Le président d’Etoile Filante de Garoua faisant partie du groupe d’anciens membres du Comité d’urgence de la Fécafoot dont la requête contre la Fifa sur la prorogation du Comité de normalisation a été rejetée entend poursuivre le combat par l’exécution de la sentence en sa faveur, de la Cour suprême du Sport au Cameroun, la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national Olympique et sportif du Cameroun de jeudi dernier.
Quelles est votre réaction après le verdict du Tas qui vous a été défavorable?
Je suis évidemment déçu par ce verdict et l’interprétation que fait le TAS de l’article 7 alinéa 2 des Statuts de la FIFA. Mais c’est un verdict plein d’enseignements et ce qui est sûr, c’est que dorénavant la FIFA prendra beaucoup de précautions avant de relever l’exécutif d’une fédération et de le remplacer par un comité de normalisation. Je suis convaincu que cette procédure longue et complexe a fait prendre conscience aux dirigeants de la FIFA que l’Afrique n’est plus un terrain de jeu et qu’il y a au sein des fédérations de plus en plus de dirigeants qui connaissent leurs droits et qui sont prêts à les défendre avec beaucoup de combativité. Je n’ai aucun doute qu’ils vont abandonner beaucoup de leurs pratiques en Afrique.
Qu’allez-vous faire maintenant?
Nous poursuivrons notre combat pour empêcher que notre football soit à nouveau pris en otage par des intérêts qui n’ont rien avoir avec le sport. Il appartient aux vrais acteurs de notre football de choisir leurs dirigeants et non à la FIFA et à la CAF. L’autonomie des fédérations consacrée par l’article 17 des Statuts de la FIFA vaut pour toute structure externe aux fédérations, y compris la FIFA et la CAF qui n’ont pas le droit de s’ingérer dans les affaires d’une fédération.
Vous avez eu gain de cause à la Cca jeudi dernier dans une autre procédure contre la Fécafoot. Pensez-vous que le Comité de normalisation va se plier alors qu’il lui reste moins de 30 jours pour la fin de son mandat?
Je vous prie de poser la question au Professeur Owona, car sa réponse m’intéresse également au plus haut niveau. Je suis très curieux de savoir si oui ou non il va continuer de violer la loi et de maintenir la FECAFOOT hors la loi.
Le Comité de normalisation annonce que le processus électoral va se poursuivre normalement. Que comptez-vous faire pour l’obliger à exécuter cette décision de la Cca?
La plus haute juridiction en matière de sports au Cameroun a jugé les nouveaux statuts de la FECAFOOT contraires à la loi et a également invalidé ces statuts et le Code Electoral adoptés le 23 août 2014. Cette décision est entrée en force et produit tous ses effets depuis le 30 octobre 2014. Cela signifie tout simplement que les Statuts et le Code Electoral de la FECAFOOT en vigueur en ce moment sont ceux adoptés le 16 mai 2012. Il n’y a donc aucune base juridique pour continuer le processus électoral en cours au sein de la FECAFOOT. La seule démarche légale, c’est de faire appel de cette décision auprès du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) à Lausanne comme le prévoit la loi, et d’introduire en même temps une requête d’effet suspensif. En ce qui nous concerne, nous avons le regard tourné vers le Gouvernement de la République qui a pour responsabilité de veiller au respect de la loi. Je sais que le Cameroun est un État de droit et nul n’est au dessus de la loi. Aucun Camerounais, quel que soit sa position sociale ou son niveau intellectuel, ne peut avoir le privilège de respecter la loi ou de la violer au gré de ses intérêts.
Entretien mené par Antoine Tella à Yaoundé