Le cabinet du ministre des sports et de l’éducation physique a servi de cadre ce mardi en fin de matinée à une concertation entre les cadres du Minsep et le bureau exécutif de la fédération camerounaise de football. Cette concertation survient au lendemain d’une vive tension observée dans les relations entre ces deux organes dirigeantes du sport camerounais. Le communiqué final qui a sanctionné les travaux fait état de ce les deux parties ont accordé leurs violons sur plusieurs points. Reste maintenant que chacun joue franc jeu.
« Le football est un bien extrêmement précieux pour le Cameroun. Beaucoup d’entre nous qui voyageons savons qu’à l’extérieur un de nos facteurs de fierté c’est le football. C’est lui qui se vend le mieux. Il est bon que nous le gérions en bon père de famille, dans la satisfaction des camerounais parce que, que ce soit le Minsep – qui ne gère pas seulement que le football mais qui est appelé à gérer le football et qui a eu un mandat du chef de l’état pour cela -, ou vous qui avez été élu pour cela, je pense qu’il est bon que nous nous mettions sur le même diapason et que lorsque des malentendus surviennent, qu’on puisse les examiner dans l’intérêt du football et rien que du football. C’est l’esprit qui doit prévaloir à cette rencontre qui devrait nous permettre de revisiter certains incompréhensions, pour qu’on essaye d’y apporter des solutions dans un climat d’apaisement. Il sera question de définir les rôles des uns et d’autres et de revisiter parfois les textes si c’est nécessaire ».
Ces propos du ministre des sports Philippe Mbarga Mboa, plantait le décor de cette concertation entre le nouveau bureau exécutif de la fecafoot élu le 7 mai dernier, et le patron des sports. Après ces mots, le Minsep a invité la presse à sortir de la salle afin de permettre aux deux parties de travailler. Côté ministère, outre le patron des lieux, étaient présent Le directeur des sports, monsieur Ndjana Robert et les deux cadres du Minsep qui ont representé le ministère à l’assemblée de la fecafoot à savoir, Michel Tchoya et Mouloké Durand.
Du côté de la Fecafoot, le président Iya Mohammed était accompagné de deux de ses lieutenants, le premier vice-président Jean René Atangana Mballa et le Conseiller David Mayebi.
Pour comprendre les mobiles de cette rencontre, il faut remonter à l’assemblée générale du 7 mai dernier. Lors de ces assises, la fecafoot avait mis sur pied un nouveau bureau directeur et créee une direction générale qu’elle a confié au Français Patrick prechert. Vingt-quatre heures après la tenue de ces assises, le Directeur des sports, Ndjana Robert était monté au créneau pour remettre en cause le resultat de ces travaux. Selon lui, trente et trois articles des statuts et règlements de la fecafoot avaient été retouchés par les dirigeants de la fecafoot sans l’aval du ministère. Le ministère des sports toujours selon son directeur des sports, s’insurgeait contre la nomination d’un expatrié à la tête de la direction générale de la fecafoot, 45 ans après les indépendances. En dehors de ces deux points, le ministère s’inscrivait en faux contre l’article 19 des textes organiques de la Fecafoot qui stipule que les équipes nationales seront désormais gérées par la fecafoot et que le Minsep n’aurait plus qu’un droit de regard. Ndjana Robert s’appuyait sur la loi de 1972 qui stipule que les lions indomptables sont une propriété de l’état pour réfuter cet article. Certains observateurs pensent que c’est d’ailleurs cette question des lions indomptables qui a définitivement jeté un froid dans leur relation. Toujours selon Ndjana Robert, le ministère des sports n’accorderait aucun crédit aux travaux de la dernière assemblée de la fédération. Depuis lors, les deux parties se regardent en chien de faïence.
Cette réunion initiée par Philippe Mbarga Mboa était l’occasion idoine pour les deux parties d’accorder leur violon au moment où les lions indomptables ont besoin de sérénité pour amorcer le dernier virage des éliminatoires couplées Can-Coupe du monde 2006. Pendant un peu plus de deux heures d’horloge, les deux partie ont longuement discuté.
A défaut de dormir dans le même lit et de filer le parfait amour, les deux parties ont convenu de faire un mariage de raison et d’intérêt pour sauver le football camerounais du naufrage. Ainsi le communiqué final signale que la Fecafoot et le ministère des sports se sont engagés à mettre un terme définitif à toutes les divergences qui les a opposé au cours de ces dernières années, de privilégier la concertation, le dialogue et la réserve pour toutes les questions d’intérêt commun en vue d’une gestion rationnelle et efficiente du football camerounais.
Pour ce qui est des statuts, la fecafoot s’est engagée à la demande du ministère des sports à prendre en compte au cours de la prochaine assemblée générale de la fecafoot certaines dispositions de ses statuts à l’origine des désaccords avec la tutelle. S’agissant de la convention Minsep-Fecafoot, La fédération fera connaître dans les prochains jours, son avis suite aux amendements proposés par le ministère. Une commission mixte sera créee par le ministre des sports pour identifier et proposer une solution de consensus permettant d’aplanir à l’avenir les points de divergences. Les deux parties devront en principe rendre visite au premier ministre, Chief Inoni, ce mercredi.
Les spéculations vont bon train pour savoir combien de temps la paix des braves durera. Camfoot.com vous en tiendra informé.
Guy Nsigué à Yaoundé