L’aventure du technicien hollandais Arie Haan au Cameroun a fait long feu. Six mois à peine après son arrivée avec pour mission principale de qualifier le Cameroun pour le mondial 2010, Arie Haan vient de décider de rendre son tablier.
Depuis de longs mois, on ressentait un malaise certain dans les relations entre le Néerlandais et les autorités sportives camerounaises. Il était principalement reproché au technicien batave ses absences prolongées du Cameroun, une attitude contraire à une clause substantielle de son contrat qui l’obligeait- en principe- à résider au Cameroun. Pourtant, après plusieurs mois d’un véritable dialogue de sourds entre le Néerlandais et les responsables de la Fécafoot, les choses ont semblé évoluer dans le bon sens. C’est ainsi que le futur ex-coach des Lions Indomptables a séjourné au Cameroun en décembre dernier, puis au début du mois de janvier. Au cours de son dernier séjour au Cameroun, il a même eu des séances de travail avec la Fécafoot et a surtout rencontré le ministre des Sports et de l’Education physique, Augustin Edjoa avec lequel il a eu un échange nourri et franc. Les bases semblaient alors être jetées pour une saine collaboration.
Et puis patatras, hier en mi-journée, une source proche du technicien hollandais nous a informé de son mécontentement vis-à-vis du Cameroun. Joint au téléphone quelque temps après, Arie Haan s’est lâché : » j’ai décidé à la date du 31 janvier 2007 de mettre une terme à ma collaboration avec le Cameroun. J’ai envoyé un email à monsieur Nang, le directeur général de la Fécafoot pour l’en informer. » Devant notre surprise et notre incrédulité, le Hollandais a laissé entendre que sa décision est la conséquence de l’amateurisme ambiant dans la gestion de l’équipe nationale du Cameroun. Il ne comprend pas pourquoi l’ensemble des propositions qu’il a faites dans le cadre de ses missions ne sont pas prises en compte. A titre d’exemple, il évoque son absence de la délégation officielle camerounaise qui a pris part récemment au Congo à la 15è édition du championnat d’Afrique juniors. Arie Haan avait souhaité dit-il, prendre part à cette compétition pour suivre l’équipe camerounaise.
Mais le comble de tout c’est la perspective du match amical Togo-Cameroun du 7 février prochain à Lomé auquel il s’est opposé. L’ancien international néerlandais avait plutôt émis le souhait de voir son équipe jouer contre un gros calibre – la Côte d’Ivoire précisément- en Europe. A la limite, si ce match n’était pas faisable, il s’était résolu à regrouper ses joueurs en région parisienne, à la faveur de la période Fifa, pour un stage de trois jours ponctué d’un match d’application contre un sparring-partner de fortune. Au contraire, les autorités de la Fécafoot avaient déjà engagé l’équipe du Cameroun pour un match (plus lucratif) contre le Togo, le 7 février à Lomé. Trop c’est trop pour Arie Haan qui ne comprend pas qu’on impose, 18 heures de vol aux professionnels pour venir disputer un match le mercredi en Afrique, sans aucune garantie de pouvoir rejoindre leurs clubs dès jeudi soir conformément aux règlements de la Fifa. En tout cas, pour lui, le match amical Togo-Cameroun joué en Afrique dans les conditions actuelles, n’était pas indiqué. Compte tenu de toute une batterie de raisons, il s’éloignait même de son objectif, qui est de bien préparer les Lions.
Au demeurant, au moment où nous mettions sous presse, Arie Haan n’avait pas encore informé le ministre des Sports et de l’Education physique de sa décision. Mais il nous a laissé entendre qu’il s’apprêtait à adresser une lettre recommandée au président de la Fédération camerounaise de football. Toujours est-il qu’il a ajouté que sa décision était loin d’être un caprice. » J’ai été recruté pour obtenir des résultats, mais on ne me donne pas les moyens pour travailler. Je préfère me retirer « . Les Lions Indomptables plongent une nouvelle fois en pleins doutes, en attendant que l’on en sache davantage sur les vraies raisons du retrait d’Arie Haan.
Simon Pierre ETOUNDI