La réponse à cette question est connue de tous : Rigobert Song Bahanag et ses co-équipiers sont en fin de cycle et inquiètent à chacune de leur sortie. Et, les dernières prestations de ces héros d’hier sont là pour attester que si rien n’est fait, il y aura péril en la demeure.
Le train du 45ème championnat Sauver le football camerounais nécessite qu’on s’attaque aux problèmes de fond. A l’instar du regroupement à temps des joueurs, des primes des joueurs et des entraîneurs aujourd’hui sans salaires. Il ne faudrait pas que le débat soit déplacé. C’est ce que s’évertuent malheureusement à faire, depuis quelques temps, un certain nombre de personnes au dessein inavoué.
«Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de rage». L’actuelle équipe dirigeante de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) l’apprend certainement à ses dépens. Elle qui, depuis la fameuse affaire des six (6) points soustraits aux Lions Indomptables dans le cadre des éliminatoires couplées Can/Mondial 2006 – cette sanction sportive contre le Cameroun a récemment été levée par la Fifa -, fait les frais d’accusations fondées ou non. Mais des accusations qui à la vérité, frisent plutôt un acharnement manifeste et même une obsession de nuire à ceux qui tiennent les rênes de l’instance suprême du sport-roi au Cameroun. Soit !
Il faut se garder d’être amnésique. Rester campé sur une position tranchée ne fait pas avancer le débat. En revanche, il faut reconnaître qu’avant la fameuse affaire Fifa/Minjes/Fécafoot-Puma qui continue d’ailleurs de défrayer la chronique, tout semblait pour le mieux dans la meilleure des Fécafoot possible. En tout cas, l’on ne cherchait pas noise à Iya Mohammed et son équipe. A coup sûr parce qu’on n’avait pas forcément souvenance des frasques supposées ou réelles qui sont brandies aujourd’hui pour chercher des poux sur les têtes des dépositaires du destin du football camerounais.
Sans être des dieux vivants, les gestionnaires du football national en poste ont à leur actif un certain nombre de bons points. Quelques exemples : les 2 Can remportées en 2000 et 2002 par les Lions Indomptables, la médaille en or du tournoi de football des Jeux Olympiques 2000 enlevée par les Lions Espoirs, la brillante participation du Cameroun à la Coupe des Confédérations de football 2003, la revalorisation du footballeur sous l’impulsion de l’Association des footballeurs camerounais (Afc), le championnat de D1 et les interpoules qui, malgré quelques couacs, sont bien organisés, etc. Certes, il y a des insuffisances somme toute inhérentes à la nature et à la condition humaines. Mais au fond, la perfection est-elle de ce monde? Pourquoi veut-on ou doit-on prendre prétexte de l’affaire des 6 points pourtant restitués au Cameroun grâce à la clairvoyance et la témérité de toutes les parties engagées dans ce combat pour noircir le bilan de la Fécafoot depuis 1998 ?
S’il fallait juger les gens uniquement sur leur bilan, l’on ne reprocherait à aucun Camerounais d’avoir contribué à la bonne santé des Lions Indomptables. La preuve, depuis que de nombreuses commissions tantôt de relecture, tantôt d’enquête sont mises sur pied, elles focalisent l’intérêt et l’attention. Pour des prunes. Les Lions Indomptables ont été inaptes à dompter la Libye après une victoire tirée par les cheveux, obtenue face aux « petits » Ecureuils du Bénin. Pourtant, si la mobilisation avait été générale autour des Lions, l’esprit de groupe aurait contribué à donner l’âme du lion aux Lions. On ne marque pas des buts en faisant des tacles irréguliers, bien que l’occasion fasse toujours le larron.
Dans ces conditions, pourquoi ne pas accélérer les choses en trouvant une solution idoine à la grave crise dans laquelle est plongée notre football? Ce dernier a besoin d’être sauvé. Que l’Assemblée générale soit organisée et ouverte à tous ceux qui remplissent les conditions pour y être, et que l’on laisse parler les urnes ! Sinon une autre suspension pourrait être inévitable. Au Kenya, la fédération a été suspendue par la Fifa. Motif : le gouvernement kenyan s’est ingéré dans les affaires de la fédération. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Rigobert Song Bahanag et ses coéquipiers ont sûrement besoin de sérénité et de dirigeants sereins pour rugir et nous faire à nouveau rêver. Cela dit, trêve de comédie ! Le spectacle de mauvais goût a trop duré. Les Lions doivent redevenir Lions.
Par Honoré FOIMOUKOM, Le Messager