La nouvelle est tombée comme un couperet ce soir tout juste après la défaite du Cameroun devant l’Allemagne. Un communiqué du ministre de la Jeunesse et des Sports limoge Winfrield Schäfer pour « faute lourde et absence de résultat ». Les spéculations sur son remplaçant vont bon train. Dans la même foulée, le ministre dissout la cellule exécutive provisoire des équipes nationales pour revenir à l’ancienne appellation de la direction administrative des équipes nationales.
On savait que ce match amical entre le Cameroun et la Mannschaft serait déterminant pour l’avenir du coach aux cheveux de braise, la victoire étant la seule possibilité qu’il avait de prolonger son sursis à la tête des lions indomptables du Cameroun. Le score sans appel de 3 buts à zéro a sonné la fin de son règne.
Arrivé dans le pays de Roger Milla en 2001 en remplacement du français Pierre LeChantre, beaucoup d’espoir fut placés sur le berger allemand. Il ne tarde d’ailleurs pas à faire parler de lui en offrant au Cameroun la quatrième coupe d’Afrique des Nations de son histoire au Mali. Il enchaîna en qualifiant le Cameroun pour la coupe du monde Corée Japon 2002. C’est malheureusement lors de cette compétition que l’équilibre des lions est mis à mal. Sur la route du Japon, les lions observent un sitting à l’aéroport d’Orly en France réclamant leurs primes. La suite on la connaît. Les lions sortent de façon vulgaire de la compétition, battus au dernier match par les Allemands sur le score de 2 buts à 0. Même si les lions de Schäfer atteignent la finale en coupe des confédérations, les limites du coach sont de plus en plus visibles. Son incapacité à maîtriser son groupe, sa mauvaise lecture du jeu et surtout son incapacité à canaliser le talent de ses joueurs, des vedettes pour la plupart. Son départ semblait alors programmé, mais le ministère de la Jeunesse et des sports, d’un commun accord avec la Fécafoot surprenait tout le monde en prolongeant son contrat à la veille de la Can tunisienne jusqu’en 2006.
Malgré la calamiteuse compétition qui s’en est suivi en Tunisie, le coach Schäfer affiche la mine des grands jours et reste de marbre devant les plaintes des camerounais qui lui demandent de résider au Cameroun, l’administration ayant pris bon soin de lui trouver un somptueux appartement au prix exorbitant de 800 milles francs par mois.
Tout au long des éliminatoires couplées Can / coupe du monde 2006, ses lacunes crèvent l’écran et font la une des journaux. Certains joueurs et dirigeants ne se gênent plus pour dénoncer ses méthodes. En dehors des résultats en dents de scie sur le terrain, le désordre a élu domicile dans la tanière. Les joueurs quittent le bateau. Il dira du dernier en date, Modeste Mbami qu’il n’est pas une perte et qu’il n’est pas irremplaçable.
Winfried Schäfer devient ainsi le treizième entraîneur qui perd son poste, limogé ou poussé à la démission, depuis l’entame de ses éliminatoires couplées Can /coupe monde 2006.
En attendant son remplaçant, les spéculations vont bon train.
Pour ce qui est de la cellule administrative des équipes nationales, elle a été dissoute par le même communiqué du ministre Etamé Massoma. On revient donc à l’ancienne appellation de Direction administrative des équipes nationales. Quid de Emmanuel Engongomo ? Les prochaines heures nous le diront.
Guy Nsigué à Yaoundé, nsigue@camfoot.com