A 48 heures de l’arrivée de la mission d’inspection de la Confédération africaine de football, les différents stades de Yaoundé retenus pour abriter les matchs de ce grand rendez-vous sportif viennent à peine de démarrer sous l’impulsion du ministre des sports et de l’éducation physique qui en a gros sur la gorge contre les bureaux d’études et les entreprises de construction desdits stades.
Le temps presse ! La CAN féminine 2016 frappe aux portes du Cameroun. La Caf, dans son uniforme de gendarme, est annoncée dimanche 24 janvier prochain pour faire le point et s’assurer que les engagements pris par le Cameroun n’étaient pas de la poudre aux yeux. Le pays est sous pression. L’urgence est signalée. Paul Biya qui tient à ses CAN pour peut-être s’assurer un autre mandat en 2018, est très regardant sur ce galop d’essai, en attendant le gros morceau de 2019. La réussite de ces rendez-vous historiques est donc un impératif pour le pays hôte qui renoue avec l’organisation d’une compétition d’envergure 47 ans après la première expérience. Deux mois après le lancement officiel et le démarrage des travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures devant abriter l’échéance de 2016, un brouillard d’incertitude a noirci le ciel des belles promesses du gouvernement.
Abandon sans justification sérieuse
Les chantiers prévus pour être livrés au plus tard dans huit mois, n’ont presque pas démarré ou trainent encore le pas. De quoi provoquer l’ire du ministre en charge des Sports, Pierre Ismaël Bidoung Mpkatt qui a donné «une semaine de rattrapage», sous peine de résiliation des contrats, aux bureaux d’études et aux entreprises de construction des infrastructures devant abriter cette prestigieuse compétition qu’organise le Cameroun du 19 novembre au 3 décembre prochain. Au terme d’une visite interministérielle d’évaluation effectuée jeudi et vendredi derniers à Buea et Limbe (Sud-ouest), il a en effet été constaté que l’exécution des chantiers n’avait pas avancé, au contraire, plusieurs ouvrages étaient carrément à l’abandon sans justification sérieuse. Il a ainsi été rappelé aux bureaux d’études et constructeurs que le calendrier de rattrapage à eux fixé par le gouvernement devait être respecté, faute de quoi ils seraient également retirés de la liste des prestataires agréés par les pouvoirs publics.
Saupoudrage
Le coup de sang de Bidoung Mpkatt intervient alors qu’il y’a trois mois et demi, le ministère des Marchés publics (Minmap) avait attribué des prestations à plusieurs entreprises locales et étrangères pour un montant total de plus de 24,4 milliards Fcfa et pour 8 mois, en vue de la réfection du stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, la capitale politique, et de finalisation du stade Ngueme de Limbe, appelés à accueillir les rencontres de la CAN dames 2016. Suffisant pour s’interroger sur le respect des délais de livraison des différents stades et surtout de la bonne qualité de ceux-ci. Habitué au bricolage, au saupoudrage et au replâtrage, il n’est pas exclu que la CAF finisse par retirer l’organisation de cette compétition au Cameroun. D’où l’urgence de garder à l’esprit que novembre, c’est demain.
Christou DOUBENA