Le club du Col n’entend pas perdre par pénalité son match en retard de la 5ème journée contre Union de Douala. Il vient de saisir le bureau exécutif de la Fécafoot.
Après l’affaire Racing contre Tonnerre relatif à la coupe du Cameroun et les interminables recours en provenance de la ligue provinciale de football du Littoral, voilà un autre dossier sur sa table. Si, vu de loin, le dossier ne semble pas délicat, il faut dire que les pressions et les manipulations qui ont actuellement cours dans les couloirs de la Fécafoot risquent de soulever plusieurs questions. Sable de Batié que les commissions compétentes de la Fécafoot ont décidé de pénaliser pour son absence au stade, lors du match de la 5 journée contre l’Union de Douala, est décidé d’épuiser toutes les voies de recours possibles pour avoir gain de cause.
L’affaire remonte au 11 août dernier. La Fécafoot, sous la pression, il faut le dire, de l’Association des clubs de première division, décide d’éviter l’accumulation des matches en retard pour éviter les mauvais calculs des clubs. C’est ainsi que le match avancé Union contre Sable de Batié est programmé au 11 août, à quatre jours exactement du match international qui devait opposer à Garoua, Sable de Batié à Orlando Pirates. Cette programmation intrigue plus d’un au regard du délai très court accordé à Sable pour la concentration, en plus des problèmes de vol devenus institutionnels à la Camair. Mais, à la Fécafoot, on assure que c’est Sable de Batié qui a demandé la programmation de la rencontre.
A la veille de la rencontre, la rumeur d’un boycott par Sable de Batié commence à circuler, mais l’Union de Douala, prudente, décide de prendre attache avec la Fécafoot qui, fax à l’appui, lui confirme la tenue de la rencontre. C’est ainsi que L’Union de Douala se rend à Bafoussam. Le jour du match, pas une seule ombre de l’équipe de Batié qui poursuit tranquillement sa mise au vert à Garoua. Le forfait est constaté, ce qui mettre les dirigeants de Sable en colère. Tout en accusant la Fécafoot pour sa programmation, ils s’en prennent aussi aux responsables de L’Union de Douala qui ne sont pas solidaires, à leurs yeux, d’autant que le président des Nassaras est par ailleurs président de l’association des clubs de première division.
Au cours d’une réunion de cette association, Michel Kamdem et ses pairs, pour sauver la solidarité en son sein, décident de laisser les juridictions compétentes trancher le problème. Malheureusement, les décisions de ces juridictions continuent de faire problème.
Le plaidoyer de Sable
“ Nous venons par la présente relever appel auprès de vous contre les décisions respectives de la chambre nationale d’homologation et de discipline et de la commission Ad Hoc de recours aux termes desquelles, Sable de Batié perd le match de la 5ème journée par pénalité et perd trois points sur son classement général. Ces décisions, manifestement injustes et de nature à favoriser un club, doivent nécessairement être reformées au regard des faits … ” Voilà l’une des phrases fortes du plaidoyer de Sable de Batié, contenue dans la correspondance du 8 Septembre dernier, envoyée au bureau exécutif de la Fécafoot.
Il est clair que ces termes, n’épargnent ni la Fécafoot, ni l’Union de Douala. Sable de Batié estime en effet que “ dans l’histoire du football camerounais, aucun club engagé en compétition africaine n’a joué un match de championnat en milieu de la semaine de son match international ”. Argument moins convaincant puisque cela dépend de la convenance de chaque équipe.
Cotonsport ayant livré, en début de saison, à Douala, le mercredi, un match avant de s’envoler pour l’étranger jouer le week-end. Mis à part cet argument, Sable avance quand même d’autres arguments qui interpellent le bon fonctionnement de la Fécafoot. Il affirme que son refus de disputer ce match avancé de la cinquième journée contre Union est la conséquence des promesses non tenues par la Fécafoot.
Selon ses dirigeants, la Fédération leur avait donné des assurances qu’après ce match, elle prendrait des dispositions pour se rendre à Garoua par vol deux jours plus tard, c’est-à-dire le vendredi. Sable affirme que ce soutien promis par la Fécafoot n’est arrivé que le jour du match et que leurs moyens ne leur permettaient pas d’engager de telles dépenses. Et, poursuit l’équipe du col de Batié, tous les vols Camair vers le grand Nord entre lundi et mercredi avaient été annulés. Pour boucler le chapelet des arguments, Sable de Batié ressuscite l’article huit de la réglementation des compétitions nationales qui ne permet pas la programmation d’un match à l’intervalle de cinq jours pour une équipe engagée en compétition de la Caf.
Ces arguments seront-ils suffisants pour faire plier le bureau exécutif de la Fécafoot ? Rien n’est moins sûr, même si, selon des informations en notre possession, des pressions se multiplient sur le bureau exécutif, contre espèces sonnantes et trébuchantes, venant non seulement des responsables de Sable, mais aussi des clubs qui sont en course avec l’Union de Douala pour le titre de champion. A la Fécafoot, on affirme que les raisons évoquées par Sable de Batié semblent bien légères. D’abord parce que l’argument d’annulation de vols n’est sous – tendu d’aucune pièce justificative et le soutien dont parle Sable de Batié n’est pas un droit, chaque équipe ayant le devoir de respecter ses engagements de participation aux compétitions nationales, à l’exclusion de la subvention de la Fécafoot.
Martin Camus MIMB