Retournement spectaculaire. Autant personne n’a vu venir son incroyable agression physique sur un journaliste, Boney Philippe en l’occurrence, lors d’une conférence de presse vendredi 30 mai dernier à Yaoundé, autant personne (du moins l’opinion nationale) n’a vu venir ce mea culpa. C’est un Samuel Eto’o calme, serein, détendu et même souriant qui s’est prêté au jeu de questions réponses de Charles Ndongo, sur la Cameroon radio and television (Crtv), la télé nationale.
L’émission spéciale Eto’o : « le héros face à la controverse » a été dense et palpitante. D’entrée de jeu, Charles Ndongo, journaliste émérite connu pour ses qualités d’intervieweur du président de la République, Paul Biya, a posé la question qui brûle les lèvres de tous les téléspectateurs. Que s’est-il réellement passé ce vendredi à la fameuse conférence de presse ? Comme sur un terrain de football, Samuel Eto’o, est allé droit au but : « j’ai eu un échange avec mon frère et ami [Philippe Boney, le journaliste agressé par Eto’o, ndlr] au domicile d’un grand-frère ici à Yaoundé. On a échangé sur le malentendu de l’autre jour. On s’est finalement rendu compte que nous étions les victimes de certaines personnes » , lâche le goleador du Fc Barcelone. Avant d’enchaîner dans un grand moment d’humilité : « au nom de tous mes co-équipiers et surtout en mon nom propre, je présente mes excuses à Philippe, [Boney, ndlr] ». Rien de plus !
Pas un mot d’excuse formelle à la presse nationale qui avait également été frustrée du comportement du vice-capitaine des Lions indomptables. Pas un mot sur les dérives de ses sbires qui ont confisqué les caméras et bandes des télés Stv et New Tv (même si les caméras ont été restituées, les bandes des tristes événements sont toujours confisquées par les proches de Samuel Eto’o). Pas non plus un mot d’excuses à l’endroit de ses nombreux fans camerounais qui ont été révulsés par le curieux comportement de leur idole. Pas un mot non plus sur les dessous de cet arrangement à l’amiable. Tout juste apprend-t-on de certaines sources qu’il s’est proposé de « rembourser les frais médicaux à Boney Philippe ».
A l’intention de la presse nationale, Samuel Eto’o avoue « défendre son groupe parfois de manière excessive », il rappelle qu’il y a une « très mauvaise organisation de cette conférence de presse » . Il poursuit en soutenant que les « Lions ont besoin des journalistes pour relayer leur prestation à l’attention des camerounais et du monde entier ». Quoi qu’il en soit, Eto’o promet de demander « au Ministre des Sports d’organiser une réunion pour que tout le monde s’entende » . Et de conclure, sur ce volet, que « tant que je porterai le maillot du Cameroun, je ferai tout mon possible que la presse et les Lions cohabitent sereinement ensemble » . Après ces explications, on croyait que Samuel Eto’o devait continuer à fumer le calumet de la paix, au contraire, l’attaquant des Lions indomptables a ressorti son épée, distribuant les points par ci, et décriant certaines choses. Un grand déballage qui prouve que Samuel bien qu’il se défende de lire la presse camerounaise, est bel et bien au fait de l’actualité.