Le président de l’Etoile filante de Garoua, dans une correspondance signée le 05 juin 2017, écrit au président du Conseil de la Fédération internationale de football association dans le but de lui demander que la sélection du Cameroun, qualifiée pour cette compétition, soit présentée par des représentants légitimes de la Fécafoot.
J’écris donc je suis ! Abdouraman et l’écriture c’est plus qu’une histoire d’amour. Il aime écrire au point où passer une dizaine de jours sans faire couler l’encre de sa plume sur du papier, serait pire que lui priver son souffle. A cette allure, il finira par écrire les mémoires du football camerounais. Une semaine seulement après avoir menacé via sa page Facebook, de « boycotter » la Coupe des Confédérations au motif que le report de la réunion du 08 juin pour le 03 août prochain à Zurich, n’est qu’un subterfuge pour protéger l’exécutif contesté de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), il est remonté au créneau.
Cette fois, c’est au président du Conseil de la Fifa (nouvelle appellation du Comité exécutif dont le président est Gianni Infantino Ndlr) que l’ancien directeur de cabinet d’Iya Mohammed a envoyé son ultimatum. Dans une correspondance fleuve dont Camfoot a eu copie, il somme presque cet organe de prendre toutes les mesures utiles pour que les Lions indomptables qui vont prendre part au rendez-vous Russe dans moins de dix jours, soit présentées par des dirigeants légitimes de la Fécafoot.
Procédure du TAS
« Au regard de cette situation de nature à ternir d’avantage l’image de la Fifa, que vous avez promis redorer, j’ai l’honneur de solliciter du conseil de la Fifa, qu’il prenne toutes les mesures nécessaires pour d’une part, empêcher la participation de la sélection présentée par M. Tombi à Roko et M. Hugo Broos à la Coupe des Confédérations de la Fifa Russie 2017, et d’autres part, veiller à ce que la sélection du Cameroun soit présentée par ses représentants légitimes », écrit-il. Pour être plus explicite, Abdouraman va expédier en pièces jointes à son courrier, la sentence de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) du 12 novembre 2015 ; le communiqué du ministre des Sports et de l’éducation physique du 18 novembre 2015 ; la décision de nomination du sélectionneur de l’équipe nationale fanion par Tombi à Roko ainsi que la sentence rendue le 27 février 2017 dans la procédure TAS 2016/a/4415.
Tombi, ce falsus procurator
Pour étayer son argumentaire, l’ancien patron de la Communication et du Marketing à la Fécafoot va rappeler à son destinataire les propres textes de la Fifa. « Selon les règlements de la Fifa, seules les équipes représentatives des associations membres peuvent prendre part à cette compétition. Or, la sélection qui sera présentée par M. Hugo Broos nommé par M. Tombi à Roko ne peut pas représenter la Fécafoot. Une telle sélection ne peut représenter que M. Tombi à Roko en tant que personne physique. Ce ne serait donc pas les Lions indomptables du Cameroun mais « les Lions indomptables de M Tombi à Roko qui prendront part à cette compétition majeure de la Fifa », indique-t-il. Des éléments suffisants selon lui, pour démontrer que le nouvel homme fort du palais de Tsinga n’est qu’un « falsus procurator », parce que toutes les sentences ont annulé l’ensemble du processus électoral l’ayant porté à la tête de l’instance faîtière du football camerounais.
Violation de l’Article 14 des statuts de la Fifa
Toute chose, poursuit le signataire de la lettre, qui « constitue une violation flagrante de l’article 14 alinéa 1i des statuts de la Fifa qui dispose que les associations membres ont l’obligation de diriger leurs affaires en toute indépendance et de veiller à ce qu’aucun tiers ne s’y immisce… ». Celui qu’on présente comme un virulent détracteur du nouvel exécutif de la Fécafoot, s’appuyant sur le fait que malgré la confirmation par le Tribunal arbitral de Sport (Tas) de l’annulation de l’élection de Tombi, la Fifa a « continué et continue de collaborer normalement avec ce dernier au point de le convier au dernier congrès de la Fifa qui s’est tenue à Manama », pense qu’à travers cette démarche, la maison mère du football « contredit une décision du Tas et viole ses propres statuts, notamment l’article 19 en ses alinéas 3 et 4 qui interdissent à la Fifa de reconnaitre les organes non élus d’une association membre ainsi que leurs décisions ». De quoi interpeller tous les membres du Conseil de la Fifa à se pencher sur le dossier Cameroun avant le coup d’envoi de la compétition qui démarre le 17 juin prochain. Cette sortie d’Abdouraman sera-t-elle un nouveau coup d’épée dans l’eau ? Just wait !
Christou DOUBENA