MUNICH (Reuters) – Zinedine Zidane a offert à la France ce qu’elle attendait depuis huit ans: une finale de Coupe du monde qui la rétablit dans son rang de grande puissance du football. Zizou qui disputera le match face à l’Italie dimanche à Berlin peut espérer réussir une sortie en beauté après 12 années de carrière.
Le Madrilène a inscrit le seul but de la demi-finale face au Portugal sur penalty après la demi-heure de jeu dans une rencontre tendue à l’extrême où les Portugais ne furent jamais vraiment en mesure de l’emporter.
Les Bleus accèdent à la deuxième finale de Mondial de leur histoire après celle de 1998 remportée (3-0) face au Brésil.
Pour le match des matches, ils retrouveront les Italiens contre lesquels ils n’ont plus perdu depuis 1978 et qui ont une revanche à prendre après la finale de l’Euro2000 perdue 2-1 à Rotterdam.
Après le fiasco de 2002 et l’échec de 2004, la France renaît de ses cendres pour une réussite qui était encore inimaginable il y a un mois.
Cette demi-finale s’annonçait tendue et fermée, les deux équipes ayant tout à perdre après avoir chacune fait un parcours inattendu.
Elle débutait dans une véritable tension et un sérieux combat en milieu de terrain dans lequel les Français n’apparaissaient pas aussi fringants que face à l’Espagne et au Brésil.
LE SANG-FROID DE LA DEFENSE
Le match en revanche était beaucoup plus ouvert avec plusieurs frappes successives de Deco, de retour de suspension, de Maniche et de Luis Figo dans le premier quart d’heure.
La France confirmait que sa défense était la clé de voûte de son aventure depuis le début de cette Coupe du monde avec un traitement impeccable sur Cristiano Ronaldo et sur le Parisien Pedro Pauleta.
Comme souvent dans un tel match, entre deux adversaires qui se connaissent sur le bout des doigts, les tournants de la rencontre s’opéraient sur de minuscules détails.
A la 33e minute, Ricardo Carvalho, jusqu’alors impeccable, commettait une faute sur Thierry Henry, souvent esseulé au milieu de la défense.
L’arbitre Jorde Larrondia indiquait le point de penalty et Zidane transformait la sanction.
Ce but n’était pas sans rappeler aux Portugais un mauvais souvenir: en demi-finale de l’Euro2000, Zidane avait inscrit le but en or dans les mêmes conditions à trois minutes de la fin de la prolongation.
Les Bleus reprenaient le match dans le bon sens avec deux frappes dangereuses signées de Henry et Ribéry qui obligeaient Ricardo à deux sauvetages délicats.
Mais c’était tout.
Le Portugal mettait alors la main sur le match et dominait largement la rencontre avec une occasion de Luis Figo qui était tout prêt égaliser d’une reprise de la tête après une énorme bévue de Fabien Barthez (78e).
La France souffrait, ployait sous les attaques incessantes du Portugal mais la défense, héroïque jusqu’au bout, refusait de rompre.
Dans les arrêts de jeu, Ricardo désertait sa cage pour venir prêter main forte à ses coéquipiers mais cela ne changeait rien.
La France réussissait à se qualifier grâce à son expérience et son sang-froid, notamment celui de Lilian Thuram, élu homme du match.
« C’est tout simplement extraordinaire, » a commenté le Turinois. « Aujourd’hui j’ai 34 ans. Mais je suis comme un gosse de 10 ans qui regarde la Coupe du monde.
« Nous sommes en finale. C’est une fête magnifique et j’espère que cela va continuer. »
« Bravo à tous! », dit Jacques Chirac aux Bleus
PARIS (AP) – « Bravo à tous! », a réagi mercredi soir le président Jacques Chirac après la victoire 1-0 de l’équipe de France contre le Portugal en demi-finale de la Coupe du monde de football. « Je serai naturellement à Berlin dimanche » pour la finale, a-t-il annoncé dans un communiqué.
« Les portes de la finale sont devant nous! », s’est réjoui le chef de l’Etat quelques minutes après la qualification des Bleus pour la finale. Et d’adresser ses « félicitations les plus chaleureuses et les plus admiratives à l’équipe de France pour cette accession en finale ».
« Face au Portugal, la France a démontré avec brio la force d’une équipe soudée dont la détermination sans faille a permis cette superbe victoire », a estimé Jacques Chirac. « Tous les Français sont particulièrement fiers ce soir et partagent avec les Bleus le bonheur de ce magnifique succès ».
« Je serai naturellement à Berlin dimanche pour apporter à l’équipe de France le soutien fidèle et enthousiaste de tous les Français », a-t-il précisé.