Les responsables sont actuellement en déphasage sur la décision de faire évoluer les «San san boys» au stade de la Réunification de Bependa à Douala à partir de la phase retour du championnat. Sur place à Bafoussam, les commentaires vont bon train.
L’une des grandes résolutions du comité exécutif de la fédération camerounaise de football qui a eu lieu le mercredi 6 juin 2007 dans un hôtel de la ville de Yaoundé était l’acceptation de le demande des dirigeants de Sable football club de Batié à faire évoluer leur club au stade de la Réunification de Douala. Le but premier de cette réunion du comité exécutif de la Fécafoot était la validation des résultats de la phase aller du championnat de première division, l’examen du texte du football des jeunes et du football féminin et l’examen des prescriptions de la Fifa sur les clubs.
Le feuilleton Sable de Batié a commencé par une lettre adressée aux responsables provinciaux de la ligue provinciale de football de l’Ouest. Dans cette dernière, les dirigeants de Sable qui sont à l’origine dette délocalisation du club évoquent entre autres raisons l’inconfort dans lequel le club évolue au stade municipal de Bafoussam en ce moment, surtout que ses principaux financiers et la majorité de ses supporters se trouvent plutôt à Douala, les faibles recettes enregistrés au stade municipal de Bafoussam ; en plus de l’aire de jeu qui n’est toujours pas favorable à leur équipe. Il est d’ailleurs à rappeler que le club évoluait plutôt au stade municipal de Foumbot ces derniers temps en raison de l’annonce de la fermeture, qui tarde toujours à prendre effet, stade municipal de Bafoussam à cause des travaux de réfection.
Cette demande, une fois reçue à la ligue, sera par la suite transmise à l’instance faîtière du football camerounais pour étude. C’est donc au terme d’une analyse minutieuse, prenant en compte tous les enjeux de la demande, surtout que le club est menacé de relégation, que le bureau exécutif de la Fécafoot s’est enfin prononcé en faveur de la requête des dirigeants des «San san boys.» Parmi les hommes qui seraient en de tirer les ficelles dans l’ombre, on cite les noms de Modeste Kammegne, le président démissionnaire, et Jean Fokui Meudje dit Eboa, l’un des anciens présidents et pourvoyeurs de fonds du club.
Tripatouillages
Au lendemain de la décision de la Fécafoot, compte tenu du fait que l’information circulait dans la ville de Bafoussam en terme de rumeurs, les opinions divergent et sur fond de contestations. Bien que le chef Batié, sa Majesté Tchouainkam Dada Théodore ait donné son accord pour le transfert du club à Douala, certains responsables provinciaux et élites Batié qui jusque là s’occupaient au quotidien de la gestion courante des affaires du club sont frustrés et parlent de complicité entre les déménageurs de Sable et les dirigeants de la Fécafoot.
Ils vont jusqu’à dire que ces derniers, y compris le président de la ligue de football de l’Ouest, «auraient été corrompus pour prendre des décisions qui vont à l’encontre des statuts du club qui est une association à but sportif et a son siège à Batié.» Dans le même sillage, certains légalistes estiment que la Fécafoot, conformément à ses propres textes, devait d’abord attendre qu’une assemblée générale de Sable soit convoquée aux fins de procéder à la modification des statuts du club ; question de lui permettre d’entériner la demande transmise à son niveau.
Dans les rangs des joueurs et entraîneurs, personne n’est encore fixé sur les modalités de déplacement et encore moins comment le club sera logé. «Même en tant qu’entraîneur du club, je ne suis au courant de rien. C’est vous qui m’informez de la décision de la Fécafoot à faire jouer le club à club à Douala pendant la phase retour. En tant que responsable d’une délégation départementale, je ne sais pas s’ils vont nous loger à Douala ou trouver d’autres entraîneurs sur place à Douala pour encadrer le groupe», s’interroge Edouard Djonkam.
Dépenses supplémentaires
La décision de faire jouer Sable à Douala contraste quelque peu avec la situation financière du club qui n’a été guère reluisante pendant la phase allée du championnat. Mais de sources à la réputation établie affirment «l’argent envoyé a Bafoussam dans les caisses de l’équipe était géré par des budgétivores.» Il est également rapporté que les responsables de Sable aurait pris l’engagement de rembourser aux clubs de l’Ouest qu’il devait recevoir sur place à Bafoussam, leurs frais de transport.
Toutefois, il est à relever que certains clubs du Nord paieront un peu plus cher tant sur la distance à parcourir que les dépenses à dégager. A la 20e journée par exemple, Cotonsport de Garoua sera obligé de partir de Dschang pour descendre plutôt à Douala rencontrer Sable. Parcourant ainsi plus de 300 kilomètres alors que Dschang et Bafoussam ne sont distants que de 45 kilomètres.
Avec aujourd’hui 14 points et classé dans les profondeurs du classement, bon nombre de supporteurs de Sable de Batié espèrent tout simplement que cette opération qui viser à sauver le club de la relégation soit un véritable succès. Au cas contraire, toute l’énergie déployée ne serait que peine perdue. Reste à gérer l’adaptation du groupe au climat de la capitale économique qui s’avère rude et hostile à beaucoup de joueurs.
Francis Kamga à Bafoussam