Loin des années 60, 70 et 80 marquées par des commentaires et reportages de nos héros du micro que furent notamment Abel Mbengue et Zacharie Nkwo, le public Camerounais qui dispose des désormais des medias interactifs et autres nouvelles technologies d’information et des communications a de nouvelles attentes. Dans cette lutte insatiable pour la maîtrise et le contrôle de l’information, les principaux acteurs qui ne sont autre que des joueurs rentrent eux aussi dans la danse.
De la radio à la télé.
« Union de Douala, tout de vert vêtu, maillot vert, short blanc, bas vert » est plus qu’une blague populaire … cette légendaire phrase du chroniqueur sportif de radio Douala (Maurice Timeni) reflète le paysage de l’information sportive d’avant l’avènement des nouvelles technologies d’information et des communications au Cameroun.
Avant le lancement de la CTV à Bamenda (1985), le sport dans les médias nationaux est rythmé par les commentaires atypiques d’Abel Mbengue et de Zacharie Nkwo. Véritables génies du micro, ces deux pensionnaires de la radio nationale sont capables de donner vie ou mort à une rencontre de football.
Fort de l’audience et de l’aura générée par leur succès dans l’imagination populaire, ils peuvent, sur la base d’une « échelle Yaoundéenne » fabriquer une icône nationale. Malgré la distance palpable séparant la réalité sur le terrain et l’imagination populaire des auditeurs, nous avons tous logé dans notre matière grise, les couvertures des inoubliables CAN (Coupe d’Afrique des Nations) 1972 et 1984, de la révélatrice Coupe du monde junior en Australie (1980) et de l’héroïque participation à la coupe du monde espagnole en 1982. Maurice Timeni à Douala, Roger Mouindou à Bertoua (la voix de l’Est), Nicodème Tétang à Bafoussam, Ibrahim Kaigama à Ngaoundéré, Lucas Ngu à Bamenda, Magueritte Temgoua et autres Abed nego Messang (poste national) sont des vedettes nationales qui nous tiennent en haleine chaque Dimanche devant notre petit poste radiophonique.
De la télé à Internet.
Malgré le relais assuré par le très engagé Eboa Elame Mikado, l’arrivée de la télévision au congrès de l’UNC à Bamenda va bousculer les habitudes et se transformer symboliquement en preuve par l’image … la chute de ce mythe radiophonique nous mettant par la même occasion devant la cruelle réalité de l’image n’ayant absolument rien à voir avec des analyeses et reportages de nos seigneurs d’hier. Poussés à la retraite par le pouvoir émané des émissions tels que « Sport parade » ou encore « Fou fou foot », nos héros d’hier resteront à jamais gravés dans nos mémoires comme des pionniers d’un amour passionnel entre les médias, le public et les sportifs Camerounais.
Les Motivations.
À coté de l’éloquence de Joseph Antoine Bell, de la franchise affichée de Samuel Eto’o fils et de la disponibilité sans pareil de Rigobert Song, les footballeurs ont enfin compris la nécessité de communiquer directement ou indirectement avec le public. Les objectifs sont nombreux. Au-delà de la maîtrise de l’information qui a parfois des effets collatéraux très importants, l’espoir de décrocher un contrat publicitaire juteux ou de gravir d’un palier les marches d’une carrière fructueuse est le tronc commun d’une motivation devenue inévitable au fil des années. Jadis au centre du gain, le talent rivalise désormais avec l’image de marque qui passe irrévocablement par les relations publiques et la dualité communication institutionnelle et communication de vente.
Avec le soutien des NTI, Internet particulièrement, les footballeurs Camerounais se sont mis à l’école de l’interactif en respectant le cheminement suivant :
– Que dire ? (Contenu du message)
– Comment le dire d’une manière logique ? (Structure du message)
– Comment associer des symboles ? (Les gestes)
– À qui le dire ? (Le choix des médias)
Face à cette démarche plus ou moins respectée, il devient possible de les classifier en plusieurs catégories :
Les Pionniers :
Rigobert Song est l’un des principaux à rentrer dans l’univers. Moins engagé dans ses discours, il use la carte du consensus. Ce qui n’est pas toujours du goût de nombreux observateurs qui pensent que son engagement hors des stades peut faire bouger l’administration archaïque qui gère notre football. Sur la première affaire Wome en 2002, il avait préféré s’exprimer sur son site en donnant rendez vous au sociétaire du Werder de Brême devant les antennes de la CRTV. Simple et coloré, son site officiel (S4) est facilement accessible. Le site

Les Conservateurs :

Les centristes :
S’il fallait lui donner un nom de code, Monsieur Internet ne serait pas une offense. Bill Tchato, puisqu’il s’agit de lui est un vrai « Kid du net ». Disponible et toujours prêt à répondre aux sollicitations des fans et des journalistes, l’international Camerounais a un discours clair et bien éloigné de la polémique. Il anime lui-même le forum de son site. Réponds à toutes les questions. Son espace, comme bien d’autres d’ailleurs souffre malheureusement du manque d’actualisation. Le site

Les progressistes :


Le rebelle :

Les autres sites :

– Lucien Mettomo : Après son passage éclaire en Turquie, Mettomo refait surface en Suisse où il a retrouvé le temps de jeu. Même chose pour son site rénové qui vient a pris de nouvelles couleurs pour se présenter plus dynamique. Le site
– Jean Levy Malake Mbonjo : Jeune espoir Camerounais évoluant en Chine, il essaye de maintenir le contact avec le vieux continent et son Afrique natale. Le Blog
De la radio à Internet en passant par la télé, la relation affectueuse entre medias Camerounais et footballeurs reste étroitement parallèle à celle d’un couple. Riche en émotion et intrigue, elle est l’apanage d’un cocktail savamment mesuré et contrôlé par le succès, la célébrité et la descente aux enfers. Dans le deuxième point de ce dossier, nous donnerons la parole à un international Camerounais qui nous expliquera les raisons pour les quelles il a décidé de créer son propre site Internet.




















