Onze forfaits pour des raisons farfelues n’ont pas suffi puisque Jean Paul Akono a rendu une liste de 24 + 1 + 7 des plus surprenantes. Pour un match aussi capital, l’impréparation de celui que l’on appelle sous d’autres cieux sélectionneur national crève les yeux. Ne sont-elles que des sélections fantaisistes, ou marchandage de place ou encore le manque de jugement ? La sagacité de l’approche détonne.
Il ne s’est certainement rien passé en Tanzanie le 6 Février 2013. Malgré le refus de la majorité des sélectionnés de faire le voyage, on a tout effacé pour mieux recommencer. Une liste de 24 joueurs a été rendu publique en conférence de presse avec le discours qui sied à ce genre d’occasion. Un autre joueur absent des deux listes a été bizarrement rajouté après la diffusion par Canal Plus Horizons de la rencontre entre le PSG et l’AS Nancy. Coïncidence certainement le somptueux but que marque en deux temps Benjamin Moukandjo et qui émeut les médias.
… Plus sept puisque c’est le nombre de joueurs en attente d’une quelconque défection des premiers retenus. Permettez que je m’interroge: S’il y a neuf défections on fait quoi ? A t-on prévu des dispositions pour ceux de la liste d’attente qui pourraient aussi déclarer forfait et ne pas se présenter ?
Il faut dire que la chienlit a définitivement fait son nid dans le football camerounais. Refuser de punir les joueurs et administrateurs pour cette faute lourde, est une chose. Mais continuer à fonctionner comme si rien ne s’est passé, est simplement scandaleux.
Malgré l’importance de la rencontre du 23 mars et avec l’affaiblissement du pouvoir du Capitaine Eto’o sur ses troupes notamment après ses sorties épistolaires dans les médias, cela parait évident que Rigobert Song retrouve un rôle central malgré laa légèreté dans la préparation du match contre la Tanzanie.
Sur quelles critères se base Jean Paul Akono pour faire ses sélections ? Sur quelle logique peut-on être plus au fait du déroulement du championnat Thaïlandais que ceux hyper médiatisé de l’Europe? Parce qu’avec deux journées de championnat dans le corps, comment JP Akono peut il justifier la supervision d’Adongcho Mbuta ? Et pourtant, plus près de lui, dans le championnat local qui n’est pas loin du niveau thaïlandais évoluent de jeunes talentueux qui se feront appeler en sélection dès qu’un sinistre club professionnel leur offrira un contrat.
L’autre surprise est la convocation, quoique sur la liste d’attente, du jeune Mandjeck. Bénéficiant d’un soutien de poids en la personne de Rigobert Song Bahanak, rien ne peut justifier un tel retour avec la panoplie de joueurs défensifs dont dispose le Cameroun. Peut-être que pour suivre l’exemple de Denis Lavagne, il sera utilisé à un autre poste, peut-être celui d’attaquant de pointe.
Et que dire de l’injustice et du mépris que ce sélectionneur fait montre par rapport à ceux qui ont bravé les faux horaires d’avion pour se retrouver en Tanzanie? Le jeune Aboubakar Vincent, qui a fait 3 jours dans les airs pour être présent à l’heure à ce match amical ne figure même pas sur la liste d’attente. Quel message doit-on faire comprendre aux jeunes qui ont encore l’amour du maillot national quand Achille Emana, qui n’a que quelques matchs dans les jambes et qui a refusé de suivre Aboubakar en Tanzanie, fait partie des sélectionnés? Cela s’applique aussi aux jeunes joueurs qui sont partis du Cameroun la veille pour remplacer au pied levé des boycotteurs millionnaires.
Et que dire de la sélection des joueurs blessés? Comme si le sélectionneur et son staff ne maîtrisent pas les basiques du zapping de la télé ou comme s’ils se sont fermés aux médias.
On croyait avoir touché les bas fonds? Cette navigation à vue, cette manière de se faire de l’argent à tout prix ou simplement l’incompétence, vont fragiliser en permanence l’équipe nationale du Cameroun.
Moise Bisseck