C’est ce que j’ai annoncé au sortir de la CAN tunisienne. Je ne rechausserai plus mes crampons pour l’équipe nationale. C’est vrai que ce n’est pas sans regret. Il faut tourner la page. Certes je suis flatté d’apprendre ici et là que les Camerounais me réclament toujours, mais j’aimerais également revoir encore Roger Milla marquer des buts.
Vous venez d’être reçu par le ministre des Sports et de l’Education physique, de quoi avez-vous parlé ?
Cette visite au nouveau ministre des Sports et de l’Education physique était au départ une simple visite de courtoisie. Nous avons parlé de l’actualité brûlante, notamment des Lions Indomptables. Le ministre m’a demandé une contribution morale et technique, pas en tant que joueur puisque que j’ai tiré ma révérence il y a presque un an maintenant. Je vais donc apporter toute mon expérience à cette équipe étant entendu que c’est un groupe que je connais assez bien. Je vais m’atteler à trouver des solutions aux difficultés que peuvent rencontrer les joueurs pour trouver un terrain d’entente quand il faudra, entre les différentes composantes qui entourent les Lions. C’est-à-dire, les joueurs d ‘un côté, les encadreurs de l’autre ainsi que les dirigeants, afin que le Cameroun puisse redresser la barre et se qualifier pour les compétitions de 2006.
Un mot sur votre saison qui vient de s’achever…
C’est vrai que j’ai eu une saison assez difficile au Japon de mars à décembre. En début d’année, j’ai été opéré du genou, je n’ai repris la saison qu’en début avril. J’ai changé de club en fin juillet début août, ensuite j’ai été une nouvelle fois victime d’une autre blessure, ce qui m’a éloigné des terrains pendant environ deux mois. Je me suis rétabli en fin de saison. Bref, c’est une saison faite de beaucoup de frustrations à cause de ces blessures. Actuellement, je pense de plus en plus à mon après football qu’au football. Il me reste six mois de contrat à honorer, ensuite, je vais mettre un terme de manière définitive à ma carrière de football.
Et après le football…
Après, il y a déjà des choses planifiées. Il y a par exemple une carrière d’agent de joueurs que je vois venir. Je m’organise dans ce sens. J’ai également une société à Paris dont je m’occuperai après ma retraite du football.
Tout espoir est-il perdu de revoir un jour Patrick Mboma sur la pelouse avec les Lions ?
C’est ce que j’ai annoncé au sortir de la CAN tunisienne. Je ne rechausserai plus mes crampons pour l’équipe nationale. C’est vrai que ce n’est pas sans regret. Il faut tourner la page. Certes je suis flatté d’apprendre ici et là que les Camerounais me réclament toujours, mais j’aimerais également revoir encore Roger Milla marquer des buts.
Les Lions sont à quatre points de la Côte d’Ivoire dans les éliminatoires couplées CAN-Coupe du monde 2006. Croyez-vous que la qualification pour le mondial allemand soit encore possible ?
Si j’étais Ivoirien je dirais que c’est impossible pour le Cameroun de se qualifier pour cette compétition. Mais je suis Camerounais et je crois que le Cameroun peut encore se qualifier. Il y a quinze points à prendre, il faudra les prendre et espérer que la Côte d’Ivoire en prenne moins de douze. La qualification n’est pas impossible mais elle sera difficile.
Le Cameroun est toujours dans l’attente du prochain coach. Votre avis sur le prochain dompteur des Lions ?
Je pourrais donner seize millions d’avis. Mais le plus important c’est que ce coach soit le bon, c’est-à-dire celui qui connaît d’abord les joueurs, ensuite qui pourra redonner une âme à cette équipe comme l’avait fait notamment Pierre Lechantre par le passé. Il faudrait que les joueurs lui apportent tout le soutien nécessaire dans sa tâche. Mais ce sera à lui à d’imprimer sa marque.
On a entendu beaucoup de choses autour des Lions Indomptables ces derniers temps, avec ce malaise entre joueurs dont on entend parler ici et là. Votre analyse de la situation ?
C’est difficile, mais comme vous le savez, aujourd’hui, je suis un simple supporter des Lions. Je suis un peu distant du fond du problème. J’apprends certaines choses par voie de presse. A partir d’aujourd’hui où le Minsep m’a demandé une implication profonde, je vais m’y impliquer pour savoir ce qui se passe exactement. Pour le moment, ne connaissant pas les tenants et les aboutissants de ce dossier je ne m’aventurerais pas à donner un quelconque avis là-dessus, sinon je parlerais comme l’homme de la rue. Alors que ce n’est pas ce dont on a envie. Je pense qu’on a besoin d’un avis éclairé afin d’apporter des solutions idoines à ce malaise dont on parle tant.
Comment Patrick compte-t-il faire revenir des joueurs comme Etame Mayer qui a encore sa place au sein des Lions ?
La première chose sera de discuter avec les joueurs qui ont décidé de ne plus jouer avec l’équipe nationale. De savoir quelles sont leurs motivations, de savoir s’il est utile ou inutile de compter sur eux. Car si un joueur part parce qu’il a une frustration qu’il ne saurait combler, il n’est pas nécessaire de l’appeler sinon nous aurons un demi-joueur sur le terrain. Nous allons essayer d’avoir tout le monde à condition que tous ces joueurs soient motivés à 100%.
Louis MATEA, Cameroon-Tribune