Pour sa première convocation en Lions indomptables, Anatole Abang s’est prêté à notre jeu de questions-réponses. Le jeune homme veut compter sur l’expérience de ses coéquipiers pour apprendre et progresser. En toute lucidité…
Comment as-tu accueilli la nouvelle de ta convocation au sein des Lions indomptables ?
Je veux d’abord remercier Camfoot qui me fait l’honneur et le plaisir de m’accorder cette interview, la première depuis ma convocation. Je voudrais aussi remercier le sélectionneur Hugo Broos qui a voulu me donner ma chance en me convoquant avec les Lions indomptables. J’ai accueilli cette nouvelle avec une joie totale. Je ne m’y attendais parce que je me disais que puisque je suis à mes débuts, j’ai encore beaucoup à apprendre pour grandir. Le Cameroun a tellement de talents que j’étais loin de penser qu’on pouvait m’appeler maintenant. C’est pourquoi ma joie était si grande. C’est surtout une motivation pour moi de rejoindre la tanière. Il me faut maintenant prouver avec mon travail, ma discipline et sur le terrain, que le coach n’a pas eu tort de m’avoir choisi.
Est-ce que lorsque tu vas quitter New York pour Yaoundé, tu débarques avec l’intention d’être un potentiel titulaire dans ce groupe que tu côtoies pour la première fois de ta carrière ?
Non. Pas du tout. Je ne vais pas venir avec l’intention d’être titulaire. Je viens juste avec la certitude que c’est parce que j’ai du talent que je fais partie des 27 joueurs convoqués. Peut-être que si je travaille fort au stage, le coach peut décider de me faire confiance ou pas. Quoiqu’il en soit, je vais me plier à toutes ses décisions.
Les attaquants camerounais sont convalescents pour la plupart. Ne te dis-tu pas que le coach peut compter sur toi comme alternative ?
Comme je l’ai dit tantôt, tout va dépendre du coach et de ce que je vais montrer pendant le stage. Peut être si je me distingue, il décidera de m’aligner. Mais, de mon côté, je vais essayer de me battre comme un Lion pour mériter ma place au sein de cette équipe.
Est-ce qu’au sein de la tanière, tu as des amis, des potes ou des connaissances avec qui tu t’entends bien ?
Pas vraiment. Le seul avec qui j’ai échangé et partagé quelques mots, c’est le grand frère et ami Ambroise Oyongo Bitolo avec qui nous sommes en Major League Soccer (MLS). Il a évolué sous les couleurs de Red Bulls. Quand je suis arrivé, il m’a prodigué de bons conseils. Samedi dernier encore à la fin du match, on s’est parlé et il m’a encore donné quelques conseils.
Il y a quelques semaines, on disait que les Etats-Unis vous faisait une cour assidue afin que vous acceptiez de porter le maillot américain. C’était quoi la trame de cette affaire ?
Je ne sais pas vraiment (…) Ce que je sais c’est que j’ai été approché par certains dirigeants du football américain qui m’ont demandé si j’étais intéressé à évoluer au sein de la sélection nationale des moins de 20 ans. J’en ai parlé à mes parents et ils ont beaucoup pesé sur la décision que j’ai finalement prise. Je ne regrette pas de l’avoir pris. Le Cameroun est à mes yeux, l’un des plus grands pays de football au monde. Je suis fier d’être camerounais et je le reste.
A seulement 19 ans, tes performances forcent le respect et tu es l’objet de toutes les attentions. C’est quoi ton secret ?
C’est juste le travail et la persévérance. Au sein du club, l’ambiance est bonne. Je suis entouré de bonnes personnes. Le coach est super chaleureux ; il m’aime bien et se montre toujours prêt à me donner des conseils. Mes coéquipiers aussi. A mon niveau, je travaille dur, je fais des exercices personnels pour rester au top de ma forme. Il n’y a aucune magie. Il faut juste travailler, persévérer, être confiant, prier beaucoup et surtout rester humble car le talent sans l’humilité est un gâchis.
Qu’est ce que ça te fais d’être convoqué dans une même liste qu’un footballeur comme Alexandre Song qui signera certainement son retour dans la tanière ?
Honnêtement, je vais apprendre auprès de tous ces grands frères. Ils m’ont toujours inspiré ; c’est une motivation pour moi ; c’est une joie, un rêve. Jouer aux côtés des footballeurs comme Alexandre Song, je l’ai toujours souhaité ; j’en ai toujours rêvé. Le plus important c’est d’apprendre et s’inspirer de l’expérience et de la carrière de ces grands frères pour être un bon footballeur.
Formé à Fortuna, tu vas démarrer le stage à Yaoundé, la ville qui t’a ouvert les portes de ta carrière internationale. Penses-tu à tes amis d’enfance, tes formateurs, tes anciens coéquipiers et à tous ceux qui vont certainement constituer ton fan club à ton arrivée ?
Bien sûr que oui. Tous les jours. Je suis en contact avec certains d’eux ; on s’écrit, on s’appelle et je peux déjà imaginer l’ambiance chaleureuse quand on va se revoir. Je prie et j’attends ce moment de tout cœur.
Tu évolues dans un championnat qu’on dit très peu médiatisé et donc presque inaccessible aux recruteurs et autres superviseurs. Est-ce que tu envisages de quitter bientôt ?
C’est vrai que la MLS n’était pas très médiatisée comme l’Italie, l’Espagne, la France, la Turquie ou l’Allemagne. Mais, depuis deux à trois ans, ça commence à prendre de l’ampleur. Il y a l’arrivée des grosses stars de football qui font augmenter l’audience et on médiatise plus. Les choses ont changé et je vous assure que de plus en plus, on est au courant de notre actualité et de nos performances. Mais tout dépend des choix d’un sélectionneur. Il sait concrètement ce qu’il veut, quel type de joueur convient à son système de jeu et il est prêt à choisir les joueur pour faire ce qu’il veut.
A quel poste te sens-tu le plus à l’aise ?
En attaque. C’est là bas où je me déploie plus facilement. Mais, je suis un joueur polyvalent capable d’évoluer dans n’importe où sur le terrain. A force de travailler, j’ai développé ça et je continue de bosser pour les garder.
Transféré de Lyon pour Tottenham à prix d’or, Clinton Njié traverse aujourd’hui une épreuve douloureuse marquée par des blessures qui l’ont éloigné des stades et même de la tanière. Comment toi en tant que jeune footballeur professionnel tu perçois ce coup dur ?
Je suis beaucoup le championnat anglais.Ce que Clinton Njié traverse aujourd’hui est une épreuve difficile qu’aucun footballeur ne veut vivre. Et moi, ça me touche. C’est un grand footballeur qui a fait de belles choses pour les Lions indomptables. C’est pourquoi il faut le porter dans nos prières pour qu’il se rétablisse vite.
C’est qui ton idole dans le football ?
Quelle question !!! Sans hésiter je dirais Samuel Eto’o, le grand 9. Je pense que son palmarès, l’expérience qu’il a emmagasiné jusqu’à ce jour et la légende du football africain et même mondial qu’il est, sont les choses pour inspirer un jeune joueur comme moi. Samuel Eto’o est un monument.
Lorsque tu n’es pas sur un stade de football, à quoi occupes-tu tes journées ?
J’adore le cinéma, le tourisme et la musique.
Entretien avec Christou DOUBENA