De sources concordantes, l’absence de nouveaux joueurs parmi les 18 Lions convoqués de Arie Haan, le sélectionneur national du Cameroun, entre dans une logique de la mise sur pied d’un groupe homogène. Une ligne directive qui fait le bonheur de certains, comme la joie de retour que nous a exprimée la famille des Ngom (Daniel Ngom Komé) à Bafoussam.
La publication de la liste des joueurs convoqués par le technicien néerlandais, en vue du match amical Cameroun-Togo qui se disputera le 07 février prochain au stade Kegue, dans la capitale togolaise qu’est Lomé, a, et continue à susciter de nombreux commentaires au sein de l’opinion publique camerounaise. Contrairement aux déclarations faites quelques semaines plus tôt, Arie Haan a une fois de plus opté pour le groupe à qui il a eu à travailler par le passé. D’où l’absence au sein de la sélection des joueurs amateurs ; ceux évoluant au sein du championnat national. Ici, certains observateurs ne se cachent pour juger ‘’d’anarchique, la juvénilisation actuelle de l’équipe des Lions. » La réelle complémentarité des ‘’soit disant » nouveaux joueurs appelés avec les anciens, fait dire à certains que le chantier entamé par Arie Haan ne va pas dans la bonne direction.
L’ex-footballeur Charles Ngom Pessam, père de Daniel Ngom Komé analyse: «Le problème de notre football c’est le manque de stabilité. Voyez-vous une équipe qui a démarré il y a de cela 10 ans. Daniel (Ngom Komè) a commencé avec les Njitap et le gardien Idriss Carlos Kameni. Si cette cuvée allait ensemble sans qu’on soit tout le temps en train de déposer les uns au profit des autres pour des raisons que je n’aimerai pas évoquer ici, je pense qu’on ne serait plus là où on est aujourd’hui.»
Et de poursuivre en ce sens qu’ «il y a trop de changements. Quand des joueurs jouent ensemble, ils ont le temps de bien se connaître. Sans pourtant autant dire qu’il ne doit pas avoir des réajustements, il faudrait quant même qu’on ait un noyau central qui sera là en permanence.» Des propos corroborés, de sources proches de la Fécafoot, «Arie Haan a bien fait de convoquer des joueurs qui se connaissent déjà sur le terrain. Si le groupe est maintenu, cela va permettre à la longue d’avoir un groupe homogène, capable de réaliser des prouesses dans les années à venir.»
C’est dans cette même perspective que Gustave Kuate, agent de joueur à Bafoussam, pense que le sélectionneur national aurait reçu des conseils des anciens Lions Indomptables qui ont eu à payer le prix de l’instabilité du groupe par le passé. Pour lui, la préférence par exemple de Idrissou Mohamadou à Guy Feutchiné est un choix d’ordre tactique et stratégique. Le regret qu’il éprouve par ailleurs est la mise à l’écart, et ce, depuis de longues dates, des joueurs comme Nicolas Alnoudji qui connaît bien la maison des Lions, qu’il considère toujours comme la vraie doublure de feu Marc Vivien Foé.
Ceci expliquerait ainsi le fait qu’en dehors de quelques retours significatifs que sont ceux de Pierre Womé Nlend, joueur de Werder de Brême en Allemagne, et de Daniel Ngom Kome joueur de Real Majorque en Espagne, aucun coup de neuf remarquable. L’absence du premier date depuis le fameux match Cameroun-Egypte joué le 8 octobre 2005, en perspective de la qualification pour la Can égyptienne et la coupe du monde Allemagne 2006. On se souvient qu’au cours de cette rencontre, Pierre Womé avait eu le malheur de louper un penalty ; considéré par les Camerounais comme la clé du portail pour l’Allemagne 2006. C’est donc cela qui a coûté la non-sélection de Pierre Womé pour la Can 2006, sous instructions de certains responsables du football camerounais. Lors du match joué contre la Guinée Équatoriale en novembre 2006, Pierre Womé avait décliné, la convocation que le sélectionneur lui avait fait parvenir tardivement disait-il. Toujours est-il que le défenseur gaucher n’avait pas vraiment envie de revenir en sélection.
La famille Ngom se frotte les mains
Quant à Daniel Ngom Kome qui avait été élu meilleur joueur lors du match de quart de finale Cameroun-Côte d’Ivoire à la coupe d’Afrique des nations 2006, il est de retour après une absence justifiée entre autres par des problèmes de santé.
Rencontrée dans son centre de santé au quartier Bamendzi à Bafoussam, celui là même où se trouve le stade municipal de la ville, Charles Passam Ngom, le père de l’autre, est plutôt ému avec le retour de son fils en sélection nationale. «Ça n’aurait été qu’une surprise pour moi s’il n’avait pas été convoqué. Lors de la Can 2006 en Égypte, Daniel a fait ses preuves. Il a fait comprendre à tout le monde qu’il ne mérite plus le banc de touche. Je sais que quand il est rentré dans son club après l’élimination des Lions, ils sont allés faire un stage où il a été victime d’une déchirure musculaire. Ce qui fait qu’il a pris un temps de repos. Son retour était attendu», argue M. Charles Passam Ngom assez heureux de la nouvelle. Il faut dire que la longue absence de Daniel Ngom fut vécue péniblement comment le reconnaît Ngom père : «C’est chaque parent qui aimerait voir son fils, de la carrure de Daniel, évoluer sur un stade de football. C’était un peu ennuyeux pour la famille. Mais comme nous sommes d’une famille de footballeurs, nous avions toujours espoir qu’un jour il sera incontournable et titularisé.»
L’ex-joueur de Panthère de Bangangté (années 1970) serine que «au fur et à mesure que Daniel grandit, il acquiert de l’expérience. Je peux dire que ce qui lui manquait le plus c’était le physique. Lors de la dernière Can en Égypte 2006, on a eu à constater qu’il était déjà au point.»