La prochaine réunion du Comité Exécutif est annoncée pour ce 26 Août 2006. Un conclave au cours duquel, le président Iya Mohommed de la Fecafoot et ses administrateurs plancheront sur quelques dossiers « brûlants » de la scène footballistique national et plus particulièrement sur le choix de l’équipementier des Lions Indomptables…
Trois mois après le vent de la contestation qui a failli mettre en branle l’équipe dirigeante de l’Immeuble siège de Tsinga, nanti de la « confiance » de ses pairs du Comité Exécutif de la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot), ce 26 Août 2006, une nouvelle rencontre est encore annoncée entre le président Iya Mohammed et les 29 administrateurs du football camerounais.
À la veille, les membres du Bureau Exécutif de la Fecafoot auront déjà élaboré l’ordre du jour avec en prime le choix de l’équipementier des Lions Indomptables, l’état des relations plus ou moins tumultueuses avec le Ministère en charge des sports, la question de recrutement du prochain Directeur Général, un poste vacant voici plus de huit mois et on n’oublie pas les décisions à prendre sur la dernière crise à la Ligue Provinciale de football du Littoral.
Parlant plus précisément de l’actuel habilleur des Lions, c’est sous l’ère de l’ancien président Vincent Onana en 1998 que le maillot officiel des différentes sélections nationales porte la griffe de l’équipementier Puma. Un premier contrat qui a été reconduit en 2001 avec l’équipe du président Iya Mohammed qui devrait bénéficier d’un montant peu généreux de 900 millions F Cfa (1,38 millions d’euros, soit environ 260.000 euros par an) jusqu’à expiration dudit « deal » en décembre 2006. Presque le même montant offert par Puma aux Éperviers du Togo en 2006 (500.000 euros pour deux ans). Pourtant, la firme allemande offrait à l’Italie en 2005 un généreux contrat de 16,25 millions d’euros par an dont 1,5 million en dotations matérielles.
L’hebdomadaire français L’Express se penchait sur le sujet il y’a quelques mois (avant la coupe du monde 2006) en publiant un doosier appelé « Sévère révision des contrats » dont voici un extrait qui en dit long : [«Si j’étais un investisseur, je choisirais l’Afrique», note Jean-François Bourg, auteur de L’Économie du sport. C’est ce qu’a fait Puma au Cameroun en 1996. Un responsable de la firme allemande explique: «Les Lions indomptables représentent la fougue, l’originalité, la passion et ils sont reconnus dans le monde entier.» Une bonne image de marque à prix cassés: le contrat camerounais de Puma se monterait ainsi à 260 000 euros par an. Quatre fois moins que le chèque signé par La Poste à la Fédération française]… [Avec un an d’avance sur la fin de l’actuel contrat, initié en 2002, Puma et la Fédération italienne de football renouvellent leur partenariat jusqu’en 2014 ! La Squadra Azzurra est choyée par l’équipementier allemand. De 9,7 millions d’euros annuels, le contrat passerait à 16,25 millions d’euros par an dont 1,5 million en dotations matérielles. Seuls le Brésil, avec Nike, et l’Allemagne, avec Adidas, peuvent prétendre à des contrats supérieurs.]
En attendant cette échéance, le 23 Mars 2006, lors de la dernière visite de la délégation de cadres de la firme allemande Adidas au cabinet du Ministre des Sports, dans son rôle de « facilitateur », Patrick Mboma avait déjà apporté quelques éclaircis sur le dossier de candidature d’Adidas qui a fait « une belle proposition dans laquelle, outre l’aspect financier, il s’engageait à aider le Cameroun dans le développement du football des jeunes, qu’il y avait une considération pour les équipes féminines et même pour les arbitres. C’est une proposition globale très intéressante ».
Même si au niveau de la Fecafoot, on se refuse à lever un pan de voile sur les autres candidatures, Patrick Mboma renchérit : « M. Iya, président de la Fécafoot a déjà entamé une discussion avec Nike, Puma est là (…) Je crois savoir que les trois grands du football mondial auront eu la possibilité de discuter avec la fédération ». On n’oubliera pas dans cette bataille des marques, la ténacité du petit poucet Airness dont le créateur et Président Directeur Général, Malamine Kone, français d’origine malienne, a joué un rôle très important dans les coulisses du match amical Cameroun – Guinée (1-1) disputé le 16 août dernier à Rouen. À la Fecafoot, on tient à inclure le prochain contrat non seulement l’habillement des équipes nationales, mais aussi les clubs de D1 et les arbitres. Il serait aussi question de favoriser des offres qui incluront le développement des infrastructures, formations des techniciens, etc.
Certes, il est bien clair que le choix de l’équipementier des Lions incombe totalement à la fédération, mais il faut tout de même rappeler aux administrateurs qui entendent cette fois-ci maîtriser tous les contours de ce « juteux dossier » qu’un vœu du Minsep voudra que tout passe obligatoirement par un accord préalable entre le ministère et la fédération pour finaliser le prochain contrat de l’équipementier des Lions… Un autre bras de fer à l’horizon ?
Les dés sont jetés avec des propositions qu’on dit « très alléchantes », qui frôleraient le milliard F Cfa par an (1,54 million d’euros). Le label Lions Indomptables a été assez bradé ces dernières années, dit-on à Yaoundé ; l’heure du retour d’ascenseur aurait donc sonné? On attend le bon coup de pioche du Comité Exécutif de la fédération.
Guy-Roger OBAMA à Yaoundé