L’équipe fanion des rives de la Benoué à Garoua croise le fer avec Saint Eloi Lupopo de Rdc ce dimanche. Assez remontés par ce but encaissé dans les arrêts de jeu, plus précisément à la 49è minute, au match aller de cette ligue des champions il y a deux semaines en terre congolaise, les Cotonniers tiennent à tout prix à prendre leur revanche…
Passant près de subir une deuxième défaite sportive consécutive, le champion du Cameroun a ramené de Mbouda dimanche dernier, lors de la 7ème journée de D1 contre les Mangwa boys de Bamboutos, un précieux point qui, non seulement conforte leur position de leader provisoire du championnat, mais aussi les remet en confiance pour ce match international.
L’accouchement était pourtant difficile, mais, « C’est dans ces mêmes conditions que nous avons perdu au Congo. Nous avons dominé le match et avons pris un but dans la toute dernière minute du match », se souvient le coach Lamine N’diaye, satisfait finalement de la prestation de ses poulains. « J’attendais cette réplique. Mes gars ont bien réagi. Cela nous remet en confiance par rapport au match de la Champions league », dit-il.
Ce dimanche-là, après Bafoussam, les Cotonniers ont mis nuitamment le cap sur l’aéroport international de Douala, où ils ont pris la correspondance le lendemain pour Garoua. Arrivé donc dans leur famille et fief lundi dernier, l’entraîneur Lamine N’diaye a confronté ses poulains à un stage bloqué à partir de mercredi dernier au « Touristic Motel » près du stade. Une seule séance d’entraînement est au programme quotidien, tous les jours à 15 heures, au moment où la chaleur est très ardente. Il est question pour les enfants du président Pierre Kapténé de vite se re-acclimater, après près de deux semaines passées hors de Garoua, marquées donc par le déplacement en Rdc.
Cotonsport de Garoua était rentré de la République démocratique du Congo (Rdc) le jeudi 23 dernier, autour de 22 heures. La délégation était forte de 23 personnes, dont 18 joueurs et 5 encadreurs. « Le voyage s’est bien passé. Nous avons été bien accueillis là-bas. Nous avons même eu droit à sept jours d’hébergement au lieu de cinq comme l’exige la Caf », se réjouit Boubakary Oumarou, le directeur sportif qui a conduit la délégation. A notre micro, le responsable de la santé et nutrition de l’équipe fait son bilan. « Nous n’avons pas eu de problème de santé de joueur. Il y a eu des manifestations entre massage et entraînements. Et, puisque je contrôle aussi l’hygiène de vie, les menus sont respectés. Les dispositions ont été prises pour lever un éventuel obstacle », explique Jean Jacques Yapélé, le kiné de l’équipe.
Le retour de Cotonsport en terre camerounaise et leur séjour à l’Ouest du pays ont été marqués par le cas de l’attaquant Alim Hamadou, victime d’une « simple contracture au niveau du muscle abdominal » signalée au départ de Yaoundé. Après avoir joué contre les Congolais, il n’était pas de la partie de Mbouda. Au contraire de Dimitri Nzekou, qui a vu son arcade sourcilière droite crevée au stade municipal de Mbouda. Quatre points de suture ont été faits, et tel qu’on le voyait blaguer avec Patrick Tignyemb, l’ex-joueur de Racing était carrément hors de danger. La preuve, il s’entraîne depuis leur retour sans problème avec l’ensemble de l’équipe.
Le coup de gueule de Lamine N’diaye
Jusqu’à présent, « Ça va, ça va. Il n’y a pas de problème à signaler », nous a rassuré Lamine N’diaye ce vendredi matin. Il se satisfait de la présence de Camfoot sur le terrain de Garoua, assez ahuri de ce que les médias ont souvent rapporté sur son équipe, qui, jouerait avec le « soutien » des arbitres, notamment en championnat. Il répond énergiquement à ceux qui estiment que Cotonsport de Garoua domine le championnat depuis une décennie et ne brille pas toujours sur la scène continentale. « Nous avons un problème d’effectif, qu’il faut roder chaque année. Nos joueurs ne sont pas stables, ils viennent et repartent sans crier gare. Il y a des pseudo-agents de joueurs qui sont aux trousses des joueurs, leur demandent de ne pas signer parce que, d’un moment à l’autre ils pourront voyager. Ils leur promettent vainement terre et ciel aux joueurs. J’étais à Yaoundé, j’ai vu deux de mes joueurs qui étaient là à ne rien faire, espérant qu’ils vont voyager pour l’Europe un de ces jours. Avec ça, que voulez-vous qu’on fasse ? C’est pratiquement toujours un éternel recommencement », sérine-t-il.
Il confirme le cas de Emmanuel Amungwa -annoncé en test à Boavista-, et bien d’autres qui se pavanent à l’étranger, sans club réel. « La faute n’est pas aux dirigeants. Ceux-ci ne savent même pas où ils se trouvent, quand ils partent ! Je pense que c’est un problème sérieux qui mine le football camerounais et auquel devraient se pencher les responsables », pense Lamine N’diaye, qui arrive à la conclusion que ce n’est pas la faute à Cotonsport si les clubs camerounais ne brillent pas sur la scène continentale. « Les gens parlent toujours de Cotonsport. Pourquoi les autres équipes ne font pas mieux ? Nous étions quatre cette saison, il n’en reste que deux ! Faudrait que les gens se taisent ! », tempête-t-il.
Le coach de Cotonsport a l’esprit au match de dimanche, comptant pour les 16èmes de finale de la Champions league africaine. L’équipe de Garoua affronte les Congolais de FC Saint Eloi Lupopo de Rdc. Une autre équipe sur la voie des Cotonniers après la mauvaise passe d’il y a quatre ans. Le défi est certes grand, mais pas impossible. « C’est un match qu’on doit à tout prix gagner. Notre objectif cette saison c’est la Champions league », annonce le capitaine Ahmadou Ngomna. « Vraiment, il y a espoir à plus de 90% », optimise Souleyanou Aboubakar, l’entraîneur national des Juniors en appui technique à son ancien club.
Ce dimanche, l’équipe de Garoua jouera devant son public. Chez les supporteurs, la mobilisation est grande et chaque habitant des rives de la Bénoué n’envisage manquer le match, sous aucun prétexte.
S’agissant des Congolais du FC saint Eloi Lupopo, ils sont arrivés au Cameroun ce jeudi. Arrivés par Douala, ils sont annoncés dans la ville de Garoua ce vendredi, si la Camair ne leur fait fausse compagnie. Leur séance de reconnaissance du stade se fait ce samedi. Un stade dans lequel ils se jetteront, godasses aux pieds, pour défendre et conserver leur avance d’un but du match aller. Mais, en face, les Cotonculteurs tiennent à faire mieux que la saison dernière, éliminée à cette même étape de la compétition…
Kisito NGALAMOU, à Garoua