Alors que l’enquête annoncée par le ministre des Sports piétine, le capitaine des Lions Indomptables persiste, à travers des documents, que des gens ont émargé à sa place.
A la veille de son audition au conseil de discipline de la Fédération camerounaise de football, Samuel Eto’o Fils a montré à des proches des fiches de décharge des primes de la Coupe du Monde 2010 où des individus ont émargé en son nom.
Sur le même document, on voit par exemple les noms et les signatures de Song Bahanag, Stéphane Mbia et Gérémi Njitap, devant la somme de 45 millions de francs Cfa. Samuel Eto’o a aussi montré des billets d’avion qu’il payait lui-même pour venir prendre part à toutes les rencontres des Lions Indomptables. L’objectif étant, pour le capitaine de l’équipe nationale du Cameroun, de prouver qu’il n’a pas menti lorsqu’il a affirmé chez nos confrères de Stv n’avoir perçu aucune prime depuis trois ans.
L’affaire des primes non perçues de Samuel Eto’o Fils depuis trois ans est-elle en train de faire pschitt ? C’est du moins ce qu’on est tenté de croire après le silence assourdissant qui entoure désormais cette affaire. On sent, de la part du ministère des Sports, une volonté de profiter de la distraction du public ou de l’usure du temps, pour noyer cette affaire dans le flot des innombrables scandales pré et post Coupe du Monde 2010. Or, une question lancinante demeure : qui a touché les primes de Samuel Eto’o depuis trois ans ?
Aux lendemains de la révélation de cette affaire qui prend désormais les allures d’un scandale, le ministre des Sports nous avait fait dire, par ses proches, que toute la lumière sera faite. On nous annonçait, par la même occasion, que André Nguidjol, le directeur administratif des Equipes nationales, le principal mis en cause, qui se trouvait à ce moment-là au Venezuela, donnerait une conférence de presse pour s’en expliquer. Depuis lors, le brouillard est encore plus épais autour de ces primes de Samuel Eto’o qui s’élèveraient à plus de 100 millions de francs Cfa.
Joint au téléphone à plusieurs reprises pour donner sa version des faits, André Nguidjol a, chaque fois, trouvé une raison pour se dérober. « Je peux vous assurer que je suis tranquille. Il n’y a même aucun problème. Pourquoi vous êtes pressé ? C’est moi qui suis sali partout dans cette affaire. Donc, quand j’aurai du temps pour en parler, j’en parlerai. Ne vous inquiétez-pas », nous a-t-il confié au téléphone, d’une voix plutôt calme.
A la Fécafoot, l’on regarde cette affaire avec grande curiosité. « Pour une fois que nous ne sommes pas impliqués, nous ne boudons pas notre plaisir. Mais, franchement, vous croyez vraiment que le ministre va faire quoi ? Est-ce que vous connaissez la nature des rapports entre le ministre et Nguidjol. Si vous le saviez, vous comprendriez que le ministre n’ira pas plus loin que ses déclarations en coulisses… », a confié un responsable de la fédération sous anonymat.
Jean-Bruno Tagne