En visite évidemment de travail au pays (Madagascar) avec en filigrane la mise en place de l’antenne de la CAF à Mahajanga, le président Ahmad s’est prêté à une interview pour faire le bilan de ses premiers mois de mandat à la tête de la puissante Confédération Africaine de Football.
Midi Madagasikara : Dès votre prise de fonction à la CAF, vous avez opéré un virage à 180°. Peut-on savoir ce qui vous motive à agir de la sorte ou est-ce tout simplement parce que vous vouliez secouer le cocotier pour que les singes tombent ?
Ahmad : « J’ai rien inventé dans la mesure où les actions sont conformes avec le programme avancé durant la campagne précédant les élections. C’est en parfaite cohérence par rapport au programme de base. D’ailleurs une bonne politique voire un bon dirigeant s’appuie toujours sur le souhait de la base pour espérer réussir. C’est ce que je fais et que je tente par tous les moyens de réaliser. »
Midi : Dans la foulée, est-ce qu’on peut dire que le symposium au Maroc répond à vos aspirations ?
Ahmad : « A 90%, les propositions des participants ont été doublement validées par le Congrès de la CAF et le comité exécutif. C’est dire à quel point cette recherche de l’excellence au Maroc a été importante pour la suite à donner à mon programme et vous m’en voyez ravi. Je tiens d’ailleurs à remercier tous les participants et plus particulièrement tous les grands noms du football qui ont donné leurs avis sur ce qu’il nous reste à faire ou à améliorer. »
Midi : On retient particulièrement la CAN à 24 équipes.
Ahmad : « Il s’agit d’une bonne option s’inscrivant dans la lignée du programme de la FIFA car cela va permettre aux pays émergents d’avoir voix au chapitre. Je citerai des pays qui ont réalisé un progrès palpable à l’instar de Madagascar qui est resté invaincu en huit sorties mais également le Botswana, le Niger, les Comores, la Centrafrique, le Zimbabwe et la Mauritanie. »
Midi : Pensez-vous que Madagascar a une chance pour la Coupe d’Afrique des Nations ?
Ahmad : « Sur le plan purement sportif, je pense que Madagascar peut se qualifier à une phase finale de la CAN à 24 équipes. Par contre et en ce qui concerne l’organisation d’une CAN et en l’état actuel des choses, c’est presque une mission impossible pour Madagascar d’héberger une CAN et c’est bien dommage ».
Midi : Justement et en parlant de la CAN 2019, le Cameroun aura tout le mal du monde à tenir parole pour ne citer que le stade de Garoua qui se trouve dans un piteux état. Mais ceci dit, la presse camerounaise parle d’une revanche que vous allez prendre face à Issa Hayatou. Est-ce vraiment le cas ?
Ahmad : « Ce n’est pas dans mes habitudes de me venger que ce soit Issa Hayatou ou un autre. Par contre, je ne pardonnerai pas à toute personne qui ne serait pas à la hauteur. Pour parler de l’édition au Cameroun et nonobstant les accusations que me prêtent les proches d’Issa Hayatou, nous ferons tout pour réussir notre première CAN. Nous allons nous mobiliser pour cette grande première. »
Midi : Pour rester dans la presse camerounaise en particulier et dans la presse étrangère en général, pourquoi vous appelle-t-on Ahmad Ahmad ?
Ahmad : « C’est anecdotique car faisant suite au fait que je n’ai pas de prénom alors ils n’ont trouvé mieux que d’en rajouter (rires). Mais c’est peut-être mieux ainsi car il a fallu deux Ahmad pour battre Issa Hayatou. »
Propos recueillis par Clément RABARY