Les membres du Conseil d’Administration se retrouvent en assemblée après la débande qui est survenue le 23 avril dernier alors que le secrétaire général de la Présidence de la République décidait sous haute instruction du report des élections.
Depuis mercredi dernier, la capitale politique fait l’objet d’un grand balai des membres de la Fécafoot. Jusque-là dans l’expectative, les membres de la fédération sont sortis de leur retraite à l’occasion de la convocation de la session ordinaire du Conseil d’Administration de mi saison. Le championnat est en effet arrivé au terme de sa première phase. La suite sera une sorte de play-off.
Il faut dire que depuis le 24 avril dernier, au lendemain du report par la Présidence de la République des élections de renouvellement des structures dirigeantes nationales de la Fécafoot sous le prétexte de la relecture rapide des statuts qu’on dit pas mauvais et taillés sur mesure en faveur du bureau sortant, tout ce que la Fécafoot compte comme membres anciens et nouveaux du Conseil d’Administration et délégués de l’Assemblée générale, ont battu retraite dans leurs provinces respectives où ils sont allés se terrer attendant l’éventuel dénouement. Dénouement qui tarde à arriver. Annoncé comme devant être rapide dans le communiqué officiel de la Présidence, une durée a pu lui être trouvé et cela devait prendre un mois. Une prorogation la rend désormais indéterminée.
Un imbroglio prévisible tant la relecture des textes annoncée par la Présidence a fini par avoir des tentacules de pieuvre. C’est ainsi que deux arrêtés du ministère de la Jeunesse et des Sports début mai avait décidé de la mise en place d’une Commission de révision générale des textes régissant la Fécafoot. Placé sous l’autorité de Nguewa Omer, elle avait été lancée pour dépouiller les textes en vigueur. Une autre commission, celle là d’enquête sur les finances de la Fécafoot avait aussi été lancée pour lever des lièvres. Cette commission dirigée par Ngack Mahop avait aussi une durée d’un mois. Arrivée à leur terme, le ministre avait décidé de la prorogation de leur mandat.
Toutes les deux commissions ont vraisemblablement la difficulté technique et pratique de remettre leurs copies définitives. Si la Commission Nguewa a bien fini par remettre sa copie avec un léger retard, il va s’en dire que les amendements jusqu’ici secrets mais dont on imagine les grands aspects ont tout le mal de pouvoir trouver l’assentiment du monde footballistique surtout de la forte majorité acquise au bureau sortant. Ce bureau sortant que l’imagerie populaire souhaiterait toutefois voir répondre de leur gestion pendant les quatre années de leur mandat (2000-2004). C’est pourquoi le rapport de la Commission d’enquête est aujourd’hui tant attendu par la masse populaire d’autant plus que, la société s’est déjà fait ses coupables et sans preuve aucune, s’est déjà trouvée les délits que personne ne peut étayer, démontrer, ni prouver. Certes, elle est convaincue qu’il y a bien des coupables de malversation des deniers publics à punir. C’est la grande déception que pourrait ressentir la population d’apprendre que la Commission Ngack Mahop en est revenue de cette grande chasse aux sorcières bredouille.
Devant cette lenteur des commissions et au regard de l’intégrité de la Fifa qui vient de proroger sa confiance au bureau sortant de la Fécafoot en attendant la preuve de leur culpabilité, les membres de la Fécafoot qui rasaient les murs et s’étaient rendus de plus en plus rare au siège, dans les milieu du football et dans les stade de football qu’ils sont appelés à gérer au quotidien ont dont décidé de faire une sortie plus ou moins triomphante pour avec la tenue de leur Conseil d’Administration ce 1er juillet.
Par la suite ils assisteront au match au sommet entre le Cameroun et la côte d’Ivoire, comptant pour la 3è journée des éliminatoires couplées de la Can/Mondial 2006 dans le groupe 3, zone Afrique.
Cette session qui s’annonce houleuse, sera aussi une de grande retrouvaille. Elle aura pour mission de valider la première phase du championnat, le calendrier du reste de la saison 2004 et de parcourir le rapport de la Commission Nguewa Omer, comme l’a exigé la Fifa qui a demandé que la procédure d’application des amendements souhaités aux textes respecte les statuts en vigueur.
Les amendements de la commission ne sauraient faire l’objet d’une quelconque imposition qui serait considéré comme une ingérence au yeux du gendarme qu’est la Fifa et pourrait conduire au pire à la même sanction que celle du Kenya, au mieux à une suspension de la Fécafoot du registre de la Fifa et par conséquent, l’exclusion du football camerounais de toutes les compétitions internationales. Ces amendements devraient passer par l’étape de la validation par l’Assemblée générale qui est l’organe souverain.
Une décision qui continue à créer la confusion, car on ne sait à quel saint se vouer. À quelle assemblée la soumettre ? L’ancienne ou la nouvelle? Si les partisans du bureau actuel penchent pour l’assemblée nouvellement constituée qui n’avait pu tenir sa première session élective du 24 avril, ceux de la dissidence pensent qu’il faudrait travailler avec l’ancienne structure plus susceptible de subir l’influence de la Présidence de la République ; ce qui conduirait inévitablement à la reprise générale des élections depuis la base.
Quoi qu’on en dise, une réunion tripartie devrait se tenir à Zurich si sur le plan national, le gouvernement et le bureau en place n’arrivaient pas à un consensus.
Show devant !
Mathieu N. Njog, njog@camfoot.com