Le président de la CAF a présidé ce weekend à Casablanca au Maroc une conférence bilan portant sur Coupe du Monde Russie 2018. S’il a salué et admiré l’organisation générale de la compétition par les Russes, il croit fermement que l’Afrique a des capacités pour organiser aussi bien les compétitions d’envergure. « Nous avons vécu au cœur du plus grand événement sportif de la planète et l’on ne sort jamais indemne d’une telle expérience ».
Il a d’abord fait l’apologie de la formidable organisation russe: « Cette Coupe du Monde nous a d’abord surpris par l’ampleur des moyens mis en œuvre pour l’organiser. Vous l’avez constaté comme moi, la Russie n’a pas lésiné sur les moyens colossaux, sur des conditions optimales, sur des hommes et des femmes totalement acquis à la cause et qui ont rendu leur pays une terre d’accueil incroyable. Cet accueil général dès l’aéroport , dans les lieux d’hébergement, dans les stades , aux abords des stades, à l’intérieur des stades, dans l’encadrement, dans les lieux de vie, dans les rues de toutes les villes, cet accueil fut exceptionnel. L’entrée au sein des enceintes où se sont déroulés les matches a été aussi une nouveauté par les automatismes, les systèmes de fluidité des foules, dans la sécurisation discrète mais ferme. De l’avis général mondial, cette Coupe du Monde en Russie est sûrement une des plus réussie, une des plus belles en ambiance et en atmosphère et bien sûr une des plus riches à disséquer et analyser. Car cette éclatante réussite nous interpelle tous. Par le travail, le sérieux, la planification, par la rigueur, par la volonté de bien faire, par l’ardent désir de servir son pays qui lui même sert la communauté internationale dans sa vaste diversité. Cette réussite nous interpelle parce qu’elle nous propose de nous pencher sur nos propres limites et nos propres façons d’agir lorsqu’il s’agit d’organiser des épreuves continentales et internationales. Comment les organisateurs russes ont-ils procédé pour atteindre un tel niveau positif ? Comment ont-ils hiérarchisé leurs procédures ? Comment ont-ils pénétré les méandres d’un immense cahier de charges de la FIFA ? Ces interrogations suffisent à elles seules à comprendre l’ampleur du travail accompli par le pays organisateur. Ce pays organisateur a pris le temps de comprendre, d’imaginer, de concevoir des process et enfin de les réaliser, de les appliquer à la lettre avec une dynamique toujours en mouvement, fluide, flexible, mais précise et efficace. C’est alors que, avec de telles conditions, le spectacle devient beau, l’ambiance populaire éblouissante et que chaque jour cette manifestation mondiale soit désirée, aimée, follement enviée« . Puis il fera un lien avec ce qui se passe en Afrique : » Peut-on rêver d’appliquer à nos plus belles compétitions de la CAF, la Coupe d’Afrique des Nations, le CHAN ou la Ligue des Champions entre autres , de telles mesures pour espérer atteindre le très haut niveau dans l’organisation ? La réponse est oui : NOUS POUVONS !! Mais il faut être prudent lorsque nous parlons de nos capacités dans l’organisation. Et, bien sûr, il faut aussi être réalistes, être conscients de nos possibilités, conscients de nos limites et surtout conscients de nos faiblesses. Mais en revanche, il ne faut pas, il ne faut plus, comme on dit en langage populaire AVOIR LES YEUX PLUS GRANDS QUE LE VENTRE. – Il ne faut plus candidater pour organiser une compétition en misant sur d’hypothétiques moyens absents au moment de l’envoi de la candidature. – Il ne faut plus concourir sans évaluer les besoins et les limites de son propre pays. – Il ne faut plus miser sur le virtuel ou les promesses. Nous devons donc changer notre état d’esprit si nous souhaitons changer de cap, si nous voulons rehausser le niveau de l’organisation et nous rapprocher des critères de notre temps. Vous le savez, le continent africain est toujours regardé scrupuleusement, scruté dans les moindres détails et personne, surtout pas la grande opinion internationale, ne nous fait ou ne nous fera de cadeaux. Nous devons rompre avec l’approximatif et les promesses politiques qui souvent ne présentent aucune garantie. Nous devons arrêter de surestimer nos ambitions. Nous devons rompre avec nos vieilles habitudes qui nous font rêver avec de faux calculs, de fausses garanties. Notre Jeunesse aujourd’hui à cette chance d’élever tous les ans son niveau d’instruction, nous devons compter sur elle, car elle est notre force vive et notre espoir immense dans l’avenir. Rajeunissons nos cadres et nos encadrements, faisons appels au sein des Fédérations nationales aux meilleures compétences, aux expertises reconnues« . En ce qui concerne le bilan sportif, il reconnait que ce fut un échec total: « Si nous analysons la Coupe du Monde qui vient de s’achever c’est même pire : Nos cinq représentants ont inscrit en 15 matches 15 buts seulement et un but contre son camp et ont encaissé la bagatelle de 26 buts !!! Sur les 15 matches , les 5 africains ont gagné 3 matches, fait deux nuls et perdu 10 fois !!!!! C’est un bilan maigre et inquiétant. Aucun n’est parvenu à passer le 2eme Tour« . » Pourquoi une telle déroute ? Pourquoi un tel bilan ? « , se questionne -t-il. Et c’est la raison pour laquelle il a rassemblé le panel d’experts et les dirigeants des pays qui représentaient le continent africain lors de ce mondial russe autour de lui. Le discours dans son intégralité