Jacques Santini, Claude Leroy et Rolland Courbis seraient dans la short-list de la Fécafoot.
C’est désormais un secret de polichinelle. La Fédération camerounaise de football a manifesté plus que de la réserve à la désignation d’un Camerounais comme entraîneur sélectionneur des Lions indomptables. Du côté du siège de la Fécafoot, on ne fait pas mystère de ce qu’aucun technicien local ne figure dans la short-list « 3+1 » transmise au ministre des Sports et de l’Education physique lundi dernier. Elle aurait déjà été discutée mardi dernier dans les services du Premier ministre au cours d’une réunion tripartite et hier au cabinet du ministre des Sports.
Au sortir de cette dernière réunion qui a rassemblé dans les membres du bureau exécutif de la Fécafoot, emmenés par leur président Iya Mohammed, et les principaux responsables du Minsep, avec à leur tête Philippe Mbarga Mboa, Jean-René Atangana Mballa, 1er vice-président de la Fécafoot a reconnu que la fédération avait dressé une liste de quatre noms. Trois au départ, apprendra t-on d’autres sources, un quatrième nom ayant seulement été ajouté par la suite. D’où l’expression « 3+1 ». Celui de qui ? A l’instigation de qui et pourquoi cet ajout a été fait? Mystère et boule de gomme.
On s’étonne donc de ce que le ministre ait encore demandé à la Fécafoot hier de lui faire tenir ses propositions au plus tard le 12 août. Y aurait-il des réserves sur les premières propositions ? Face à la presse, Mathias Mpabe, inspecteur général au ministère des Sports n’a pas voulu s’avancer.
Toujours est-il que, relayant des « directives » du chef de l’Etat, le Premier ministre a enjoint le ministre des Sports de nommer au plus tard le 15 août un nouvel entraîneur sélectionneur pour les Lions indomptables. De sources concordantes, c’est beaucoup plus un complément d’informations que sollicite le ministre notamment par rapport aux prétentions financières de ceux qui ont retenu l’attention de la Fécafoot. Cette dernière à 48 heures pour boucler ces détails, le délai supplémentaire de quelques jours que Mohammed Iya a sollicité de la tutelle ne lui ayant pas été accordé. Hier dans la nuit, le président de la Fécafoot a donc quitté Yaoundé pour aller rencontrer personnellement ces différentes personnes dont un mystère plane toujours sur l’identité.
Métropole
Mais des sources proches du dossier révèlent que le Français Jacques Santini, sélectionneur de l’équipe de France pendant l’Euro 2004 et qui a été limogé du banc de l’Aj Auxerre en fin de saison dernière en France, a survécu à l’écrémage effectué à la Fécafoot. Les noms de deux de ses compatriotes sont également cités. Il s’agit de Claude Marie Leroy qui a récemment déclaré qu’il était prêt, « même à titre gracieux », à offrir ses services au Cameroun. Un pays dont il a été le sélectionneur entre 1985 et 1988 et lors de Coupe du monde de 1998 en France. Toujours cité ces dernières années à chaque fois que le Cameroun est à la recherche d’un entraîneur, Rolland Courbis, une nouvelle fois empêtré dans des ennuis judiciaires en France, veut rebondir au Cameroun après avoir été éconduit du banc de touche d’Ajaccio la saison dernière.
L’un des noms qui est souvent revenu dans la presse ces derniers jours, c’est celui de Franco Baresi, l’ancien capitaine de l’équipe d’Italie et du Milan Ac, qui aurait accompagné sa candidature d’un projet sportif intéressant. Seulement son manque d’expérience n’a pas milité en sa faveur au moment de l’élaboration de la short-list. Un argument également utilisé pour la mise à l’écart du Belge Enzo Scifo.
Dans l’hypothèse où le ministre des Sports, à qui revient le dernier mot, optait pour un entraîneur camerounais, la fédération a marqué sa préférence pour Jules Nyongha qui assure l’intérim en ce moment et qui conduira les Lions mercredi prochain lors du match amical contre la Guinée à Rouen. Une hypothèse de moins en moins plausible bien que Philippe Mbarga Mboa soutienne que, « la majorité des Camerounais a une préférence pour un entraîneur local. » Tout au plus, Jules Nyongha pourrait conserver sa position d’adjoint.
Mais, il ressort de nos investigations que les techniciens européens qui constituent le dernier carré de la Fécafoot ont presque tous souhaité se faire accompagner par un staff dont les indemnités sont incorporées dans le salaire du coach principal. Une sorte de « tout en un », comme le fameux maillot à problèmes de Puma lors de la Can 2004. Un épisode qui pourrait desservir l’équipementier allemand le 25 août prochain, jour retenu par la Fécafoot pour le choix du nouvel équipementier des Lions. Le cahier de charges de la Fécafoot serait disponible depuis plus d’un mois et aurait été transmis aux principales firmes intéressées parmi lesquelles on retrouve Adidas, Nike et Puma.
Junior Binyam, Mutations