Sollicité par plusieurs clubs qui souhaitaient l’avoir dans leurs rangs, Abdoulaye Alingar (28 ans) a préféré décliner toutes les offres. A quelques jours du démarrage de la saison sportive, le footballeur n’a toujours pas quitté son Maroua natal. Il est pourtant en parfaite forme, mais souhaite plus enfiler le maillot pour évoluer au sein d’un club camerounais.
Cela se justifie d’une part par le manque d’objectivité dans les sélections nationales. Au cours des deux dernières saisons, le longiligne défenseur avait émerveillé les amoureux du football local de par son talent. Discret et calme, il se métamorphosait en véritable lion affamé sur l’aire de jeu. Sur les balles aériennes, il a démontré qu’il était le patron. Pendant ces deux dernières années, il a inscrit environ dix buts. Grâce à ses performances, il a été retenu dans l’équipe-type de la saison 2016-2017 ; bien plus, son nom figurait sur la liste des joueurs que la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) avait proposé au sélectionneur national A’. Sauf que, le joueur n’a eu le plaisir que de quelques présélections avec les joueurs évoluant au pays.
L’autre facteur qui a découragé ce footballeur talentueux en passe de raccrocher précocement ses crampons, c’est le manque de perspectives pour un joueur évoluant au pays. « Dans tous les clubs c’est pareil. Lorsqu’on vous appelle, on vous fait des promesses qu’on ne réalise jamais. De la prime de signature au salaire, en passant par bien d’autres points importants », confie le joueur. Pour ne pas totalement son rater sa vie, le natif de Maroua pense déjà à sa reconversion loin des milieux du football. « Je suis entrain de réfléchir sur ce que je vais désormais faire parce que le football au Cameroun, ça ne vaut pas la peine », lance-t-il d’un air désemparé.
Gaël Tadj