Le patron des sports, qui a présidé une réunion pour tenter de résoudre le problème d’insécurité dans nos stades, nous fait l’économie des travaux. Philippe Mbarga Mboa évoque la contribution de l’État, de la Fécafoot et des différents acteurs impliqués pour enrayer ce mal…
Camfoot.com: Qu’est ce qui peut justifier la convocation de cette réunion avec les clubs et la Fecafoot ?
Philippe Mbarga Mboa: Vous avez certainement suivi comme beaucoup de Camerounais, ce que nous avons vécu sur certains de nos stades ces derniers temps. Je pense qu’il était important que l’État, dans son rôle de régulateur et
coordonnateur de l’activité physique, se penche sur ces problèmes. C’est pour cela que j’ai convoqué cette réunion avec les partenaires que sont la Fecafoot, l’Association des clubs de première division. Nous avons tenu une réunion, je crois, tout à fait responsable, chacun réalisant l’étendu et la gravité des problèmes. Et, nous avons lancé certaines ébauches de solution qui devraient nous permettre, dans les meilleurs délais, d’endiguer ce phénomène. Certaines de ces actions que vous connaissez aussi, parce qu’elles impliquent à la fois le ministère et la fédération, vous seront communiquées dans les délais les meilleurs: il s’agit en général d’une meilleure coordination de nos actions entre le ministère, la fédération, les forces de l’ordre. C’était çà la quintessence de nos travaux qui, je dois l’avouer, se sont déroulés dans un climat de parfaite responsabilité.
Camfoot.com: Pour vous qu’est-ce qui peut expliquer cette
recrudescence de la violence ?
Philippe Mbarga Mboa: La violence est un phénomène qui ne fait que nous ralentir; le Cameroun aujourd’hui n’a pas besoin de cela. Donc, c’est un travail de formation des
supporters et des différents intervenants, cette violence parfois qui n’est pas gratuite, il y’a des événements qui concourent à ce que ces violences arrivent. Nous ne sommes pas là pour faire des procès, nous sommes là pour trouver des solutions pour avancer, et non pour jeter la pierre à qui que ce soit. Mais, à côté de cette violence, il y’a un besoin de formation, les spectateurs qui vont au stade doivent être au courant des règles de jeu. Parce qu’une chose est de discuter les règles, une autre est de la connaître: il faut également que les dirigeants disciplinent les supporters. Je pense qu’il y’a beaucoup de choses à faire et, surtout, il faut intéresser davantage les clubs dans l’organisation des matchs, ça peut aussi freiner la violence.
Camfoot.com: Est-ce que vous ne pensez que la Fecafoot est complaisante vis-à-vis de ceux qui orchestrent ces violences ?
Philippe Mbarga Mboa: Ne me demander pas de juger les actions de la fédération. La fédération fera ce qu’elle a à faire dans l’application et la seule application stricte
des textes; je pense qu’ils vont le faire avec beaucoup de sérieux. Maintenant, les mesures pratiques sont prises dans certains stades, notamment isoler la main courante. Vous savez, au-delà de ce problème, c’est le problème des infrastructures qui se posent au Cameroun; on a un manque d’infrastructures. Ceci n’interpelle pas que l’État seul, d’où la nécessité, pour le moment, de préserver le stade
omnisports (de Yaoundé). Je suis heureux que cela ait été parfaitement compris. Cette préservation du stade omnisports devrait nous permettre de réhabiliter le stade militaire, pour qu’il y ait véritablement un stade affecté aux compétitions de première division. Nous allons poursuivre notre réflexion, qui est une réflexion positive, constructive. Le football est un facteur d’unité, alors que la violence est un facteur de division et ça, nous ne pouvons pas l’accepter.
Propos recueillis par Guy Nsigué, à Yaoundé