Après le coup de sifflet final du match contre le Mexique, la capitaine allemande affiche un sourire resplendissant. Il y a de quoi. Son équipe vient de prendre ses trois premiers points dans la compétition, elle est élue Joueuse du match et elle a inscrit le premier but d’une soirée qui lui a permis de remplir une mission.
« Ce but, je l’ai dédié à un bon ami qui est décédé il y a deux semaines. Ça faisait un petit moment que je voulais marquer pour lui, c’était le moment idéal pour le faire », a déclaré Celia Okoyino Da Mbabi à FIFA.com, ne pouvant retenir quelques larmes. Je suis contente d’avoir pu le faire. »
C’est blessées par leur défaite face à la RDP Corée, lors de leur premier match, que les Allemandes se sont présentées face au Mexique. « On ne s’attendait pas à perdre ce match. On se voyait bien le gagner, indique la joueuse de 07 Bad Neuenahr. On a donc été très soulagées de remporter cette victoire, surtout sur ce score de 9:1. »
Les Mexicaines ont eu beau défendre avec acharnement, les tenantes du titre ont trouvé la solution au bout de 24 minutes. C’est le moment qu’a choisi la numéro 10 allemande pour se défaire de son marquage et convertir de la tête un centre ajusté par Simone Lauderh depuis la gauche. La capitaine a ainsi enclenché la machine allemande, aux commandes de laquelle Celia s’est montrée magistrale en gavant ses attaquantes en bons ballons.
« Ç’a été un grand soulagement de mettre ce premier but, ça nous a facilité la tâche pour la suite. Ça oblige l’autre équipe à prendre l’initiative et ça place l’équipe dans une meilleure situation », explique-t-elle en toute simplicité.
La force du collectif
De père camerounais et de mère française, Okoyino Da Mbabi est une adepte du collectif, comme en témoigne sa réaction quand on la félicite d’avoir été élue meilleure joueuse de la rencontre. « C’est un honneur, mais l’essentiel, c’est d’avoir bien joué ensemble. On s’est senties très à l’aise sur le terrain, je nous ai trouvées très solides. On a marqué neuf buts grâce à sept joueuses différentes, ce qui prouve que notre groupe regorge de talents », se réjouit-elle dans un grand sourire.
Mais attention, la milieu de terrain ne se laisse pas aller à l’euphorie et analyse la situation de l’équipe avec le recul d’une briscarde. « Nous ne devons pas nous prendre pour les meilleures sous prétexte que nous avons mis neuf buts. Il ne faut pas oublier notre défaite au premier match. Il va donc falloir se concentrer pour gagner la Suisse. Même contre le Mexique, nous avons commis quelques erreurs que nous devons analyser. L’entraîneuse va nous donner les solutions pour corriger ces imperfections. Nous devons nous améliorer et nous qualifier pour les quarts de finale », annonce-t-elle.
A tout juste 18 ans, Okoyino Da Mbabi porte déjà le brassard d’une équipe dont elle est l’une des joueuses les plus aguerries, grâce au titre remporté à Thaïlande 2004. « Maintenant, j’ai davantage d’expérience parce que j’ai disputé plus de matches, mais je ne suis pas la seule à être dans cette situation. Je suis consciente qu’en tant que capitaine, j’ai un surplus de responsabilités, mais il y a beaucoup d’autres joueuses expérimentées qui ont beaucoup de choses à apporter. Le brassard ne change pas forcément mon statut au sein de l’équipe », affirme-t-elle sans détour.
« Chacune d’entre nous a son importance dans l’équipe. Chaque joueuse a sa part de responsabilités et doit apporter sa contribution. » La formule a bien marché face aux Aztèques ; elle devra être reconduite à l’avenir. « Nous avons fait parler notre talent. Si nous continuons comme ça, nous pouvons aller très loin. » C’est une championne du monde qui parle…