Le mythique stade Cité Cicam de Douala connaît de curiosités depuis lundi dernier 29 octobre. Dès les premières heures de la matinée, des conteneurs et matériaux de constructions ont été déposés au niveau de la ligne médiane du terrain vague qui sert d’aire de jeu à plusieurs jeunes du quartier Cité Sic et Cité Cicam. Les deux poteaux en fer forgé ont été sciés nuitamment, visiblement par les mains des ouvriers qui s’apprêtaient à ériger un chantier sur cette aire de jeu. Cette « occupation » a le don d’irriter une centaine de jeunes du quartier qui ont soigneusement tout saccager. On a frôlé l’émeute au point où les autorités et des policiers anti-émeutes sont énergiquement intervenus pour éviter tout débordement. Accourue également sur le stade querellé, Joseph Antoine Bell lui, qui s’entraîne régulièrement sur ce terrain avec son club « AS Sanaga Maritime », a pris fait et cause pour les jeunes. « Il me semble légitime pour les jeunes d’empêcher l’occupation de cet espace de divertissement. C’est totalement illogique que les autorités viennent à céder cette parcelle de terrain pour un usage commercial ».
Le préfet de Douala 5ème arrivé sur les lieux a promis de trouver une solution idoine. Certaines sources révèlent que ce terrain appartiendrait à la société Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) qui ne s’est pas encore prononcé au sujet de cette brûlante polémique. Du coup, les jeunes du quartier qui soutiennent ce terrain appartient à la communauté urbaine, donc un patrimoine public, ont érigé à nouveau des poteaux de buts et dressé un drapeau Vert Rouge Jaune derrière les buts. L’aire de jeu est rebaptisée « stade de la République ».
Le stade de la Cité Cicam a vu évoluer plusieurs Lions indomptables (Eric Djemba, Rigobert et Alexandre Song, David Eto’o, etc) qui viennent d’ailleurs régulièrement organiser des matches d’exhibitions pendant les vacances et les différentes trèves. Pour l’instant, un calme précaire règne sur « le stade de la République » alors que les jeunes du quartier rôdent jour et nuit pour s’assurer qu’un chantier ne s’érigera sur l’unique aire de jeu d’un quartier qui comprend plus de dix mille âmes.
E.R.K.