Face à son unique challenger, Ghislain Nkenlifack que les textes du club devraient disqualifier d’office, le président sortant du Conseil d’administration d’Aigle de Dschang est bien parti pour briguer un deuxième mandat.
Samedi prochain, le Conseil d’administration d’Aigle royale de la Menoua va élire un nouveau président à sa tête à Dschang. Deux candidats sont en lice : Samuel Dongmo et son challenger, Ghislain Nkenlifack. Si la pression est à son comble dans les états-majors du second, où l’on multiplie des appels et des messages de séduction auprès des joueurs et des supporters du club, dans le camp du président sortant, l’ambiance est plutôt sereine. Les partisans de Samuel Dongmo sont convaincus de sa future réélection. La raison ? La candidature de son rival ne devrait pas être validée par le Conseil, dit-on. Les défenseurs du candidat sortant puisent leurs explications dans les textes du club « d’El Pacha », notamment en l’article 15 des statuts qui dispose en son alinéa 5 que : « pour être éligible au poste de président, il faut avoir été administrateur pendant les 02 (deux) précédentes saisons sportives, et avoir cotisé sans interruption sur la même période une somme supérieure ou égale à F CFA 1.000.000 (un million) par saison ». L’application de ces dispositions statutaires portera probablement un coup à la validité de la candidature de Ghislain Nkenlifack qui selon nos sources, « n’est pas membre du Conseil d’administration et dispose d’une carte de membre de l’Assemblée générale de 50.000 F CFA acquise au cours de la saison 2016-2017 ». Ce que le camp Nkenlifack reconnait, en avouant être prêt à « tout casser » pour faire entendre leur voix.
Projets ambitieux
Pourtant, les deux candidats présentent chacun, un projet ambitieux pour faire voler plus haut l’Oiseau de la Menoua. Tenez, Ghislain Nkenlifack par exemple. Inconnu dans le monde du football camerounais, cet opérateur économique spécialisé dans l’agro-industrie après de longues années passées en Belgique entend, selon nos informations, ouvrir un siège pour le club, construire un stade aux normes internationales, créer une académie dénommée « Les Aiglons », etc. En face, il y a Samuel Dongmo, qui depuis deux ans, a permis au club d’assurer son maintien Elite One. Il a commencé l’implémentation de son projet. Pendant son dernier séjour européen, il a décroché un partenaire italien. Du coup, Aigle portera sur ses maillots l’inscription Gruppo Italtelo. Un partenaire avec lequel il discute de la mise sur pied d’un centre de formation à Dschang, de la construction d’infrastructures et de la formation des encadreurs du club dès le début de l’année prochaine. De plus, Samuel Dongmo vise le titre la saison prochaine.
La nécessaire entente
Il parait évident que les deux candidats veulent la même chose pour le club : le professionnalisme et les résultats. Or s’il est clair qu’un seul d’entre eux sera élu samedi prochain, des sources à Dschang préviennent sur le fait que ce sera sans doute, le début d’une longue guerre. Des factions se sont déjà en effet créées, chacune, parée à contester avec violence l’élection de son candidat. Le signe qu’on va droit vers une bataille de leadership, au grand dam des joueurs, premiers à subir les conséquences d’un scénario qui, si l’on se souvient des cas Tonnerre et Canon de Yaoundé, s’est toujours terminé par une relégation. « C’est pourquoi, nous les fils de la Menoua, appelons les dirigeants à s’assoir autour d’une table et à constituer une équipe consensuelle qui va travailler pour l’intérêt supérieur de l’équipe. Pourquoi ne pas avoir un Samuel Dongmo, PCA et un Ghislain Nkenlifack, Directeur du club ? », s‘interroge Olivier Kenfack, supporter du club.
Arthur Wandji