C’est devenu une triste habitude, mais chaque fois qu’un joueur de race noire visite des terrains comme le Calderón ou le Bernabéu, il est obligé de se boucher les oreilles pour ne pas entendre les cris bien connus en provenance d’une partie des supporters locaux, qui lancent des «¡uh, uh!» imitant le bruit fait par les singes.
C’est encore arrivé mardi dernier à Webo en match de Coupe lorsqu’il a inscrit le premier but de la rencontre. Ce mercredi, le Camerounais semblait résigné à l’évocation de cet incident…
…C’est un sujet dont il est déjà fatigué d’entendre parler, même s’il en soufre. «¡Ay!… je me concentre sur le ballon. On ne peut rien (y) faire. Il semble qu’il n’y a plus de remède. Je me souviens que Kameni de l’Espanyol m’avait appelé et qu’il m’avait dit que c’est infernal. Hier, c’était mon tour. C’est normal pour eux. Ils ne changent pas. Ils s’acharnent sur une personne, sur une famille. Mais il ne faut pas s’occuper d’eux, plus on parle d’eux, mieux ils se sentent. Il m’a semblé que ceux qui criaient étaient minoritaires», rappelait Webo ce mercredi.
Le Camerounais sait à quoi s’attendre chaque fois qu’il se rend sur les terrains de la capitale. «Ça fait de nombreuses années que c’est ainsi ces terrains et on sait ce qui nous y attend. Curieusement, rien ne s’est passé la dernière fois sur le terrain de Saragosse, où j’ai l’habitude d’avoir des problèmes. Eux ils semblent avoir appris..», souligne Webo.
En marge des cris racistes, Webo a joué un rôle positif en marquant un but qui venait le récompenser après plusieurs tentatives sans succès. «C’est une habitude de parler des occasions… Il faut déjà se les créer. C’est fatigant de parler autant des occasions de buts. Heureusement, j’ai pu marquer, mais ce qui importe c’est que l‘équipe a fait match nul et que nous avons la clef du match retour à domicile. J’espère que ce (le but) sera important si on se qualifie. L’équipe est restée avec l’idée qu’on aurait pu faire mieux quand ils se sont retrouvés à dix, car on avait plus d’espace. On aurait pu tuer le match et inscrire plus qu’un but, mais avec les longs ballons, ils ont réussi à égaliser», indique l’attaquant des rouges.
Webo aurait pu inscrire un second but, mais l’arbitre a sifflé un hors-jeu inexistant, alors qu’il était seul face à Pichu Cuéllar. «Je n’ai pas pu revoir l’action, mais hier on m’a dit qu’il n y avait pas hors-jeu. Moi-même quand j’ai démarré, j’ai vu le joueur qui était devant moi. Ce sont des erreurs et tout le monde peut se tromper. Hier, c’était au tour de l’arbitre. Ce n’est pas grave. Qui sait si ce petit détail a influé sur la résultat?». Cependant, Webo a préféré ne pas critiquer le travail des arbitres: «On ne va pas se mettre à dire que les arbitres sont contre Osasuna. Il faut faire très attention. Si on commence comme ça, ça nous retombera dessus. Ils font des erreurs et on espère que la prochaine fois ils n’en feront pas. Je ne veux pas qu’ils cherchent à équilibrer quoi que ce soit, je veux simplement qu’ils soient justes».
Webo reconnaît être plus «content» de ses derniers matches au cours desquels il a joué plus de temps q’auparavant. «J’essaie d’aider l’équipe le plus possible, même si les bonnes paroles des coéquipiers sont les bienvenus. Tout ne s’arrête pas ici. Je trouve que cette année est plus compliquée. Il faut toujours être prêt. Ce n’est pas que je ne l’étais pas auparavant, mais cette année l’équipe possède des joueurs de très bonne qualité à mon poste et il faut se battre à mort», reconnaît Webo, qui se bat maintenant pour être de nouveau partie de l’équipe titulaire en championnat.
«L’entraîneur saura quoi faire, j’essaye d’être bien et j’attends l’opportunité. Si je dois patienter, je patiente ; si je dois être dans les gradins, j’y vais, si je dois jouer une minute, je joue une minute».
Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga
Source : DeportesDeNavarra