La France, l’Espagne, le Portugal, la Suède, l’Angleterre ont renoué avec la pelouse le 31 mars dernier à l’occasion des matches amicaux comptant pour la préparation de la Coupe d’Europe. C’est à la faveur du calendrier de la Fédération internationale de football association (Fifa). Ce jour, certaines équipes nationales africaines à l’instar de la Tunisie et du Maroc (finalistes de la dernière Can ) ont aussi battu le rappel de leur troupe dans le cadre des préparatifs des éliminatoires couplées de la Coupe d’Afrique des nations et de la Coupe du monde de 2006.
Parmi les grands absents il y a les Lions Indomptables du Cameroun dont les dirigeants tant administratifs que techniques s’étaient fondus en grosses déclarations après la débâcle tunisienne. Un peu comme dans l’empressement et certainement pour se faire bonne conscience, les autorités footballistiques nationales avaient même annoncé une équipe nationale « new look » qui devait avoir son premier regroupement « pour un travail intense » du 29 au 31 mars à Yaoundé. Ce regroupement n’a eu que l’effet d’un pétard mouillé qui venait à la suite de la non qualification des Lions Espoirs pour les Jeux Olympiques d’Athènes en septembre prochain.
Si l’on s’entient au calendrier international de la Fifa, les Lions Indomptables n’ont plus qu’un seul regroupement : celui de mai prochain. Après tout ce qui s’est dit sur et autour de l’équipe nationale du Cameroun avant, pendant et après la Can tunisiènne, peut-on espérer que Winfried Schäfer pourra refonder les Lions Indomptables des grands jours ? Dans tous les cas, les adversaires du Cameroun pour les éliminatoires de la Can et du Mondial 2006 ne sont pas les enfants de cœur. La victoire en déplacement de la Côted’Ivoire sur la Tunisie en match amical est un signal fort tant à l’Egypte qu’au Cameroun. Au pays, la préparation des Lions Indomptables pour ces nouveaux défis ne semblent pas préoccuper les dirigeants de la Fécafoot, pris qu’ils sont par les élections à venir au sein de l’institution.
Sombres horizons
A l’allure où vont les choses, l’avenir des Lions Indomptables n’est point reluisant. Nombre de techniciens avertis du football présagent de sombres horizons si un travail de fond n’était fait au préalable. « Tous les débats qu’il y a eu après la Can 2004 sont restés dans les lieux où ils se sont déroulés. Rien n’a encore été fait sur le terrain pour bâtir cette équipe nationale « new look » réclamée par les Camerounais », se plaint M. Tagning, entraîneur de football à Douala. L’inertie qui caractérise jusqu’ici l’encadrement technique des Lions Indomptables inquiètent plus d’un Camerounais. Surtout que le regroupement du 29 au 31 mars qui devait se faire uniquement avec les joueurs locaux, s’est transformé en retrouvailles entre Schäfer et certains joueurs professionnels. « Quelques joueurs professionnels sont venus au pays et ont rencontré l’entraîneur national avec qui ils ont échangé », a révélé un administrateur de la cellule provisoire de gestion des équipes nationales. Il confirme en même temps la non de convocation des joueurs amateurs.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il y à craindre que les Lions démarrent les éliminatoires de la Can et du Mondial 2006 avec autant d’impréparation et d’improvisation que par le passé. Il faudra attendre le dernier regroupement pour faire appel à une centaine de joueurs qui devront se bousculer pour 22 places. Nul doute que dans ce cafouillis les coups voleront encore plus bas. Pour à la fin ne retenir que les moins attendus, parmi lesquels ceux qui sont ou sortent de maladies, ceux qui ne sont pas compétitifs depuis de longues dates ; ou encore ceux qui « achètent » leur place quand ils ne sont pas simplement proches des décideurs. Pour le reste, on connaît : quelque match de prestige avec des équipes de seconde zone. C’est aussi cela la marque déposée du Cameroun.
© Honoré Foimoukom, Le Messager