Des joueurs affectés, qui n’avaient visiblement pas envie de parler ont tenu à rendre un hommage appuyé à leur « grand frère » Marc Vivien FOE. D’emblée, ils ont tenu à préciser que la FIFA ne les avait pas obligé à jouer. Du « le Cameroun n’est pas la FIFA » de Winnie Schäfer au « On le doit à Marco » de Rigobert Song, la façade est unanime : ce sont les joueurs qui ont choisi de jouer.
Le capitaine a néanmoins signalé qu’ils avaient choisi initialement de ne pas jouer la rencontre, mais après rencontre avec les dirigeants « le ministre, l’ambassadeur Milla » et la famille de Marco, décision a été prise de continuer.
L’importance de l’absence a été évoquée par tous : Bill Tchato revenant sur sa suspension pensait à titre personnel « rater un match, mais qu’(il) aurait l’occasion d’en jouer d’autres, mais pas Marco », Geremi évoqua longuement son rôle de grand frère, Mettomo l’importance de jouer ce match en son hommage, comme « promis à son épouse ». Quant à Song, il a longuement évoqué leur parcours commun : « du même quartier », ils ont été ensemble en « cadet jusqu’en A », ils ont « rejoint l’Europe ensemble » et étaient « les derniers à avoir joué la Coupe du Monde 1994 » et aujourd’hui, « (il) se sent seul ».
En ce qui concerne les circonstances du malaise, le Dr Assamba est revenu sur l’état de santé de Foé. Maladroitement et de façon agressive, il a expliqué que si il « était bien victime de diarrhée, les examens subis ne révélaient aucune raison de ne pas jouer » et qu’il « était temps d’arrêter de spéculer ». Cette phrase, revenue quelle qu’ait été la question posée témoigne de l’état de malaise qui règne en ce moment. Les cadences imposées aux joueurs, la possibilité de dopage ont invariablement été traitées de spéculation, de même qu’aucune réponse n’a été donnée sur la fonction de sélectionner les joueurs alignés.
Le coach Schäfer s’est borné à indiquer que tout le groupe «était compétitif et qu’en dehors de Tchato suspendu, tous pourraient jouer », éludant la possibilité qu’un joueur n’ait pas envie de jouer la finale. Le cas d’Eto’o qui pourrait jouer deux matchs en 24 heures a de la même façon été abordée sans grand intérêt.
Les manifestations ont été abordées : Les Lions s’aligneront « en blanc…avec un brassard noir…et le nom de Marco » (Song). Sur le match en lui-même, pas grand-chose, sinon qu’il faudra « gagner pour lui, comme sa femme nous l’a demandé » (Mettomo).
Hervé Kouamouo