Le nom de l’ancien entraîneur du Paris saint germain est sur toutes les lèvres à Yaoundé. Ce vendredi, les nombreux fans des lions indomptables sont restés suspendus à leur petit récepteur, attendant en vain le nom du successeur de Winfried Schäfer. Une rumeur en matinée faisait pourtant état de ce que dans le journal de la radio nationale, le nom de l’heureux élu sera déclaré. L’attente s’est finalement avérée très longue et le rendez-vous est pris pour demain pour une autre épreuve de nerf pour les supporters des Lions qui ne comprennent pas toujours qu’est ce qui fait problème.
Décidément, la succession de l’allemand Winfried Schäfer est en passe de devenir un serpent de mer. Depuis que le ministre de la jeunesse et des sports de l’époque, Siegfried David Etame Massoma, avait mis fin aux fonctions du sélectionneur des lions indomptables, la tanière est restée en ébullition, les yeux rivés sur le nouvel homme fort qui prendra le risque de redresser la barre en cinq matchs et conduire le Cameroun à la prochaine coupe du monde de football en 2006.
Cette journée de vendredi fût particulièrement animée et éprouvante. Dès les premières heures de la matinée, une rumeur a circulé dans la capitale camerounaise selon laquelle le ministre des sports, au sortir d’une assemblée générale de la fédération camerounaise de judo, aurait annoncé aux journalistes que le nom de l’entraîneur sera connu ce jour. A 13 h au journal de la mi-journée, dès l’annonce des titres, la déception est perceptible sur tous les visages car, pas de football au menu du journal, mais plutôt le handball avec l’assemblée élective qui se tient au palais des congrès ce samedi. Toutefois, rendez-vous est pris pour le journal de 17h. Mais à cette heure également pas de nom d’entraîneur. Le dernier espoir fut pour 20h avec le journal du soir. Comme dans la journée, pas de décret du ministre des sports au journal non plus.
Certaines informations font état de ce que le dossier se trouve à la présidence de la République, après un tour par les services du Premier Ministère.
De tous les candidats en lice, le nom du portugais Artur Jorge revient en pole position. Le coach à la moustache semble avoir le soutien de la fédération camerounaise de football, et le fait qu’il parle couramment la langue de molière militerait sérieusement en sa faveur. Les dossiers de Luis Fernandez et Alain Perrin semblent battre de l’aile malgré les attentes antérieures prises, dit-on, par le bureau Massoma.
Les candidatures continuent pourtant d’atterrir sur la table de la Fecafoot et du ministère. Le dernier en date est celui de l’ancien gardien de l’équipe de France, Bernard Lama, qui est prêt à encadrer les Lions. En effet la candidature de Lama jouirait de plusieurs atouts. Footballeur de haut niveau, il a gardé un contact étroit avec le monde du football où il est très écouté. Ses rapports avec les internationaux camerounais de la diaspora qu’il suit particulièrement sont très bons. Il est par exemple de ceux qui ont conseillé Samuel Eto’o à signer au FC Barcelone. Bernard Lama dissuaderait en ce moment Geremi Njitap, en délicatesse avec son club anglais de Chelsea, à poser ses valises en Espagne où Valence serait prête à l’accueillir. Des sources bien informées affirment qu’il serait porteur de retombées pour le football camerounais dont il se sent proche. A titre d’exemple, un premier match amical contre l’Azerbaïdjan serait pratiquement bouclé. Tout comme la mise sur pied d’un centre de formation moderne sur le modèle de celui des Diambars, monté à Dakar avec son ami Vieira, le capitaine des « Gunners » d’Arsernal. Mais son manque d’expérience sur le banc de touche serait un désavantage à sa candidature. Malgré le soutien de Yannick Noah et Patrick Mboma, la candidature du mondialiste semble ne pas avoir beaucoup de chance.
Si on peut parler de presque certitude, c’est le nom de l’entraîneur-adjoint. De tous les noms qui circulent, celui de l’actuel entraîneur de Racing, Jules Frédéric Nyongha est celui qui revient le plus. Iya Mohammed ne s’est pas caché pour montrer sa préférence pour le natif du Nord-Ouest. Entraîneur principal des Lions indomptables, lors de la coupe d’Afrique des nations de 1996 en Afrique du sud, Nyongha avait démissionné de son poste, et depuis lors il entraîne en club. Il traîne d’ailleurs la flatteuse réputation d’incorruptible et est par ailleurs le seul entraîneur camerounais à avoir démissionné de son propre chef de la tête des Lions. Après 35 ans sur le banc de touche, il est sans conteste le meilleur pour ce qui est des entraîneurs nationaux.
Le moins que l’on puisse dire est qu’en attendant le nom du prochain entraîneur, l’anxiété gagne le camp des fans des Lions.
Guy Nsigué à Yaoundé, nsigue@camfoot.com