Présidents de clubs et autres observateurs avertis accusent la Fédération camerounaise de football d’être excessivement tolérante quand il faut sanctionner des actes de violence enregistrés dans les stades de la République.
«Les violences dans les stades ne sont pas le fait du hasard. Elles sont pour la plupart occasionnées par les arbitres. Et, quand il faut sanctionner, la Fécafoot est souple. A force de gracier les clubs coupables de violences pour plaire, la Fécafoot encourage ces actes malheureux pour le football camerounais». Antoine Depadoue Essomba Eyenga, le président de Tonnerre de Yaoundé ne cache pas son indignation face à la décision de la Fécafoot, levant la suspension du Stade municipal de Mbouda avant dix matches telle que prononcée en fin de saison dernière, par la chambre de discipline et d’homologation de la Fécafoot. En début de saison, les dirigeants de Bamboutos ont introduit un recours gracieux et, après étude, le bureau exécutif de la Fécafoot a ramené la suspension du club au stade municipal de Mbouda de 10 à 7 matches.
A la suite du président du Tonnerre de Yaoundé et ses pairs des autres équipes interrogés par Le Messager, bon nombre d’observateurs avertis condamnent la décision de la Fécafoot graciant Bamboutos de Mbouda. «En acceptant de gracier Bamboutos, la Fécafoot ouvre la voie aux violences. Des spectateurs se diront qu’ils poseront des actes de violences et, après sanctions de la chambre d’homologation, les dirigeants formuleront un recours gracieux. Et la Fécafoot qui veut à tout prix plaire acceptera», observe un entraîneur de football, enseignant d’éducation physique et sportive à Douala. A en croire ce dernier et certains de ses collègues, “la Fécafoot a les bras courts quand il faut sanctionner tout simplement parce qu’elle est dans une logique électoraliste et ne voudrait pas avoir les principaux dirigeants de clubs contre elle”.
Commission de sécurité
Les actes de violence sont monnaie courante dans les stades de football tout simplement parce que les responsables de la Fécafoot n’ont pas toujours respecté leurs décisions. Créée depuis plus d’un an, la commission de sécurité n’a été pourvue en membres qu’en février dernier. A sa tête, se trouve le général de division Rolland Mambou Deffo. Cette commission dont la mission principale est de veiller à l’ordre dans les stades de football de la République est représentée dans toutes les provinces. Mais, ses membres ont été rarement vus lors des rencontres de football. Pourtant, rien que leur présence aurait été largement suffisante pour dissuader des spectateurs qui voudraient poser des actes de vandalisme ou s’attaquer aux arbitres, entraîneurs et autres joueurs.
A la Fécafoot, tout n’est que théorie en matière de mesures prises pour mettre fin aux violences dans les stades. Jean René Atangana Mballa, le secrétaire général de la Fécafoot a, dans ce domaine, étalé à plusieurs reprises son laxisme. Après les événements malheureux de Limbe à la 5e journée, il est monté au créneau pour annoncer des sanctions qui n’ont jamais été prises. Informé des événements de Bafoussam et Garoua à la 7e journée, il a fait la même annonce. Tout laisse croire que ces sorties de Jean René Atangana Mballa ne se produiront jamais dans les actes ; la Fécafoot étant habituée à la théorie.
Cependant, face au laxisme de la Fédération camerounaise de football dans ce domaine, une structure comme l’Association des footballeurs camerounais (Afc) pose des actes louables pour mettre fin aux violences dans les stades. L’Afc que préside David Mayebi a, en début de saison, fait le tour des provinces pour sensibiliser footballeurs, entraîneurs, dirigeants et supporters de clubs sur l’importance du fair play au cours des matches. Dans les stades, il y a régulièrement des messages délivrés par l’Afc, appelant à la tolérance, au Fair play, à la non violence et à l’éradication des actes de vandalisme. L’association des footballeurs camerounais accomplit là des missions dévolues en principe à la Fécafoot.
Honoré Foimoukom