L’entraîneur de l’Union des mouvements sportifs (UMS) est en train de réussir à briller dans un environnement que plusieurs de ses prédécesseurs ont qualifié de polluer par l’omniprésence du patron du club, Pierre Kwémo. Depuis son arrivée à Loum, le club enchaine des victoires, et aucun fait divers n’a déjà été soulevé.
Après une séparation brutale avec les dirigeants de Cosmos du Mbam, Adoplh Ekeh n’a pas chômé longtemps. Le technicien a trouvé un point de chute à Loum où il s’est engagé le 06 avril dernier avec l’Union des mouvements sportifs (UMS). Ses prédécesseurs à ce poste étaient alors intrigués. D’aucun se demandant quel est « ce fou » qui ose accepter de travailler pour Pierre Kwémo, le principal mécène du club qui a la réputation d’être nocif, envahissant et omniprésent dans le vestiaire, au point de souvent imposer son propre Onze entrant ? Le même Pierre Kwémo qui n’hésite pas à se séparer du moindre entraîneur qui ne lui obéit pas sur le terrain.
« Tout n’est pas gris »
Or depuis son arrivée, l’on n’a jamais entendu parler de clash entre Adoplh Ekeh et son patron. Pierre Kwémo a-t-il subitement changé ou alors, Adoplh Ekeh est-il simplement plus coriace que prévu ? « Ce n’est ni l’un, ni l’autre. Le président Kwémo met son argent pour que le club vive. C’est son club, il en fait ce qu’il veut », répond l’entraîneur. «J’essaie d’être convaincant dans ce que je fais. Il (Pierre Kwémo, Ndlr.) m’écoute parce qu’il croit en moi, il est convaincu que je peux lui donner satisfaction avec ces joueurs », dit-il avant d’ajouter : « c’est la même chose partout, même en Europe. Il faut simplement être déterminé et prouver sur le terrain. C’est de ça dont les présidents ont besoin. Parce qu’ils mettent quand même de leur argent pour que ça tourne ». A Loum, la vie du tacticien n’est tout de même pas rose. Les conditions de travail ne sont pas aussi exceptionnelles qu’il aurait espéré. Mais il fait avec. « Tout n’est pas gris chaque jour dit-il encore, mais la situation ici est bonne. Les conditions sont acceptables. Je n’ai pas à me plaindre de quelque chose. C’est toujours difficile avec les dirigeants, mais moi je ne me mêle pas des affaires administratives. Je suis là pour faire mon travail ».
9 matchs consécutifs sans défaite
Son travail, Adolph Ekeh le fait avec passion, et les résultats suivent. Depuis son arrivée, le club de Loum a 12 matchs (08 victoires, 01 nul, 03 défaites) dont 9 consécutifs sans défaite depuis la douzième journée avec notamment 06 victoires contre des clubs sérieux comme Young Sport Academy (3-0) et Coton Sport de Garoua (1-0). Avec ses 40 points et son match en retard, le club vainqueur de la dernière Coupe du Cameroun est leader depuis plusieurs semaines. « Je crois en ma philosophie de jeu, affirme Adolph Ekeh. Les joueurs ont compris ce que je veux. Entre eux et moi le courant passe, parce que je me comporte comme un père pour eux en dehors et à l’intérieur de l’équipe ». Le club de Loum est sur une bonne lancée, et ne compte pas s’arrêter là.
« Quand je venais à Loum, il n’était pas question d’être leader, ou de gagner le championnat. Mais maintenant que nous avons montré de bonnes choses, les gens ont aiguisé leur appétit, et ça devient difficile. Si on perd des matchs, beaucoup seront très déçus, parce que nous avons déjà mis la barre haut. Nous devons donc garder ce bon rythme », espère-t-il. Lui et son club se déplacent à Bafoussam cet après-midi où les joueurs de Racing les attendent pour un duel de haute facture, lors de ce match en retard de la 21e journée du championnat. Adoplh Ekeh sait que ses joueurs n’ont aucune raison d’avoir peur. « Racing a besoin de points dit-il, et nous-aussi. Nous voulons nous éloigner davantage de nos poursuivants. Je crois que le plus endurant l’emportera ». Adolph Ekeh a prouvé à ses dirigeants qu’avec lui, ils n’ont plus besoin de chercher un « sorcier » blanc.
Arthur Wandji