A la mi-temps, les joueurs nigérians ont refusé catégoriquement d’aller se reposer dans les vestiaires du stade de la Réunification, plongées dans la pénombre. Et ce, sur instruction de Boladji Ojo-Oba, le secrétaire général de la fédération nigériane de football et par ailleurs inspecteur Caf qui a demandé à ses compatriotes de rester sur le banc de touche.
Les manches coupées
La scène, insolite, est passée presque inaperçue. Des joueurs nigérians découpant grossièrement, à l’aide des ciseaux, les longues manches de leur maillot à la mi-temps du match des 1/8è de finale aller de la Coupe de la Caf. Approché, un membre de la délégation nigériane explique ce curieux comportement : « on a des nouveaux jeux de maillot. Mais la majorité des gars étant habitués à jouer avec les maillots courtes manches, ont préféré couper les manches pour être plus à l’aise dans leur course surtout qu’il fait chaud ». Pour les nigérians, tous les moyens sont donc bons pour parvenir à leur fin, y compris endommager des maillots flambants neufs. Les fruits, semble-t-il, sont là puisque Kwara United a imposé un nul 1-1, à l’Union qui peinait sur ses propres installations.
Les nigérians boudent les vestiaires
A la mi-temps, les joueurs nigérians ont refusé catégoriquement d’aller se reposer dans les vestiaires du stade de la Réunification, plongées dans la pénombre. Et ce, sur instruction de Boladji Ojo-Oba, le secrétaire général de la fédération nigériane de football et par ailleurs inspecteur Caf qui a demandé à ses compatriotes de rester sur le banc de touche. A la question de savoir pourquoi Union de Douala est tout de même allée aux vestiaires, Boladji Ojo-Oba a lancé : « mais, c’est leurs vestiaires, s’ils sont habitués à rester dans le noir, c’est bien pour eux, or, nous ce n’est pas le cas ».
Entraînement à cache-cache
Samedi, la veille du match, lors de la phase de reconnaissance de la pelouse de terrain, la délégation nigériane mis au parfum de la présence des entraîneurs de l’Union de Douala (Roger Feutmba et Adolphe Eke) qui supervisaient ces séances d’entraînement, ont passé leur temps à faire des étirements et autres exercices du même registre. C’est lorsque les deux coaches camerounais sont partis que le coach nigérian Toyin Ayinla a formé deux équipes (A et B) pour un match entre ses joueurs. Un joueur avait particulièrement marqué les esprits : Nkoro Ndubusi. Technique, finesse et coup de reins à la Ronaldinho sont ses qualités. C’est donc sans surprise que le jour du match, que Nkoro Ndubusi, le bourreau des camerounais, dribble les défenseurs de l’Union de Douala par paquets.
Les nigérians prennent des « fortifiants »
A la mi-temps, les joueurs nigérians étaient au petit soin. Massage, relaxation, conseils, encouragement du public et surtout du staff technique. Mais c’est lorsque l’équipe médicale a donné aux joueurs des fortifiants, des comprimés plats et rectangulaires (Glucotabs, Give you instant energy) qu’ils suçaient comme des bonbons les sens de certains camerounais étaient en éveil. Les fans de l’union se sont interrogés si ces « fortifiants » ne cachent pas autre chose quand on sait que le milieu sportif est miné par la drogue et qu’en Afrique, il n’y a aucun test anti-dopage après les matches.
Un borgne parmi les joueurs nigérians
L’adage dit : « au pays des aveugles, les borgnes sont rois ». Mais, Akombo Ukeyima, le dossard n°15 de Kwara United Fc, borgne de son état, était roi au pays… des voyants. Malgré ce qui peut être un handicap, le milieu offensif nigérians était presque dans toutes actions dangereuses du Nigeria. Seulement, le cas Akombo Ukeyima pourrait, peut-être, interpeller un jour les dirigeants de la Caf sur des handicapés qui donnent du fil à retordre aux joueurs qui jouissent de leurs cinq sens.
Des camerounais roulent pour le Nigeria
Avant le début du match, Zachary Mohamed, le président de Kwara de Kwara Fc voulant un film de la rencontre, a demandé à deux preneurs de vue camerounais de lui produire une cassette vidéo. Mission que les deux cameramen camerounais ont fait avec plaisir moyennant rémunérations, bien sûr.
L’arcade sourcilière de Djidda Mossi Ghislain suturée
Il était entré à la 30′, après l’évacuation du latéral de l’Union de Douala, Essome Bayi Dominique, suite à un acte d’anti-jeu d’un nigérian. A la 60′, Djidda Mossi sera violement percuté dans la surface de réparation de Kwara United. Résultat, l’arcade sourcilière du camerounais a éclaté. Il a fallu l’intervention des secouristes qui lui ont des points de suture pour que Djidda se remette sur pied. Cette fois là, avec un bandeau sur la tête.
À propos drapeau camerounais
En face de la tribune populaire dénommée « le shaba », flottaient fièrement le vert-rouge-jaune, le drapeau camerounais, celui de la Caf et celui du Nigeria. En dehors de cette unique couleur camerounaise, il n’y avait que du vert blanc vert blanc vert nigérian partout. Dans la tribune B prise d’assaut par un millier des supporters nigérians, le drapeau du pays du président Obasanjo était à tous les coins. Devant cette floraison des drapeaux nigérians, on pouvait aussi apercevoir le noir-jaune, le drapeau de l’Aigle de Dschang, un club de D1 camerounais, qui a tenu à apporter son soutien à l’Union de Douala, avec en prime un groupe de danse traditionnelle.
L’Unité de l’Union en trompe œil
Le contraste était saisissant. Dans la tribune B du stade la Réunification. les supporters nigérians, habillés des tricots blancs, unis comme les doigts d’une main, donnaient de la voix comme un homme derrière leur compatriote. Dans la tribune A, cinq groupes de l’Union de Douala, évoluant en rang dispersé tentaient, tant bien que mal, de supporter leur club. L’observateur est tout simplement surpris par cette division au sein de l’Union alors tous ces groupes, mis ensemble, donneraient un plus grand tonus aux joueurs sur le terrain. On n’a pas souvenance que les supporters de l’Olympique de Marseille (ligue 1 française) par exemple, bien issus de plusieurs régions et quartier de la Cannebière, n’arrivent au Vélodrome en rang dispersé. Ils se mettent tout simplement ensemble pour donner de la voix à la victoire de leur club. Les fans de l’Union de Douala gagneraient à s’unir que de disperser leur énergie.
Rassemblées Eric Roland Kongou, à Douala