« Nous ne souhaitons pas nous engager dans une sorte de bras de fer avec la Fifa. Nous avons besoin d’elle pour le développement du football au Cameroun et en Afrique. La Fifa a démontré au Cameroun sa sympathie et sa compassion. Vous vous souvenez que le président Blatter s’est déplacé lors des obsèques de notre compatriote, le regretté Marc Vivien Foé. »
Au lendemain de la lourde sanction infligée par la Fédération internationale de football Association (Fifa) au Cameroun, vous avez mis sur pied une commission d’appel. Peut-on en savoir plus sur le mandat de celle-ci. Par ailleurs, comment l’autorité de tutelle apprécie-t-elle la situation ?
Il faudrait dire que la décision prise par le comité de discipline de la Fifa est une décision sévère. Elle sanctionne durement le Cameroun. Si cette sanction est maintenue, la qualification du Cameroun pour la prochaine coupe du monde pourrait être hypothéquée. Cette décision est certes douloureuse, mais l’ensemble de la famille sportive nationale l’a accueillie avec dignité. Pour la tutelle, nous avons également été surpris, mais nous gardons la sérénité et en mémoire que cette décision a été prise par l’instance mondiale qui a compétence pour gérer les problèmes du football. Donc nous ne pouvons qu’accepter cette décision, la respecter et l’assumer. Toutefois nous avons mis sur pied une commission d’appel pour explorer les voies et moyens appropriés qui sont de nature à infléchir la Fifa. Je tiens à préciser qu’il n’y a pas entre les instances nationales et internationales des rapports d’affrontement, de conflits permanents encore moins de concurrence. Le ministère de la Jeunesse et des Sports a toujours demandé que la Fédération camerounaise de football respecte scrupuleusement les lois et règlements de la Fifa. Dans le cas d’espèce, nous prescrivons plus que jamais des rapports d’harmonie et de franche collaboration.
Mais le mal est fait. Et pour revenir à la sanction quelle attitude préconisez vous ?
La décision étant déjà prise, il est question de reconstituer les faits. Il s’agit de savoir pourquoi il y a eu persistance de la Fécafoot de passer outre les rappels à l’ordre de la Fifa. Il faut dire que la responsabilité de la Fécafoot est de veiller que le travail de ses partenaires respecte les normes et les règles. Ceci dit, les informations que nous avons recoupées, nous amènent à dire qu’il n’y a pas eu intention de la part de la Fécafoot de violer le règlement. Il y a eu un problème de délais qui permette à l’équipementier de se mettre en conformité avec le règlement. Toutefois la sanction étant là, la commission d’appel devrait veiller à présenter en toute cordialité à la Fifa tous les éléments d’appréciation qui vont dans le sens de prouver la bonne foi du Cameroun. Par ailleurs, j’ai demandé que l’équipementier vienne ici, présenter ses arguments. Nous avons fait confiance à cet équipementier dont la compétence et le rayonnement sont planétaires. Mais nous étions loin d’imaginer que nous pourrions par son fait nous trouver dans une situation comme celle que nous vivons. Il va travailler avec la commission d’appel afin de définir un plan d’action concerté. Mais déjà, nous prescrivons une grande réserve dans le traitement de ce problème.
Nous ne souhaitons pas nous engager dans une sorte de bras de fer avec la Fifa. Nous avons besoin d’elle pour le développement du football au Cameroun et en Afrique. La Fifa a démontré au Cameroun sa sympathie et sa compassion. Vous vous souvenez que le président Blatter s’est déplacé lors des obsèques de notre compatriote, le regretté Marc Vivien Foé. Il a participé de façon dynamique à ces obsèques. Actuellement, il œuvre pour que sa famille trouve le réconfort moral et matériel nécessaire. Il s’est par ailleurs fortement impliqué dans le développement des infrastructures. Ainsi grâce au projet Goal, un centre technique polyvalent est en construction avec l’appui de M.Blatter. Nous ne pouvons donc pas ouvrir les hostilités avec une instance internationale qui nous apporte tout son soutien dans l’encadrement de la jeunesse.
La commission d’appel va tout mettre en œuvre pour que la Fifa puisse revenir en partie tout au moins sur sa décision. Nous comprenons qu’il y a eu une faute et une sanction. Nous allons établir les responsabilités et prendre toutes les mesures pour que ce genre de situation ne se répète pas. Il est question pour la commission de pouvoir obtenir l’indulgence de l’instance faîtière du football mondial et de notre côté, nous allons mieux réguler nos rapports et notre collaboration avec nos sponsors.
Irene MORIKANG – Simon Pierre ETOUNDI