Le ministre des Sports n’a pas réussi à convaincre les clubs à reprendre les championnats, au cours d’une réunion de concertation ce mardi, à Yaoundé. « On veut l’argent et non les discours », clament les présidents de clubs.
La rencontre tripartite entre Adoum Garoua, le ministre des Sports, la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) et les équipes des championnats professionnels, représentées par le bureau de l’Association des clubs d’élite du Cameroun (Acec) était présentée comme celle de tous les espoirs de voir reprendre la compétition. Rien. Les clubs de Mtn Elite One et Two ne reprendront pas la direction des stades le week-end prochain. « C’est le statu quo. On veut l’argent et non les discours. Les discours ne nous servent à rien. Il y a un budget qui a été voté, mandaté et même liquidé. Nous avons dit au ministre qu’on ne joue pas sans argent. Il croyait qu’on pouvait jouer en attendant que le Général nous paye quand il aura envie. Ce n’est pas une affaire d’aller attendre. Nous avons joué à crédit l’année dernière et on ne nous a jamais payé la dernière tranche de la subvention, bien qu’elle soit déjà débloquée. Nous lui avons dit, avec des preuves à l’appui » explique Emile Onambelé Zibi, le président de l’Acec, que nous avons joint au téléphone.
En fait de rencontre tripartite, comme initialement annoncé, Adoum Garoua, le ministre des Sports, a reçu chaque partie séparément. D’abord le Général Pierre Semengue, le président de la Lfpc et ensuite le bureau de l’Acec. Une situation qui n’a pas arrangé les clubs qui souhaitaient une confrontation. « Le Général refuse la confrontation. Pourquoi ? Il n’était pas là. Le ministre l’a reçu avant nous. Ce qui ne n’est pas normal. L’Etat a honoré ses engagements vis-à-vis de nous. Personne n’est capable de dire au Général qu’il fait mal. Tout le monde a peur de lui, comme c’est l’ami du président. S’il y a des problèmes en ce moment, le public doit savoir que c’est le Général qui l’empêche d’aller au stade. C’est le Général qui veut créer un problème interne à la Ligue et on ne joue pas », accuse Onambelé Zibi.
Au-delà des revendications liées aux subventions, les clubs continuent à demander le départ du président de la Lfpc. « Ce n’est pas une affaire d’aujourd’hui. Il y a une crise de confiance entre le sommet de la Lfpc et nous. Pourtant, il ne devait même pas avoir des problèmes entre nous. S’il devait y avoir un problème, ça devrait être avec la Fécafoot. Le Général veut créer des problèmes aux clubs. Il ne va pas tout faire à la Ligue », indique le président de l’Acec.
Quant au général Pierre Semengue, il n’est pas question de démissionner. « Je ne partirai qu’à la fin de mon mandat qui s’achève le 25 juillet 2013. Sauf si je suis révoqué par la Fécafoot », a-t-il confié sur une chaîne de radio locale émettant à Douala, la semaine dernière. La crise continue ainsi entre la Lfpc et les clubs. Certaines équipes ont donné des congés aux joueurs, en attendant le dénouement du conflit.
Antoine Tella à Yaoundé