Depuis l’élection d’un nouvel exécutif à la tête de la Fecafoot, de nombreux changements ont été opérés mais les résultats sportifs ne suivent pas. Camfoot analyse.
11 décembre 2021, un nouvel exécutif est porté à la tête de la fédération camerounaise de football. Avec comme maître d’ouvrage une légende du ballon rond, Samuel Eto’o. Parmi les meilleurs joueurs de l’histoire du Fc Barcelone, deux saisons remarquables à l’Inter Milan, une vingtaine d’années au sommet du football camerounais, des milliards de Francs CFA annoncés dans ses multiples comptes, bref on voit en lui le sauveur du football camerounais, le messie, l’élu, le pichichi (comme à ses heures de gloire au Barça). Le football (qui va mal depuis, avec comme dernier trophée majeur la CAN 2017), selon certains observateurs va atteindre sa vitesse de croisière et très rapidement. Mais 13 mois et 5 compétitions plus tard, la gibecière à trophées est statique, pire encore les résultats sont en nette régression.
Chan 2023, encore une déception
Le 5e tournoi majeur auquel a participé le Cameroun, depuis l’élection de décembre 2021, est le Championnat d’Afrique des Nations de football. Malgré une entame prometteuse face au Congo (1-0) les Lions locaux ont été éliminés dès la phase de poules. Pourtant logés dans une poule à 3 avec des adversaires largement à leur portée (Niger et Congo). Un match nul aurait suffit pour passer mais, les Lions fébriles, ont lamentablement perdu face au Niger. Pourtant, deux ans plus tôt, le Cameroun a terminé dans le dernier carré de la compétition qui se jouait à domicile.
La team Eto’o démarre mal son mandat avec cette CAN ratée à domicile. L’on a alors fêté en grandes pompes une troisième place, qui pourtant est synonyme d’échec pour une nation comme le Cameroun qui joue une compétition de cette envergure sur ses terres. Mais bon, cet échec n’est pas directement imputable à l’exécutif de décembre 2021, car n’étant pas en amont de la préparation. Si le pays a pu obtenir une qualification poussive pour le mondial, la participation à celui-ci est anecdotique. Malgré la grande communication du président de la Fecafoot qui donnait le Cameroun vainqueur, le pays a échoué en phase de groupe avec pour seule consolation une victoire inutile face au Brésil. Cette victoire s’est substituée au trophée que l’on a pourtant fortement promis au peuple camerounais.
Avant le mondial, il y a eu la CAN féminine en juillet dernier au Maroc. Habituées au dernier carré minimun, les Lionnes Indomptables ont échoué en quart de finale, manquant ainsi au passage de décrocher le billet qualificatif direct pour la prochaine coupe du monde. Les protégées de Gabriel Zabo devront passer par les barrages intercontinentaux, pour être présentes en Nouvelle Zélande et en Australie. Ces barrages qui mettent sur la route des Lionnes le Portugal !
Les sélections jeunes ne sont pas plus performantes que ça. En effet, les Lions U20 n’ont pas réussi à se qualifier pour la CAN de leur catégorie. Les lionceaux ont été laminés par la République centrafricaine. Seule consolation pour la Fecafoot, le tournoi UNIFFAC remporté par les Lions U17. Victoire synonyme de qualification pour la prochaine CAN de cette catégorie.
Mais pourquoi ça coince ?
Tous ces échecs ne sont pas anodins. Le nouvel exécutif à son arrivée, a procédé à un remue-ménage dans le staff des différentes sélections. C’est ainsi que Rigobert Song a été porté à la tête de la sélection fanion. Sans expérience (échec cuisant au Chan 2018 en tant qu’entraîneur, pire prestation des Lions dans cette compétition), beaucoup sont unanimes que l’ancien capitaine des Lions Indomptables n’a pas l’étoffe pour diriger cette équipe. Faute de stratégie claire, il a expliqué ses choix par des citations dont lui seul a le secret. Chez les Locaux, Saidou Alioum, ancien international a pris les rênes. Seul bémol, il n’a jamais entraîné une équipe locale. Certains décrient sa méconnaissance profonde du football et des joueurs locaux. Résultats de course, il n’a pas pu faire une prestation honorable au Chan, avec un effectif constitué de la crème du football local. Yvan Kemmoe des U20 est lui aussi, sans fait darmes.
Par ailleurs, l’on a observé qu’à la veille de toutes ces compétitions, la préparation des sélections était du vrai n’importe quoi. Des stages épars, des sparring-partner pas vraiment à la hauteur, sont entre autres les anomalies observées lors de ces préparations. Pour préparer une coupe du monde dans laquelle l’on devait affronter le Brésil, la Suisse et la Serbie, l’on a eu droit à des sparring-partner tels que l’Ouzbékistan, le Panama, la Corée du Sud et la Jamaïque. Et c’est drôle, le Cameroun n’a remporté aucun de ces matchs.
Les prochaines échéances seront donc déterminantes pour le Cameroun et la barre doit être redressée. Mais au regard de comment les choses évoluent, la période de disette risque d’être encore bien longue pour les fans du football camerounais !