« C’est vrai qu’au bout du compte, il n’y a pas la qualification, mais les joueurs et tout le monde autour de l’équipe ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour qu’on se qualifie. Le Fédération camerounaise de football et le ministère des Sports et de l’Education physique ont fait ce qu’il fallait. Mais on peut tout prévoir, sauf l’issue d’un match de football. C’est difficile. »
Coach vous êtes-vous déjà remis des événements de samedi ?
Ce samedi 8 octobre est le jour le plus triste de ma vie. J’ai déjà connu des moments difficiles c’est vrai, mais une telle déception non. Pourtant, ça fait déjà de nombreuses années que j’entraîne. Je suis d’autant plus malheureux que nous avions notre destin en main et que nous avons échoué. Je sais que le sport c’est la vie, mais la situation que nous avons vécue samedi dernier est difficile à admettre.
Qu’est-ce qui à votre avis n’a pas marché chez les Lions pour gagner ?
Un match de foot n’est pas facile à remporter. Nous avons fait un bon match, nous avons fait les efforts qu’il fallait pour gagner, mais nous n’avons pas eu de chance. Voyez-vous même, manquer un penalty à la 94è minute de jeu, alors que le marquer peut tout changer. C’est le sport. Maintenant, il ne faut pas absolument chercher des responsables de notre faux pas. Il ne faut surtout pas oublier que nous avions pour objectif de gagner nos cinq derniers matchs. Nous en avons gagné quatre et fait un nul. C’est vrai qu’au bout du compte, il n’y a pas la qualification, mais les joueurs et tout le monde autour de l’équipe ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour qu’on se qualifie. Le Fédération camerounaise de football et le ministère des Sports et de l’Education physique ont fait ce qu’il fallait. Mais on peut tout prévoir, sauf l’issue d’un match de football. C’est difficile. Je comprends la déception des gens, mais il faut rester calme. En tant que Portugais, mon pays n’a jamais rien gagné et nous avons même perdu la finale de l’Euro chez nous face à la Grèce. C’est pour dire que le football est très indécis.
Mais on n’a pas reconnu l’équipe camerounaise qui a joué à Abidjan. Les Lions ont manqué d’énergie face aux Egyptiens…
Après le match, c’est facile de critiquer. Moi, je pense qu’il faut rester calme et ne pas accuser untel. Je sais que la tentation est grande de dire qu’il fallait aligner tel joueur plutôt que tel autre. Mais moi cet exercice là ne me plaît pas. On a manqué la qualification c’est vrai, mais on a pas perdu le match. Tout le monde était là pour gagner. On n’y est pas parvenu et c’est le football. Si Womé avait marqué le penalty, on aurait plus évoqué tout le reste. Je pense qu’il faut rester digne dans la défaite. En arrivant ici, le Cameroun était mal parti. On a travaillé avec sérieux et on est passé à côté d’un exploit. Il ne faut pas oublier ces choses positives. L’équipe a retrouvé de la discipline et de l’envie. Il faut consolider ces acquis et cesser de chercher les responsables d’un faux pas.
Comment les joueurs et leur encadrement ont-il réagi à ce malheur ?
Avec beaucoup de dignité et de solidarité. Sous le coup, on a tous été très déçus, mais après on s’est soutenu. On est resté longtemps ensemble après le match. Le soir à l’hôtel on s’est parlé pour se dire que la vie ne va pas s’arrêter parce qu’on ne part pas à la coupe du monde. Mais notre déception est très grande, je vous assure.
Et comment s’annonce l’avenir ?
C’est pas à moi de le dire. Je pense que c’est une décision que nous allons prendre avec la Fédération camerounaise de football et le ministère des Sports et de l’Education physique. Nous avons commencé un travail et nous souhaitons le terminer. Nos plans par rapport à une qualification pour la coupe du monde vont changer, mais il y a la CAN. Il y a deux mois et demi qui nous séparent de cette compétition et je pense qu’après avoir surmonté notre déception, nous pouvons nous remettre au travail. Il y a beaucoup de choses à faire pour le football camerounais.
Simon Pierre ETOUNDI