D’ici à la fin de la compétition préliminaire de la Zone Africaine pour la Coupe du Monde de la FIFA, Allemagne 2006, Rigobert Song, le capitaine du Cameroun, aura certainement atteint la barre symbolique des 100 sélections. Autrefois très fermé, le club des joueurs à avoir atteint ce cap compte aujourd’hui 106 membres
Si cet événement pouvait être considéré comme exceptionnel il y a encore une dizaine d’années, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il n’en reste pas moins que l’entrée du défenseur central camerounais dans le club des centenaires constituerait une étape importante dans l’histoire du football africain.
A ce jour, seuls six joueurs africains ont amassé plus de 100 sélections au cours de leur carrière et tous sont originaires du nord du continent.
Hossam Hassan est le plus capé des quatre Egyptiens qui composent cette liste. Quant au Marocain Noureddine Naybet, il compte désormais 107 sélections. Si Song atteint les 100 sélections au cours des douze mois à venir, comme on peut s’y attendre, il deviendra donc le premier joueur d’Afrique noire à accomplir cet exploit.
Lors de la rencontre opposant le Cameroun au Soudan dans le cadre de la compétition préliminaire pour la Coupe du Monde de la FIFA, le mois dernier à Yaoundé, Song a disputé son 94e match avec les Lions Indomptables. Avec encore quatre matches officiels à disputer, plus une poignée de matches amicaux, le défenseur de Galatasaray est désormais idéalement placé pour entrer dans l’histoire.
Cet intraitable stoppeur, qui a évolué dans quelques-uns des plus grands championnats du monde, a fait ses débuts avec le Cameroun à 17 ans en 1993. Depuis, Song a notamment participé aux trois dernières Coupes du Monde de la FIFA.
Au fil des ans, il s’est taillé une solide réputation de meneur d’hommes et son style très agressif lui vaut encore aujourd’hui d’être redouté par de nombreux attaquants. Ce n’est pas par hasard que ses coéquipiers en équipe nationale l’ont surnommé « le général ».
« J’aime le Cameroun et je suis très fier à l’idée de devenir une légende dans mon pays. C’est un grand honneur. C’est pour cette raison que j’ai toujours répondu aux convocations et que j’ai ainsi pu devenir le capitaine d’une équipe telle que les Lions Indomptables », rappelle-t-il.
Né à Nkengilock, Song a fait ses débuts à l’Etoile Rouge de Bangou avant de rejoindre le Tonnerre de Yaoundé. A l’issue de la Coupe du Monde de la FIFA 1994 aux Etats-Unis, il signe à Metz.
Globe-trotter
Tout au long d’une carrière mouvementée, Song aura l’occasion de porter les couleurs de la Salernitana en Italie, de Liverpool et de West Ham en Angleterre, du FC Cologne en Allemagne, avant de revenir en France avec Lens. A 28 ans, il joue aujourd’hui en Turquie, à Galatasaray. En un peu plus de dix ans de carrière, Song a remporté deux Coupes d’Afrique des Nations avec le Cameroun. Il a également eu l’occasion de disputer la Ligue des champions avec le Racing Club de Lens.
La faible représentation des joueurs africains parmi les plus capés s’explique en grande partie par le peu de rencontres disputées par ces équipes. Il y a de cela vingt ans, rares étaient les sélections à jouer d’autres rencontres que celles prévues dans le cadre de la compétition préliminaire pour la Coupe du Monde de la FIFA, la Coupe d’Afrique des Nations et le Tournoi Olympique de football, qui, à l’époque, était disputé par les internationaux africains et asiatiques. Ces compétitions étaient souvent organisées sous forme d’éliminatoires directes, ce qui signifiait que de nombreuses équipes ne disputaient que deux matches avant d’être écartées. Il ne leur restait plus qu’à attendre des mois et des mois avant de retrouver le chemin des terrains.
Qui plus est, à mesure que les joueurs africains ont été de plus en plus nombreux à jouer dans les clubs européens, certains ont commencé à refuser de répondre aux convocations de leur sélection nationale. En outre, jusqu’en 1988, les joueurs évoluant en Europe n’étaient pas autorisés à participer à la Coupe d’Afrique des Nations.
Le dernier Africain à avoir atteint le cap des 100 sélections n’est autre que le petit Egyptien Ahmed Hassan. Cet événement a eu lieu au mois de juillet dernier à l’occasion du match nul 3-3 obtenu par l’Egypte face au Bénin à Cotonou. Hassan avait d’ailleurs célébré cette occasion particulière en inscrivant un des trois buts de son équipe.
Lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2004 en Tunisie, le Marocain Naybet est devenu le premier joueur africain non-égyptien à passer la barre des 100 capes.
Le joueur africain le plus capé de l’histoire reste l’Egyptien Hossam Hassan avec 163 sélections. Le buteur des Pharaons a joué son dernier match international en juillet dernier, à l’âge de 38 ans, face au Gabon.
Pendant un temps, Hassan a même eu l’honneur d’être le joueur le plus capé au monde. A l’occasion de sa 151e sélection, le buteur égyptien a même reçu, au Caire, un brassard des mains du Président de la FIFA, Joseph Blatter, commémorant la fin du record de 150 sélections, détenu jusque-là par l’Allemand Lothar Matthäus. Depuis, le Mexicain Claudio Suárez a fait encore mieux en portant à 172 reprises les couleurs de son pays. Ibrahim Hassan, Hani Ramzy et Nader El Sayed sont les autres Egyptiens à avoir inscrit leurs noms dans les annales.