À cinq jours de son entrée en Coupe des Confédérations contre le Chili (dimanche à 20h), le Cameroun a subi la loi d’une autre sélection sud-américaine mardi à Getafe. Face à une Colombie de José Pékermann qui a livré une solide prestation, bien emmenée par James Rodriguez, les poulains de Broos n’ont pu opposé aucune résistance.
Fusillés, atomisés, pulvérisés, humiliés, domptés, défaits… Les épithètes se bousculent au portillon pour décrire la lourde défaite concédée par les Lions indomptables au terme de la rencontre qui les a opposés à la sélection nationale de Colombie au Colisée Alfonso Perez de Getafe en Espagne. La rencontre a tellement laissé transparaître des lacunes et un faisceau de déficiences sur toutes les lignes, qu’on a du mal à admettre que c’est cette même équipe qui a soulevé le trophée de la Coupe d’Afrique en février dernier en terre gabonaise après avoir envoyé au tapis des cadors comme le Sénégal, le Ghana ou l’Egypte qu’on a présenté comme des hyper favoris de ce tournoi.
Le Onze camerounais remanié à 72%, a été méconnaissable sur le terrain. Dépassés par l’aisance technique et la maîtrise collective des Colombiens, Jonathan Gwem et les autres sont passés totalement à côté de leur sujet. Pour avoir misé sur un adversaire de la taille de la Colombie pour boucler sa préparation pour la Coupe des Confédérations qui démarre le 17 juin prochain en Russie, les « rois » de la forêt ont manqué de tout. Résultat des courses : à quatre reprises, André Onana qu’on a finalement titularisé en lieu et place d’un Ondoa dont la polémique sur le temps de jeu en club était devenue un caillou dans la chaussure du coach, est allé chercher le ballon au fond des filets.
Onana, l’agneau du sacrifice ?
Même si le gardien de l’Ajax d’Amsterdam n’a pas reçu en aucun temps le secours de sa défense, il reste que des puristes trouveront sujet à bavardages. Encaisser par exemple un but dans un angle fermé, ça laisse songeur. En même temps, il serait sage de faire porter le chapeau d’une défaite qui est d’abord collective à un joueur qui n’a pour seul grief que d’avoir été aligné face à un adversaire de haut calibre. Onana ne devrait donc pas être l’agneau du sacrifice comme l’ont prétendument annoncé certains techniciens. Face à l’armada colombienne bien emmenée par l’intrépide James Rodriguez, quel miracle aurait-il pu bien faire pour éviter la déconfiture ?
Mal épaulée par une défense à la rue, nulle dans le marquage, absente dans le retour défensif et de surcroît, largement perméable sur les flancs, le pauvre portier formé à la Fundesport que Broos a envoyé au charbon, s’est battu comme il a pu pour éviter la casse. En vain ! Loin de se réveiller, le mur défensif et le bloc-équipe qui sonnait aux abonnés absents, a passé son temps à reculer pour finalement plier devant des attaquants Cafeteros qui se régalaient. Avec 70% de possession, l’addition aurait même pu être plus lourde en faveur des hommes de José Pékerman.
Et le milieu de terrain alors ? Balayé par la catastrophe. Pour une rencontre qui promettait d’être animée au regard des précédents résultats des deux équipes, l’entrejeu des félins a eu toutes les peines du monde pour proposer au public quelque chose de chatoyant. Anguissa, Mandjeck, Boumal ont certes tenté de sortir du lot. Mais le match était plus fort que nos milieux domptés. En dehors de quelques coups d’éclats observés en fin de seconde période, le Cameroun n’a pas fait le poids dans ce compartiment, cœur du dispositif tactique. Face à un milieu presque incapable de développer le jeu, la Colombie, supérieure techniquement, mieux dirigé, a retrouvé des couleurs après deux matchs de classe face à l’Argentine (3-0) et le Brésil (1-0). Les partenaires de Radamel Falcao aidés par la présence des stars comme Cuadrado, James ou Aguilar, ont imposé le potentiel offensif des Cafeteros.
Ndip Tambe: un attaquant défensif titulaire en pointe, une nouveauté au football
En attaque alors, ça été un vrai flop. Ceux des joueurs qu’on dit souvent victime des mauvais choix du sélectionneur, ont enfin découvert leur véritable niveau. Habitués à maugréer sur le banc et à faire le procès d’un mauvais casting, ils vont certainement regretter d’avoir été aligné pour affronter la redoutable Colombie. Entre un Moukandjo qui ne convainc pas, un Toko Ekambi qui échoue sur les véloces défenseurs colombiens et un Ndip Tambe dont le seul mérite c’est de faire du torero au moment où on attend de lui, un jeu plus fin et plus porté vers l’avant, l’attaque des Champions battait de l’aile. L’exclusion de Ndip Tambe peu après la reprise (47e) est venue doucher tous les espoirs de la Team Cameroun. Et pour couronner le tout, José Lzquierdo a converti un quatrième but, après un beau numéro de Fabra. Cruelle réalité
C.D.