« … pendant la Can, plusieurs joueurs se sont ouverts à nous pour se plaindre d’un certains nombre de comportement de leurs coéquipiers. Ce sont les joueurs qui ont imposé un schéma tactique et technique à l’encadrement technique. Ce qui doit pourtant être le contraire. Ce sont d’autres joueurs qui faisaient le classement. «
Comment réagissez-vous aux sorties du ministre des Sports de la fin de semaine dernière ?
Pourquoi ces sorties du ministre du Sports ? Que le ministre soit précis : qu’est-ce qu’il reproche à la fédération ? Il parle de transparence, mais ce n’est pas ce qu’il fait. Nous continuons de nous poser la question de savoir ce que le ministre des Sports reproche à la fédération ? Il n’a pas besoin d’aller dans les medias pour faire des déclarations. Qu’on nous mette face à nos limites. Qu’on ne nous fasse pas la guerre. De son côté, la fédération entend jouer pleinement son rôle, qui est celui d’organiser le football camerounais à tous les niveaux.
Ce n’est pas étonnant que la fédération dise qu’elle va organiser les matches amicaux. La question qu’il faut se poser, maintenant, est celle de la reconnaissance ou non de l’existence de la fédération. Si le ministre des Sports reconnaît la Fédération camerounaise de football, et que celle-ci est affiliée aux instances internationales que sont la Caf et la Fifa, il faudrait qu’il accepte les règles qui régissent le fonctionnement de ces institutions. Quelque soit les hommes qui sont à la tête de la fédération. Car, on a l’impression qu’il s’agit un problème de personnes. Pourtant, on nous a fait beaucoup de reproches. Nous nous sommes regardés en face, avons fait notre introspection et puis, nous avons engagé des reformes à tous les niveaux dans un environnement d’adversité.
Il se dit que la fédération a l’intention de recruter « son » entraîneur-sélectionneur et de rechercher « ses » matches amicaux. Qu’en est-il ?
La fédération est en train de mener une réflexion pour trouver la meilleure façon d’aborder les échéances de 2010 [Coupe d’Afrique des nations en Angola et Coupe du monde en Afrique du Sud, Ndlr]. Ce n’est qu’à l’issue de cette réflexion qu’elle prendra des mesures qui s’imposeront. Nous estimons que s’il y a une institution qui doit être concernée en premier chef par le football au Cameroun, c’est la Fecafoot. Car, c’est son rôle. Et elle entend jouer pleinement ce rôle. Nous tenons à préciser que pour nous, à la fédération, il ne s’agit pas d’un problème d’encadrement technique, mais d’organisation globale. Et, la fédération va prendre ses responsabilités, jouer pleinement son rôle, ce que lui reconnaissent les lois du pays et les textes de la Caf et de la Fifa.
Il n’en demeure pas moins que le ministère des Sports reste votre tutelle. Ce que vous semblez refuser…
Le ministère des Sports ne peut pas gérer l’équipe nationale et demander des comptes à la fédération ! Le ministre est un politique, il doit veiller à définir une véritable politique en matière de sport au Cameroun et de mettre en place les infrastructures nécessaires. A notre avis, c’est cela le rôle d’une tutelle que la fédération n’a jamais refusé. Car, s’il y a un football fort dans un pays c’est parce qu’il y a une fédération forte. Aujourd’hui, je peux vous avouer personne à la Fédération ne comprend cette acharnement de la tutelle sur la Fecafoot parce qu’à priori, dans l’esprit des textes, chacun a un rôle bien défini.
A vous entendre, il s’agit d’un acharnement de la tutelle sur la Fécafoot ?
Nous en avons la nette impression. Il est resté sur les interpoules 2006 alors que deux compétitions ont été organisées après. Nous avons depuis lors restructuré nos compétitions et notre administration fédérale. Après ce qui c’est passé à cette époque là, nous pensons que le plus important c’était de tirer les leçons de erreurs commises. Les interpoules 2006 sont un mauvais souvenir. Mais c’est un cauchemar qui est déjà enterré à notre niveau. Je pense qu’il faut passer à autre chose.
Des mois après, pourquoi est-ce que le recrutement de l’entraînement Otto Pfister continu de vous poser problème?
Ils ont traité le recrutement de l’entraîneur comme un banal marché public. Etait-ce pour des intérêts inavoués ? L’avenir nous le dira. Ils disent qu’ils ont recruté un entraîneur pour le mettre à la disposition de la fédération, il faudrait donc qu’ils le laissent travailler. Or, messieurs Otto Pfister et Gweha Ikouam sont au service non pas de la Fecafoot, mais du ministre des Sports.
Plus grave, pendant la Can, plusieurs joueurs se sont ouverts à nous pour se plaindre d’un certains nombre de comportement de leurs coéquipiers. Ce sont les joueurs qui ont imposé un schéma tactique et technique à l’encadrement technique. Ce qui doit pourtant être le contraire. Ce sont d’autres joueurs qui faisaient le classement.
Pensez-vous que ce climat délétère entre le ministre des Sports et la Fécafoot est propice à de bons résultats, surtout lorsqu’on connaît les échéances futures qui attendent la sélection nationale sous peu?
Il est clair qu’il est impossible d’évoluer dans ce climat. Si nous voulons que notre football évolue, il faut aller au-delà, des clivages. C’est pourquoi, il faut clarifier les rôles des uns et des autres. Il faut s’organiser, laisser à la fédération son rôle, aider le football à s’organiser à l’intérieur du pays.
Je suis à la fédération depuis près de dix ans. Et, chaque année, ce sont les mêmes problèmes qui reviennent et qui pénalisent notre football. Si le football est si important pour nous, il faudrait régler ces problèmes du football en amont, mettre en place les meilleures conditions de son développement et de son épanouissement.
Propos recueillis par B.M.B.