Winnie pourrait devenir le premier entraîneur à gagner par deux fois la CAN et permettrait ainsi au Cameroun de réaliser un triplé. A l’âge de 54 ans, il estime dans le cadre d’une interview réalisée par Eurosport Allemagne que ce ne sera pas du tout facile. Il dresse un bilan sur son travail depuis qu’il a pris la sélection nationale camerounaise en main et nous décrit ce qu’il y a de particulier à entraîner des joueurs africains.
« Au sein de l’équipe il règne un bon esprit »
– M. Schaefer, Maintenant que regroupement de dix jours de Marbella a été bouclé, peut-on dire que le Cameroun est bien armé pour l’opération Défense du titre?
Schaefer: Le stage s’est déroulé dans de très bonnes conditions. L’hôtel et les terrains d’entraînements étaient superbes. Malheureusement Lucien Mettomo souffre toujours. J’espère qu’au plus tard dimanche il aura retrouvé sa forme. Nous avons bien travaillé, le moral au sein de l’équipe est au beau fixe et les garçons sont hyper motivés. Nous voulons être la première équipe á remporter la CAN trois fois d’affilée, mais ce ne sera pas du tout facile.
– Vous aussi vous pouvez écrire un point de l’histoire. Il n’existe pas un seul entraîneur ayant gagné plus d’une fois la CAN.
Schaefer: Je veux toujours tout gagner, car le football représente pour moi quelque chose de particulier. Je cherche toujours, quelque soit l’équipe, á obtenir le maximum possible. Nous ferons tout pour le titre de champion d’Afrique et avec un peu de chance nous réussirons.
– Le Cameroun est le grand favori, qui á votre avis pourrait vous causer des problèmes pendant l’opération défense du titre?
Schaefer: La Tunisie évidemment, en tant qu’hôte. Ensuite je vois le Sénégal, le Nigeria, le Mali et peut-être l’Égypte. J’espère que l’Égypte, étant donné qu’elle est dans notre groupe, ne sera pas si forte que ça (Il rit.). C’est aussi bien possible qu’une nouvelle équipe crée la surprise. Le Rwanda par exemple a une bonne équipe qui de surcroît est jeune.
– On retrouve au sein de la sélection camerounaise Bill Tchato et Lucien Mettomo (tous les deux du 1.FC Kaiserslautern) et Mohammadou Idrissou de Hannover 96. Quel est leur rôle dans votre équipe?
Schaefer: Idrissou s’est intégré dans l’équipe pendant la coupe des confédérations (Le Cameroun à perdu en finale contre la France.). Les joueurs veulent qu’il joue. Ils voient qu’il a un jeu agressif, peut marquer des buts et qu’il Se bat pour l’équipe. Bill joue chez nous sur le flanc gauche où il est un cadre. Lucien Mettomo est quant á lui le chef de la défense, un peu comme un libero qui joue le rôle de sapeur pompier derrière Song, Tchato et Timothée. Mettomo et Tchato font parti des cadres de l’équipe. Ils ont donc leur mot á dire en ce qui concerne l’équipe.
– Vous allez bientôt prolonger votre contrat. Pouvez-vous dresser un bilan de votre travail depuis 2001 quand vous avez prix le Cameroun en charge?
Schaefer: Il n’y avait pas de discipline au sein de l’équipe lorsque je l’ai prise en main. Il y avait un qui venait et l’autre pas. Le plus important au départ était de former un groupe, qui voulait réussir ensemble.
– Chose faite…
Schaefer: Nous sommes la première équipe africaine á avoir atteint la finale de la coupe des confédérations. J’ai formé une nouvelle équipe avec des jeunes joueurs ayant un grand futur. Des centres de formations de jeunes sont entrain d’être créer au Cameroun, ça aussi c’est quelque chose que j’ai toujours exigé. Il y a toujours des problèmes du côté de l’organisation, même si certaines choses se sont un peu améliorées. Nous ne faisons plus le genre de faux-pas comme celui du vol pour le mondial (Plus de 45 heures de vol.). L’esprit au sein de l’équipe s’est bien amélioré. Le Cameroun tout entier vibre á l’heure actuelle au rythme de la CAN. Nous sommes la première équipe en Afrique. Beaucoup de Joueurs veulent aller en Europe. Plusieurs tels que Djemba-Djemba á Manchester United, Geremi Njitap á Chelsea ou Modeste Mbami au Paris St Germain ont déjà réussi á intégrer des grands clubs.
– Avez-vous été obligé de changer votre méthode de travail?
Schaefer: C’est toujours super sympa avant l’entraînement. Ils se comportent tous jusqu’à ce moment là comme des enfants, mais le moment venu ils se concentrent á fond sur leur travail et surtout, avec eux, on peut même faire les exercices les plus simples, sans qu’ils ne boudent comme á Stuttgart où les joueurs ne voulaient pas entendre parler de simples exercices, parce qu’ils pensaient savoir tout faire alors qu’ils ne savaient rien du tout. Mes joueurs a l’heure actuelle veulent toujours s’améliorer.
– Stuttgart a été votre dernière escale en Bundesliga. Un retour serait-il pensable après le CM 2006 ?
Schaefer: Tout dépend de l’équipe. Je ne pense que je veuille á tout prix rentrer á la Bundesliga. Par contre s’il s’avérait qu’un club avec un président souverain, capable de définir ses objectifs en parfaite collaboration avec l’entraîneur me proposait de prendre son équipe en charge, je ne dirais pas non. Mais ce ne doit pas être nécessairement un club de la Bundesliga.
Réalisation: Alexander Beisse
Traduction de l’allemand au français par: P. Kadji, Camfoot