MONASTIR (Tunisie), 17 mai 04 – Hors le score de 3 à 0 pour Espérance de Tunis, le match que Coton Sport a livré hier à Monastir n’avait rien de particulier à annoncer à notre vieille mère à Ngambé, Babimbi-Ouest. Dans l’ensemble, c’était nul et à la limite embarrassant. L’Espérance de Tunis n’est pas un foudre de guerre, et c’est ce qui fait mal.
Mais le football est ainsi fait que même le match le plus insignifiant comporte toujours quelques enseignements et quelques surprises.
Au chapitre des enseignements et des certitudes, nous pouvons vous en livrer deux. En premier lieu, Idriss Carlos Kameni, même en hibernation, est nettement plus fort et plus fiable que son homonyme de Coton Sport. Si le match qu’il a livré hier à Monastir est révélateur de son talent, le gardien de Coton n’a pas sa place sur le banc de remplacement des Lions.
Il y a ensuite la constatation, toute simple au vu de la prestation des Camerounais, que lorsqu’on est habitué à jouer sur la latérite et sur les bosses et les trous dans les 90% des stades du pays, on a l’air emprunté et gauche sur le gazon. Pendant au moins 45 minutes sur un très joli stade au gazon soigneusement manucuré, nos frères, sans doute des joueurs compétents, avaient l’air totalement perdu. Le passage du Stade malien à Wembley n’est pas évident pour nos joueurs du pays.
La surprise est venue hors du stade
Nous avons déjà eu l’occasion de vous parler du peu de respect qu’inspire la table tunisienne. Ce sentiment à cet égard n’a pas changé, mais ayant passé une heure de grande félicité hier sur le front de mer de Monastir, un coup de cœur personnel, dans le petit restaurant italien (où il n’y a d’ailleurs pas plus d’Italiens que de Tchétchènes à Nkongmondo) où l’amphitryon m’a servi des penne d’une saveur surprenante.
Je suis féru des pennette, ces pâtes italiennes en forme de petites plumes, surtout lorsqu’elles sont faites à base de semoule de blé dur. Antonella me les servait déjà à Ottawa arrosées d’une légère sauce à la vodka. Bonheur: hier, elles étaient craquantes à souhait, et le verre de sassicaia qui les a accompagnées brillait de tout le soleil de la Toscane.
Les équipes du pays n’ont qu’à venir se faire atomiser ici; moi, j’ai trouvé mon bonheur.
Par L. Ndogkoti