La route a encore tué ! L’accident de circulation survenu sur le tronçon Mvomeka’a – Mbalmayo mercredi dernier, a finalement eu raison d’Evélyne Milla. Évacuée d’urgence à l’hôpital Saint-Louis de Paris, en France, vendredi dernier, l’épouse de Roger Milla, le célèbre footballeur camerounais, aujourd’hui ambassadeur itinérant, ne s’est malheureusement pas remise de ses multiples traumatismes et a succombé, à 13h30 mn, samedi dernier dans la capitale française.
La triste nouvelle a été accueillie au Cameroun dans la stupeur et la douleur, à la mesure de la disparition d’un être cher. A la résidence de l’ancienne star du ballon rond, au quartier dit omnisports, non loin du stade annexe à Yaoundé, le week-end dernier, lamentations et recueillement semblaient être les mots d’ordre.
Une ambiance pesante, faite de tristesse, permanente. Au rendez-vous, messes, prières et chants. Les sanglots étouffés de quelque personnes incapables de contenir une profonde douleur bien compréhensible dans une circonstance pareille, aussi.
Entre les allées et venues des amis, proches, parents et curieux, la villa ne désemplit pas. Le parking, situé à l’entrée principale du domicile, est trop petit pour contenir les nombreux véhicules en stationnement. On le comprend aisément : Evelyne, comme son époux, comptait de nombreux amis. Samedi dernier, la douleur était plus grande encore, quelque heures seulement, après le décès. La messe dite tard le soir, a laissé filtrer une première information : selon le prêtre, le programme des obsèques sera précisé ultérieurement, en temps utile. Hier, une autre messe a été dite à 20 heures, au même endroit. Contrairement à certaines informations le donnant pour blessé dans le même accident, l’ancien « goaleador » des Lions indomptables est sain et sauf, puisqu’il n’était pas à l’intérieur du véhicule accidenté. Stoïque, « Le vieux lion » reçoit, lui-même, les multiples visiteurs venus lui porter un peu de réconfort. Entre son chagrin et les nombreuses sollicitations venant de ses amis et proches, Roger Milla garde le moral haut. Sur les circonstances de l’accident survenu mercredi dernier, il raconte : « J’allais à Meyomessala, j’étais dans la Mercedes d’un ami.
En compagnie de sa copine d’enfance, Christiane Mbah, Evelyne suivait dans ma Cherokee, conduite par son chauffeur. D’après les témoignages de ce dernier (Ndlr actuellement interné au Chu), il aurait raté le virage. Puis, dans une manoeuvre pour tenter de se rattraper, il a perdu le contrôle du véhicule qui a aussitôt percuté un talus. La voiture a été projetée dans sa course avant de faire des tonneaux. Ayant fait demi-tour, nous avons transporté les blessés à la Fondation Chantal Biya à Mvomeka’a, pour les premiers soins. Transférée à 20h30 mn, le même jour, vers l’hôpital central de Yaoundé pour les scanner, elle a été ensuite transférée au Chu d’où on l’a évacuée à Paris, vendredi dernier à 17h30. » Visiblement très affecté et légèrement amaigri, le vieux lion a quitté le Cameroun hier soir, à destination de Paris, en indiquant cependant que les obsèques de sa défunte épouse attendront la fin de la Coupe d’Afrique des nations (Can). Les raisons d’un tel choix ? L’esprit patriotique de l’homme reprend aussitôt le dessus : « Je voudrais laisser l’équipe nationale se concentrer sur la compétition.
Beaucoup de joueurs dont Gérémi Njitap, m’ont appelé pour me traduire le découragement qui s’est emparé d’eux. Je leur ai demandé d’être forts et de surmonter cette douleur». Et Milla de préciser, «Je serai moi-même à Tunis pour les encourager. » Reste que l’époux éploré ne manque pas de regrets : « Elle était tout pour moi. J’ignore comment je vais surmonter cette tragédie. Evelyne était une femme digne et toujours serviable. » Née de Nkolo Fanga et de Marthe Béa, le 15 janvier 1965 à Yaoundé, Evelyne Marie Béa (nom de jeune fille) était titulaire d’un baccalauréat et d’un Bts commerce, obtenus respectivement à Créteil et Saint-Etienne en France. Mère de 02 enfants (Albert Roger 20 ans, et Ruth Sandy 14 ans), elle résidait à Montpellier. Une ville qu’elle devait en principe rejoindre dimanche 11 janvier dernier, avant de reporter (coup du sort) son voyage pour le mercredi suivant, le jour même de son accident.
Claude Tadjon (Stagiaire)