“Votez pour nous, on votera pour vous la prochaine fois”, a proposé le président de la Confédération africaine de football (CAF) Ahmad Ahmad, à l’Europe. Le Malgache a invité les pays européens à soutenir la candidature du Maroc à l’organisation du Mondial 2026. Le pays chérubin est le candidat de l’Afrique à l’organisation de la Coupe du Monde 2018.
Ahmad, qui préside la CAF depuis mars 2017, a également évoqué ses premiers pas à la tête de l’organisation africaine et la réforme de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), passée notamment de 16 à 24 équipes. Le dirigeant a assuré toutefois pouvoir « être flexible » pour « certains pays qui sont victimes de problèmes climatiques » alors que la CAN sera désormais organisée en été plutôt qu’en hiver.
AFP: L’Afrique et la CAF seront-elles derrière la candidature marocaine à l’organisation de la Coupe du Monde 2026?
Ahmad Ahmad : Lorsque je suis en Afrique devant un tel phénomène, devant un tel objectif (le Mondial) je pense que les Africains, qu’ils soient francophones ou anglophones, (…) c’est l’intérêt du continent. La Coupe du Monde pour l’Afrique ça a un impact énorme. Pourquoi? Cela suscite de l’espoir pour de nombreux jeunes africains.
Quelle est votre stratégie pour séduire l’Europe?
Nous, nous disons à l’Europe: votez pour nous, on votera pour vous la prochaine fois (…) Fuseaux horaire, distance, fans, c’est une question d’intérêt pour l’Europe (de voter pour le Maroc). Visa aussi: les Européens n’ont pas besoin de visa pour aller au Maroc. Pour tout ça on estime que l’Europe doit voter pour le Maroc.
Cinq équipes africaines sont en lice pour le Mondial-2018, quel sera le poids du soutien de la CAF?
On a participé dans la préparation, on peut dire avec une somme modique mais ce sont nos moyens. On les a assistées sur des matériels. Et je remercie le président de la Fifa et le secrétaire général, qui ont accepté qu’on avance sur les droits de subvention que les pays qualifiés peuvent avoir, pour aider ces pays-là afin qu’il y ait une sérénité dans la préparation (…) On a contribué à hauteur de 500.000 dollars (environ 407.000 euros) par équipe.
La CAN-2019 aura-t-elle bien lieu au Cameroun?
J’attends le rapport officiel. Ca été donné mais moi je suis toujours à cheval sur les dispositifs, sur les structures et sur les procédures. Ils ont envoyé le deuxième rapport de visites d’inspections. On attend la réunion du comité d’organisation de la CAN. Après c’est par rapport à leur analyse que le comité exécutif se réunit pour prendre une décision. Mais nous avons toujours dit que vu la prédisposition du chef de l’Etat (Paul Biya), tout le monde va s’y atteler et aller de l’avant. Jusqu’à maintenant j’y crois. Comment ne pas croire à une chef d’Etat. Lorsque la politique veut, tout doit suivre ».
Pourquoi avoir fait passer la CAN de 16 à 24 équipes?
C’est ce que les gens veulent. Moi j’ai un principe de gestion: si je suis élu c’est pour répondre aux attentes des parties prenantes, que ce soit les fédérations, les joueurs, les entraîneurs. Pour être en harmonie avec votre mandat, il faut satisfaire les gens de votre base. Et je pense que c’est justifié, légitime, car il y a certains pays émergents dans le football qui sont au portillon pour bousculer les grandes nations du football africain.
Pourquoi avoir fait passer la CAN en été plutôt qu’en hiver?
Même approche, c’est ce que les gens veulent. C’est ce qui rassure et donne plus de sérénité à nos joueurs. Et nous on est là pour protéger ces joueurs. Et pour certains pays qui sont victimes de problèmes climatiques, on peut être flexibles. Ce n’est pas figé, on peut revoir ensemble avec les parties prenantes, dans tel cas comment on fait.
Quel premier bilan tirez-vous de votre présidence de la CAF? Avec les réformes engagées, la page Hayatou est-elle tournée définitivement?
On ne peut pas effacer la page de Hayatou. Je pense qu’il faut toujours retenir quelque chose des présidences précédentes. C’est un fait, on ne peut pas effacer ce qu’ils ont fait. Il y a donc un héritage positif. Il y a aussi des choses à changer car le temps est long, notamment en ce qui concerne les obligations de gestion ».