SAINT-DENIS (AP) – En supériorité numérique pendant 72 minutes, le FC Barcelone a logiquement remporté pour la deuxième fois de son histoire la Ligue des champions, après avoir battu Arsenal 2-1 mercredi en finale au Stade de France. Les Anglais héroïques, réduits à 10 dès la 18e minute après l’expulsion de leur gardien Jens Lehmann, ont ouvert le score par Sol Campbell à la 37e minute et longtemps cru à l’exploit.
Les Catalans ont cependant inversé la vapeur en quatre minutes en deuxième période, sur des buts de Samuel Eto’o (76e) et Juliano Belletti (80e).
C’est le deuxième sacre pour Barcelone après 1992, alors qu’Arsenal disputait la première finale de son histoire.
Arsenal qui n’avait plus pris de buts en Ligue des champions depuis septembre dernier quand il avait gagné 2-1 à Amsterdam lors de la deuxième journée de la phase de poule, a cédé quand il ne le fallait pas, après avoir gardé inviolée pendant 995 minutes la cage de son gardien.
Cette finale entre la meilleure attaque de la Ligue des champions (Barcelone) et la meilleure défense (Arsenal) partait sur les chapeaux de roue.
Thierry Henry, sacré pour la quatrième fois meilleur buteur de la Premier League, profitait d’un centre d’Emmanuel Eboué, pour se retouver seul aux six mètres face au gardien du « Barça ». Victor Valdès gagnait ce face-à-face bûlant (3e).
Les plats repassant rarement deux fois à ce niveau de compétition, Henry pouvait se mordre les doigts d’avoir manqué son 42e but en Ligue des champions, qui aurait été son plus important.
D’autant que la stratégie mise sur pied par Frank Rijkaard, le « coach » des Catalans, gênait énormément les « Gunners ». Les double champions d’Espagne en titre jouaient sans avant-centre véritable, Samuel Eto’o meilleur buteur de la Liga étant excentré sur la gauche, Ludovic Giuly longeant lui la ligne de touche sur la droite du terrain, et Ronaldinho rôdant dans l’axe mais volontairement en retrait. Deco se chargeait lui de servir en longs ballons alternativement Eto’o et Giuly, contraignant au grand écart une défense londonienne habituée à toujours rester compacte sur son étroite pelouse d’Highbury.
C’est sur un coup de génie de Ronaldinho que le premier coup de théâtre se produisait. Le Ballon d’Or brésilien d’une pichenette trouvait Eto’o seul à l’entrée de la surface de réparation. Jens Lehmann, pour faire perdurer l’invicibilité de sa défense remontant à 10 rencontres en Ligue des champions, fauchait le Camerounais. Ludovic Giuly suivait et marquait. Si le gardien de l’Allemagne, qui avait qualifié son équipe en demi-finale en sauvant un penalty tiré par Riquelme pour Villarreal, était immédiatement exclu par l’arbitre norvégien Terje Hauge, il ne validait pas le but (18e). Ronaldinho tirait le coup franc direct à côté du cadre.
Arsène Wenger faisait entrer son deuxième gardien Manuel Almunia à la place de Lehmann, et c’est Robert Pires qui payait les pots cassés. Le Français absent de la liste des 23 Français pour le Mondial, qui jouera pour Villarreal la saison prochaine, sortait la tête basse.
Réduits à 10, les Gunners pliaient sans rompre.
L’Ivoirien Eboué, au four et au moulin depuis le coup d’envoi, crédité d’un carton jaune pour une faute sur Van Bronckhorst (22e), obtenait un coup franc pour une faute peu évidente de Carles Puyol. Thierry Henry déposait le ballon sur la tête de Sol Campbell, longtemps blessé, qui battait Valdès pour ouvrir le score pour Arsenal (1-0, 37e).
Le « Barça » poussait en fin de mi-temps.
Sur une nouvelle pichenette de Ronaldinho, Eto’o se défaisait du marquage de Campbell, frappait une pointe du gauche, que le gardien remplaçant d’Arsenal dégageait sur son montant droit (45+2).
Déjà trois fois battu en quatre finales de Ligue des champions disputées, le « Barça » avait 45 minutes pour inverser la vapeur, en supériorité numérique. Rijkaard remplaçait Edmilson par Andres Iniesta.
Arsenal, tombeur du Real Madrid et de Villarreal cette saison, s’approchait de l’exploit face à une troisième formation espagnole.
Mais Thierry Henry prenait un carton jaune pour avoir été percuté par Van Bommel (51e).
Almunia prouvait sa valeur de bon gardien en stoppant des tirs tendus de Deco et Iniesta.
L’intrusion de la pluie donnait des allures de douche froide à ce match pour les Catalans.
Toujours généreux, Eboué fauchait Ronaldinho, mais le Brésilien ratait son coup franc (57e).
La solidarité des Anglais était admirable, Hleb, Fabregas, Gilberto et Ljungberg se dépouillant à la récupération.
Rijkaard renforçait son attaque en remplaçant Van Bommel par Henrik Larsson (61e).
En contre, Henry avait la balle du KO. Mais une nouvelle fois Valdès interceptait (70e), et l’international français pouvait maudire un Stade de France où il n’a plus marqué depuis le 11 octobre 2003.
A force de pousser, le Barça était récompensé: Larsson déviait un ballon pour Samuel Eto’o, qui trompait le gardien d’Arsenal pour son sixième but en Ligue des champions cette saison (76e).
Quatre minutes plus tard, Barcelone prenait l’avantage, sur une nouvelle passe décisive de Larsson, qui servait Juliano Belletti. Le Brésilien dans un angle fermé trompait Almunia (80e). Le match était terminé.
AP