale de football du Mfoundi décline son plan d’action.
Comment réagissez-vous au terme de cette élection ?
Je suis satisfait, parce que le football a enfin retrouvé le vrai chemin. Celui de ceux qui font le football, comme nous l’avons dit lors de la campagne : « le foot aux footeux ». Les clubs ont compris. Ils ne digéraient pas ce qui se passait et ils ont demandé un changement. Ils l’ont obtenu. C’est la décision des clubs. Je n’ai pas fait de miracle. En tant qu’acteur privilégié de ce football, je ne peux que me réjouir, qu’enfin on a adopté mon plan d’action. Les clubs ont compris que ça ne se passait pas comme ça devrait l’être.
Avez-vous douté à un moment donné de ces élections ?
Justement pas. Avant que je ne présente ma candidature, ces clubs étaient venus me voir pour me dire que ça n’allait pas et qu’il fallait quelqu’un comme moi, qui connais le football. Je n’ai jamais douté, à quelque moment que ce soit de cette élection.
Quels sont vos chantiers immédiats ?
C’est d’abord lancer le championnat. Il a 32 clubs et il faut beaucoup de temps pour qu’il s’achève. Il faut penser qu’il y aura les barrages, les inter-ligues et bien d’autres compétitions. Il y aura des clubs qui vont disputer la coupe du Cameroun et il faut penser à ça. Il va falloir faire un projet là-dessus. Dans les toutes prochaines heures, nous allons nous réunir avec les clubs pour lancer nos activités.
Peut-on avoir une idée de la composition de votre bureau ?
Le bureau sera composé de ceux que vous avez vus dans la salle. On n’ira pas chercher les membres du bureau exécutif ailleurs. Comme j’ai eu à le dire, le football ne se fait pas qu’au bureau, ni au Conseil départemental. Le football, c’est beaucoup plus dans les commissions. Il faudrait qu’on mette les gens à la place qu’il faut, c’est-à-dire par exemple, mettre des juristes dans la commission d’homologation. Dans la commission des arbitres, des gens qui maîtrisent le sujet.
On a vu écrit sur vos Tee-shirts et polos de campagne le slogan « Non au tribalisme dans le football ». A qui vous adressez-vous ?
C’est un argument qu’on a brandi contre moi. Je suis un digne fils du département du Moungo. Malheureusement, je suis né à Yaoundé, tout ce que j’ai fait, c’est à Yaoundé, tous les joueurs que j’ai formés, aucun malheureusement ne vient de mon département d’origine et comme vous le savez, beaucoup font la fierté du Cameroun dans les Lions Indomptables. Heureusement que mes paires ont compris que ce que je faisais n’était pas pour mon village, mais pour le Cameroun et particulièrement le département du Mfoundi.
La ligue, dit-on souvent, n’a pas d’argent. Va-t-on compter sur les poches du président ?
Non ! On ne peut pas dire que la ligue départementale de football du Mfoundi n’a pas d’argent. Ella a 32 clubs, qui payent régulièrement leurs affiliations, les licences et à certains moments des pénalités. Lorsque vous gérez bien, ça se passe aussi bien. S’il y a un gap, vous vous retournez vers la Fédération, qui va le combler. Voilà comment la ligue peut se gérer, mais les gens ne le savent pas. Si vous mettez de votre argent, c’est volontairement. Maintenant, pour d’autres actions, vous pouvez mettre de votre argent pour encourager les équipes, comme je l’ai fait lors de la déclaration de ma candidature. J’ai offert des ballons aux clubs (100 ballons aux clubs, ndlr). Ça ne venait pas de la Fédération. Ça ne va pas s’arrêter là. De temps à autre, je vais poser ce genre d’acte pour encourager ceux qui veulent aussi réussir.
On dit tout de même que vous avez eu le coup de pouce de Jean II Makoun …
Est-ce une injure si Achille Emana, Modeste Mbami, Jean II Makoun, Emile Bamba, Jean-Paul Yontcha, Joël Tchami et bien d’autres que vous connaissez, dont je ne peux pas tout citer les noms – et ils me pardonneront – Est-ce une mauvaise chose que l’enfant que vous avez fait réussir ait une reconnaissance envers vous ? Je suis fier qu’ils me soutiennent, parce qu’il y a d’autres encadreurs dont leurs joueurs ne reconnaissent même pas ce qu’ils ont fait pour eux. Les miens reconnaissent ce que j’ai fait pour leur réussite.
N’y aura-t-il pas de chasse aux sorcières au sein de la ligue ?
Non ! Si vous le faites, cela veut dire que vous n’aimez pas le football. Le football se fait sur le terrain. J’ai suivi beaucoup de déclarations. Je vais appeler les autres pour leur dire de venir pour qu’on fasse le football comme on a été toujours ensemble, mais avec une autre vision. Quitte à eux de ne pas partager notre point de vue. Au football, on est fair-play et il n’y a pas de chasse aux sorcières.
Entretien mené par Antoine Tella à Yaoundé