La crise électorale que traverse depuis avril dernier la Fécafoot vient de connaître un nouveau rebondissement. La Commission de Relecture du Minjes est montée au créneau par une contre-attaque épique.
Mis en place en début mai par le Minjes sur instruction de la présidence de la République, la Commission Nguewa a fini par rendre son rapport en mi-juin. La Fécafoot à son tour avait mis en place une Commission de relecture du rapport de la Commission de relecture. Cette Commission de la Fécafoot que dirigeait Essomba Eyenga, ci-devant président du Tonnerre et membre du Conseil d’Administration sous la bannière de l’Acpd (Association des clubs de première division) avait alors donné une réplique costaude. Donc la substance (cf. : articles ci dessous) consistait à battre en brèche et ceci sans concession aucune tous les amendements de la Commission de relecture du Minjes. En somme une manière polie de déclarer de nul et de non-effet les 40 jours de travaux de ces sommités que le Dr Nguewa conduisait. Ceux-ci n’ont pas aimé et il ne saurait être autrement. En réaction, la Commission dont on croyait le mandat à terme s’est à nouveau remis en selle le 25 juillet dernier pour riposter.
Contrairement au premier, qui plus est, avait été divulgué avant même qu’il ne soit remis officiellement au commanditaire, le ministre en charge du sport Etamé Massoma. Ce dernier est resté dans la confidentialité. Les auteurs ayant alors tôt fait de réserver l’exclusivité au ministre afin de mieux percevoir l’importance d’un travail que la Fécafoot avait plus ou moins réussi à faire considérer comme sans fondement. Fort curieusement, ce document se trouvait entre les mains des candidats rivaux à ceux de la Fécafoot qui ne manquaient pas de s’en vanter. Un manque d’équité. Sauf s’il faut considérer que la bataille engagée par le gouvernement camerounais pour assainir les textes de la Fécafoot avant d’assurer une élection plus juste et une gestion plus « saine » n’aurait d’autres velléités inavouées de chasser sans ménagement les actuels locataires de la Fécafoot. Auxquels cas, il serait alors le mentor des candidatures opposantes à Iya.
Autant de supputations qui laissent les observateurs cartésiens de la saine sportive camerounaise perplexe. Cette franche de la population qui attend avec impatience que le rapport de la Commission d’Enquête dite de Ngack Mahop remis en fin juin soit utilisé à bon escient pour élucider et punir avec la dernière énergie les coupables d’une certaine malversation dans la gestion du football camerounais. Si celle-ci est prouvée et établie. D’autant que la mise en place de cette commission avait fait beaucoup de vagues et suscitée des commentaires malveillants.
En attendant, c’est le rapport de réplique qu’on disait de toute confidentialité, de la Commission Nguewa qui est mis à la portée du grand public depuis lundi dernier. Un acte pas du tout isolé puisqu’on annonce pour la fin de semaine la décente sur Yaoundé de Vincent Mounier, ce redoutable expert de la Fifa qui occupe le poste important de Secrétaire général de la Commission en charge des fédérations nationales. Et que le Cameroun a déjà reçu en 1995 et 1999 lors des précédentes crises qu’avaient connues la Fécafoot. Même si au moment où nous mettions sous presse nous apprenions qu’au regard des contraintes de ce dernier actuellement en mission au Bénin et au Gabon, c’est plutôt une délégation bipartie Fécafoot et Minjes qui devront s’envoler dans les prochains jours pour Zurich où les textes de synthèses qui régiront la Fédération camerounaise de football seront arrêtés.
Toutefois, ce qu’on peu retenir de la riposte de la Commission Nguewa des observations de la Commission Essomba, c’est que, cette dernière a fait dans la mauvaise foi lorsqu’elle ne récupérait tout simplement pas à son compte les initiatives de la première : » Il est aisé de constater que la Fécafoot reprend à son compte des solutions proposées par la commission, même si le bureau exécutif s’est employé à camoufler ce fait tout au long de ses observations. » Lit-on d’emblée du rapport de riposte de la Commission de relecture.
Mathieu Nathanaël Njog à Douala, njog@camfoot.com